Après quelques égarements capiteux, il est bon de retrouver certains parfums. Navegar en fait partie. Même si je n'ai pas le plaisir de la connaitre personnellement, j'aime depuis très longtemps ce que fait Olivia Giacobetti, surtout chez l'Artisan Parfumeur, où plusieurs parfums portent sa signature. A chacun d'entre eux, ce sont des images et des émotions précises et agréables qui surgissent, ce qui est assez rare dans la parfumerie actuelle.
Navegar raconte un voyage. Ce serait sans doute le retour d'un galion rempli d'une précieuse cargaison après un périple en mer sur la route des épices. Pour décrire et s'imaginer ce que sent Navegar, il faut se projeter dans la cale remplie de citrons verts, d'anis, de gingembre et de poivre de ce galion majestueux et tout de bois vêtu. L'odeur du bois dont est construit le bateau est très présente ainsi que le vernis et le bois ciré. Dans Navegar, cette impression est transcrite par le cèdre et une note de colle. Il reste sur la coque des traces de sable et d'eau de mer. Le floral ozone ou peut être l'hélional apporte une certaine clarté sableuse, salée et marine sur toute la longueur du parfum, lui donnant une dimension qui tranche avec cette charpente épicée, sans tomber dans la lourdeur envahissante de molécules comme la calone de Kenzo Homme. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'approche est très fraîche et transparente, grâce à l'harmonie créée par Olivia entre le pétillement légèrement marin du citron, le piquant du gingembre frais et la douceur du poivre. Cèdre, anis, muscs blancs, peut être un peu de santal apportent la rondeur, et cette note marine souligne la transparence.
Navegar raconte un voyage. Ce serait sans doute le retour d'un galion rempli d'une précieuse cargaison après un périple en mer sur la route des épices. Pour décrire et s'imaginer ce que sent Navegar, il faut se projeter dans la cale remplie de citrons verts, d'anis, de gingembre et de poivre de ce galion majestueux et tout de bois vêtu. L'odeur du bois dont est construit le bateau est très présente ainsi que le vernis et le bois ciré. Dans Navegar, cette impression est transcrite par le cèdre et une note de colle. Il reste sur la coque des traces de sable et d'eau de mer. Le floral ozone ou peut être l'hélional apporte une certaine clarté sableuse, salée et marine sur toute la longueur du parfum, lui donnant une dimension qui tranche avec cette charpente épicée, sans tomber dans la lourdeur envahissante de molécules comme la calone de Kenzo Homme. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'approche est très fraîche et transparente, grâce à l'harmonie créée par Olivia entre le pétillement légèrement marin du citron, le piquant du gingembre frais et la douceur du poivre. Cèdre, anis, muscs blancs, peut être un peu de santal apportent la rondeur, et cette note marine souligne la transparence.
Pour tout vous dire, lorsque je l'ai découvert, j'ai cru qu'il s'agissait d'un autre travail autour de la note "figuier", tellement je lui trouve des points communs avec d'autres travaux sur cet accord.
Hélas, Navegar est aussi fragile et fin que les plus belles maquettes de galions en bois. Outre la cale du vrai bateau, il m'évoque aussi le bois, la colle et l'odeur de voiles de ces maquettes de petits galions que l'on monte soi même, comme un heureux souvenir d'enfance. Comme ces maquettes, Navegar est un parfum si délicat qu'il ne résiste pas s'il est bousculé. Il s'efface devant le moindre déodorant un peu fort, le moindre gel douche ou lessive trop couvrant. Il faut le voir comme un parfum de peau et non à sillage, mais il se fait tout de même vite oublier, car même sur les vêtements, on le cherche. A porter les jours où l'on à envie de savoir que l'on est parfumé sans vouloir le sentir ou si l'on cherche autre chose qu'un parfum diffusant. Un coup de coeur dont le voyage olfactif est magnifique, mais vraiment trop court. La cargaison fut précieuse, mais sans doute un peu trop maigre ? C'est dommage car ce parfum me transporte par sa cohérence, son évocation et son originalité, que j'aime retrouver de temps à autre, furtivement.
