Quand Cakos et Cakette viennent à Paris, ils ne sont jamais seuls, ils sortent en bandes, tous deux sur leur 31. Ils se sont rencontrés il y a maintenant deux ans, et ils ne se séparent plus. Cakos a toujours été un peu allumeur, traquant la donzelle avec les copains. Hélas un peu trop pataud avec des "comment elle est bonne " et des "c'est bon comme j'te kiffe", elles prenaient bien souvent la fuite.
Pourtant un jour, à force d'y croire, il croise le chemin de Cakette. Cakette est ravie de plaire. Elle qui rêve d'un prince charmant, viril et rassurant, trouve en Cakos celui qui la protège. Avec lui, c'est une complicité qui s'installe, elle aime l'humour des copains de Cakos, la frivolité un peu déjantée de la bande à Cakette le fait rire. Ils se voient peu, parlent peu ensembles, mais quand ils se retrouvent pour aller boire un verre ou faire un saut à la capitale, ils se sentent bien. Chacun dans le regard de l'autre, ils s'aiment.
Cakos ne se néglige pas. Il n'a pas beaucoup de sous mais pour plaire à Cakette, il sort l'artillerie : belles chemises et mocassins, cheveux gominés et jeans bien clean, sans oublier le parfum, One Million. Comme il le dit, "ça le fait grave avec les meufs" et ce n'est pas Cakette qui dira le contraire. Il en jette, c'est un parfum "qui tue" selon ses propres mots. Cakette aime cette douceur boisée et solaire qui lui rappelle les vacances, ce sillage si puissant, si masculin, si viril. Il la rassure. Il fait partie de "son homme", qu'elle trouve "trop beau".
Alors, un jour, pour l'anniversaire de Cakette quand Cakos remarque qu'il existe une Lady Million, dont l'odeur lui rappelle les sucreries de son enfance, des bonbons acidulés aux pâtisseries à la fleur d'oranger, il connecte tout de suite avec l'odeur boisée qui en jette et à la douceur solaire commune à son parfum. Il aime aussi le flacon : lui aura le lingot, elle aura le diamant qu'il ne peut lui offrir. Elle, qui aime les fringues, le rose et les bijoux, a adoré de suite. Le petit coté année 80 du parfum fait écho dans sa mémoire à quelques trucs un peu criards qu'elle portait gamine, à Angel qu'elle chipait à sa grande soeur et à Poison qu'elle empruntait à sa mère. Celui là, comme c'est son homme qui lui a offert, elle l'adore ! Cakos et Cakette ne se séparent plus.
Il y a beaucoup d'histoires comme celle de Cakos et Cakette, beaucoup trop sans doute, mais c'est aussi un miroir contemporain : le reflet d'un idéal, d'un peu de rose bonbon, d'or et de diamants dans une vie qui en manque souvent cruellement. Cette histoire de millions dépasse maintenant les barrières, culturelles et sociales, et, qu'ils l'aient maitrisée ou non, je suis sûr que les gens de Paco Rabanne ne doivent pas s'en plaindre !
Illustration : Française des jeux : Las Végas, Brandon et Brenda - Paco Rabanne.
j'ai adore l'histoire, vraiment contemporaine, à la fois attachante et grinçante, avec une bonne dose d'humour
RépondreSupprimerencore merci pour ce petit moment de plaisir
Jolie histoire, dirais-je comme Vero, gentille et généreuse sous son ironie. Cela ne me fera pas plus aimer ces parfums -- les nuages que traînent ces petits loulous-là sont méphitiques pour moi! -- mais on peut comprendre pourquoi ils les portent. On a les rêves qu'on peut, ceux-là ne sont pas les plus déshonorants...
RépondreSupprimerMéphitique peut être pas à ce point mais étouffants, certainement, d'autant qu'ils sont bien souvent sur vaporisés. Je me console en me disant que ce n'est pas pire qu'à une époque où les Axes, Mennen et autre Masculin de Bourgeois envahissait nos narines ! Pouahhh !
RépondreSupprimervoilà un post original gentil sous ses airs moqueurs, moi non plus je n'accroche pas à ce genre de parfums, d'autant plus que ce qui me repousse le plus reste leur nom mais bon, c'est bien vu :)
RépondreSupprimerAhahahahah!! Pour rester dans le ton, j'ai envie de dire "Bien Ouèj"!!
RépondreSupprimerJ'aime bien cette vision un peu grinçante de ce best-seller qu'est One Million, je n'ai pas encore senti la Lady mais ça ne saurait tarder! Merci pour la petite touche d'humour et la simplicité de ton qui manque parfois cruellement... En attendant, moi, j'aimerai bien gagner à l'euro millions...
Je crois que tout le monde en rêve un jour, but that's life ! Pour Lady Million, c'est juste pour le connaitre alors ? Petite anecdote d'une vendeuse Marionnaud : "le parfum est commercial mais en tout cas le flacon est super joli !" Ouaip, d'accord, au revoir mademoiselle !
RépondreSupprimerHi hi ! merci de nous faire rire un peu, Mechant loup !
RépondreSupprimerJ'ai senti le "diams" très rapidement , il m'a paru assez 80 dans sa
construction olfactive également, non ? Un côté fleur d'oranger
sucré et imposant a la Giorgeo, mais avec le gourmand pâtissier et solaire
D'un Ange ou Demon... Comme l'a dit Octavian "ce n'est pas mauvais",
mais c'est vraiment la compil best of de tous les derniers tubes des
années 2000 !
Je trouve que Lady Million fait écho aux années 80 par la note un peu criarde de tubéreuse sucrée un peu cheap que l'on trouve aussi dans Gorgio, dans Poison et qu'avait déjà repris Armani Mania il y a quelques années. De plus, le fond boisé sucré fait très "mugler" et me rappelle Angel, Alien, mais aussi La roue de la fortune de D&G et Boisé torride de Guerlain. Ca aurait pu être pire en effet et au moins nous ne sommes dans le shampoing aux fruits rouges omniprésent, mais je ne suis pas fan de cette tubéreuse là ! Pour le flacon là, je le laisse aux Cakettes, si ça leur fait plaisir !
RépondreSupprimercommentaire excellent et plein d'humour comme d'habitude !
RépondreSupprimerbravo à toi et continue sur ta lancée tu m'as fait sourire !
Par contre je suis moins caustique que toi, j'avoue humblement avoir eu une agréable surprise en découvrant one million masculin et je n'ai pas trouvé que les nuages que traînent les petits loulous soient si méphitiques que celà mais bien sûr çà n'engage que moi !
Excellent... et tellement réaliste.
RépondreSupprimerAmélie