Quelques jours précédant l'arrivée de Santal Massoïa dans la ligne Hermessence, j'interrogeais une vendeuse du tout nouveau stand du Printemps Haussmann pour savoir si ce santal n'aurait pas quelques inflexions de figue car je supposais, vu que Jean Claude Ellena travaille beaucoup avec Givaudan, qu'il utiliserait pour ce santal une base appelée méthyl laitone, qui sent le santal lacté, le lait de figue avec quelques notes farineuses. Elle me répondit "ahhh, vous verrez, je ne peux rien dire mais c'est un santal très différent", avec un regard un peu complice.
A sentir le résultat, il serait très étonnant que cette base n'ait pas été utilisée tant les premières notes et en fonction des peaux par la suite, le santal lacté, la figue et une sorte de Bois Farine ressortent. Ce serait tout de même assez réducteur de s'arrêter là sans évoquer le reste. Sous une robe assez simple, Santal Massoïa est tellement facetté qu'il en devient assez peu évident à lire. C'est une habitude de JCE de tellement maitriser les dosages qu'il en devient difficile de distinguer les détails. Ainsi, il parle d'évocations, et la vérité n'en est que plus proche.
Je devine pourtant que ce santal est habillé d'une sensation "foin" et de violette, rappelant le foin coupé et l'univers des chevaux, le cuir "daim" cher à Hermes mais aussi des parfums comme Duel et l'Heure fougueuse. Cet effet est sans doute dû à l'idée d'un Narcisse Bleu dont JCE parle dans son journal du parfumeur, dans lequel j'imagine que feuille de violette et absolu narcisse jouent un rôle et où l'anis viendrait jouer le contrepoint, car parfois, et de manière très discrète, la carvone, note anisée/menthée assez "after eight" se dévoile. Cette conjugaison de violette, d'anis et de foin presque cuir peut évoquer Fahrenheit, mais pour moi, comme le santal est très présent, Santal Massoïa se situerait entre Duel, Egoïste et Bois Farine, tout en gardant sa propre personnalité, entre un blanc lacté immaculé, un bois plus sombre, plus dense et légèrement réglisse et l'univers "cuir-daim" du cheval.
Ce duo/duel entre les deux bois lactés évoqués, le santal et le bois de massoïa et dont la traduction est rendue possible grâce à la méthyl laitone, en fait un parfum plus complexe, plus riche qu'il n'en a l'air, mais pourtant assez discret, plus intime et plus peau que les précédents. Un jour lacté comme le santal, un autre plus farineux et réglissé comme le massoia, le lendemain très daim comme le narcisse et la feuille de violette et quelquefois lumineux et fruité comme la figue, ce parfum aux facettes multiples saura jouer de manière très différente selon les personnes, permettant à chacun d'avoir sa propre appropriation. Un duel, qui deviendrait très égoïste en somme.
Ce qui me séduit le plus : j'y retrouve cette idée du narcisse bleu, avec du vrai absolu narcisse que j'adore et je perçois enfin cette base methyl laitone en vrai, maitrisée comme une petite merveille sur peau. De plus, à chaque fois que je suis tombé sur un parfum qui faisait écho à plusieurs autres, comme ce fut le cas pour Fahrenheit, Méchant Loup et Héritage en leur temps, ce parfum m'a accompagné pendant quelques années.
Alors, comme je m'interrogeais il y a quelques temps sur l'Hermessence qui pourrait devenir mienne, j'attendais avant de craquer pour Paprika Brasil, je vais tester car ce Santal Massoïa pourrait bien y apporter la réponse.
A sentir le résultat, il serait très étonnant que cette base n'ait pas été utilisée tant les premières notes et en fonction des peaux par la suite, le santal lacté, la figue et une sorte de Bois Farine ressortent. Ce serait tout de même assez réducteur de s'arrêter là sans évoquer le reste. Sous une robe assez simple, Santal Massoïa est tellement facetté qu'il en devient assez peu évident à lire. C'est une habitude de JCE de tellement maitriser les dosages qu'il en devient difficile de distinguer les détails. Ainsi, il parle d'évocations, et la vérité n'en est que plus proche.