Ahhhh Olivia Giacobetti et l'AP. Moi je suis une grande fan de fou d'Absinthe. Mechant loup ecrirez vous qqch sur ce parfum?
RépondreSupprimerBonjour Méthanie. Il me semble que Fou d'absinthe est réalisé par B.Duchaufour et non O.Giacobetti. J'ecrirai peut être quelque chose sur Fou d'absinthe que j'aime beaucoup aussi mais vous savez,je ne planifie pas tellement les articles. Et que pensez vous de Navegar ? Le connaissez vous ?
RépondreSupprimerJ'ai senti Navegar il y a qq temps déjà, je me souviens qu'il m'avait plu, mais en fait j'en garde un souvenir assez flou. Je vais retourné chez l'AP me rafraichir la mémoire sous peu.
RépondreSupprimerConcernant fou d'absinthe, selon le site auparfum il est bien de Giacobetti (http://www.auparfum.com/?Fou-d-Absinthe&decoupe_recherche=fou%20d%27absinthe). Poivre bleu lui donne la meme créatrice (http://poivrebleu.com/2008/07/15/)...
Merci d'avoir vérifié pour Fou d'absinthe, je n'en étais pas sûr. Olivia Giacobetti est je crois la créatrice de parfums que je préfère. Aucun de ses parfums ne me déçoit, sauf peut être la tenue de certains d'entre eux. Je porte Navegar aujourd'hui, je ne l'ai senti que très brievement ce matin sur moi. A 14h il n'est plus là, ni sur peau, ni sur les vêtements. Pour rester très pragmatique, la figure de style est un peu cher payée, c'est dommage.
RépondreSupprimerA la lecture de ce billet, je me suis souvenue qu'AP m'avait offert un vapo de Navegar (rien moins que 15 ml) à la sortie de ce parfum (ils étaient vraiment très généreux à l'époque!). Bonne occasion de le rédécouvrir avec beaucoup de plaisir ce qui m'a permis de constater qu'en quelques années j'avais fait bien du chemin sur le plan olfactif (il me semble que sur le moment je n'y avais pas accordé beaucoup d'intêrét...). Il est effectivement très subtil et très plaisant. Merci de me l'avoir remis en mémoire, je vais bien en profiter !
RépondreSupprimerYuzu, je trouve votre pseudo tout à fait en adéquation avec la fraicheur piquante de Navégar, dont les notes de tête "citron vert" évoquent bien aussi le yuzu. Hélas, je crois que Navégar va être discontinué car il faut bien reconnaitre qu'il ne tient pas. Pour ma part, il me reste un fond de 50ml, et je ne souhaite pas dépenser 90€ pour le seul format 100ml disponible aujourd'hui. Je trouve ce plaisir trop fugace et la figure de style bien chère. Quand on aime, on ne compte pas diront certains, mais pour Navégar, c'est un amour qui m'échappe, au sens propre.
RépondreSupprimerUne question très naïve : il n'y a pas qelques "tests de tenue" avant la sortie d'un jus ? Après tout ça influe probablement directement sur la réussite du produit puisqu'effectivement tout le monde (euphémisme) n'est pas prêt à débourser plusieurs dizaines d'euros pour un plaisir très fugace (si je me souviens bien celà avait été particulièrement reproché aux eaux de IUNX avec les résultats qu'on sait. Tiens, encore OG....) .
RépondreSupprimerQuestion pas naive du tout bien au contraire : je ne crois pas que l'Artisan ait eu l'habitude de faire des tests consommateurs par le passé, s'attachant surtout à travailler le style et l'idée.
RépondreSupprimerEn faisant appel à OG, c'est un style que l'on cherche, une signature épurée, pastele, douce et très peau. A cet égard, Navégar est à envisager comme une cologne dans son mode d'utilisation, tout comme certains Iunx ou Honoré des Prés. Pour ma part, je m'offre de temps à autre le luxe de ne pas résister à ce style très tendre, en connaissance de cause, pour rester chez soi ou pour un coup de fouet, mais pas pour les jours de labeur, car j'aime sentir un parfum évoluer sur une journée.