Je devine pourtant que ce santal est habillé d'une sensation "foin" et de violette, rappelant le foin coupé et l'univers des chevaux, le cuir "daim" cher à Hermes mais aussi des parfums comme Duel et l'Heure fougueuse. Cet effet est sans doute dû à l'idée d'un Narcisse Bleu dont JCE parle dans son journal du parfumeur, dans lequel j'imagine que feuille de violette et absolu narcisse jouent un rôle et où l'anis viendrait jouer le contrepoint, car parfois, et de manière très discrète, la carvone, note anisée/menthée assez "after eight" se dévoile. Cette conjugaison de violette, d'anis et de foin presque cuir peut évoquer Fahrenheit, mais pour moi, comme le santal est très présent, Santal Massoïa se situerait entre Duel, Egoïste et Bois Farine, tout en gardant sa propre personnalité, entre un blanc lacté immaculé, un bois plus sombre, plus dense et légèrement réglisse et l'univers "cuir-daim" du cheval.
Ce duo/duel entre les deux bois lactés évoqués, le santal et le bois de massoïa et dont la traduction est rendue possible grâce à la méthyl laitone, en fait un parfum plus complexe, plus riche qu'il n'en a l'air, mais pourtant assez discret, plus intime et plus peau que les précédents. Un jour lacté comme le santal, un autre plus farineux et réglissé comme le massoia, le lendemain très daim comme le narcisse et la feuille de violette et quelquefois lumineux et fruité comme la figue, ce parfum aux facettes multiples saura jouer de manière très différente selon les personnes, permettant à chacun d'avoir sa propre appropriation. Un duel, qui deviendrait très égoïste en somme.
Ce qui me séduit le plus : j'y retrouve cette idée du narcisse bleu, avec du vrai absolu narcisse que j'adore et je perçois enfin cette base methyl laitone en vrai, maitrisée comme une petite merveille sur peau. De plus, à chaque fois que je suis tombé sur un parfum qui faisait écho à plusieurs autres, comme ce fut le cas pour Fahrenheit, Méchant Loup et Héritage en leur temps, ce parfum m'a accompagné pendant quelques années.
Alors, comme je m'interrogeais il y a quelques temps sur l'Hermessence qui pourrait devenir mienne, j'attendais avant de craquer pour Paprika Brasil, je vais tester car ce Santal Massoïa pourrait bien y apporter la réponse.
Illustrations : Antoine Legrand, Hermes.
Personnellement je m'en lasse completement de cette parfumerie de niche qui ne travaille que des matieres les unes apres les autres en s'inspirant directement du concept de Serge Lutens des annees 90. L'annee prochaine Jean-Claude Ellena sortira probablement une tubereuse, un patchouli ou un jasmin et on nous dira _Oh mais attention, c'est pas ce que vous croyez!
RépondreSupprimerAllez, pour me consoler rien de tel que 1000 de Jean Patou (EDT vintage), un grand floral avec plein de notes dedans comme personne n'en fait et n'en fera certainement jamais plus!
Emma
J'aime quand tu t'énerves comme ça ! Et comme tu as raison, on est pas près de revoir ce type de parfumerie ! C'est sans doute pour cela que beaucoup convoitent les vintages qui deviennent rares.
RépondreSupprimerPourtant, il faut aussi que le style évolue et propose de nouvelles orientations, d'autres couleurs, d'autres visions. JCE s'y applique plutôt bien à mon sens.
Tu le sais bien Mechant Loup, je suis la Zemour du parfum, voila c'est dit et puis il en fallait bien une non? Haha!
RépondreSupprimerBien sur il faut que les choses evoluent, je ne suis pas du tout contre l'innovation en parfumerie, bien au contraire, j'ai trouve interessant l'article sur les derniers flankers de Thierry Mugler.
Jean-Claude Ellena pour Hermes, c'est le summum du politiquement correcte, des eaux de toilette ultra fraiches et evanescentes qui ne derangeront jamais personne dans votre entourage. C'est vraiment a cause de ces parfums qui n'en sont pas vraiment que je me refugie dans ce qu'il y a de plus noble et classique. Je suis completement obsedee par 1000 de Jean Patou en ce moment, quel joyau et entre parentheses un parfum bien plus portable que les gens ne le pensent!
Emma
Tu as raison, mais la maison Hermes peut aussi être encouragée pour sa spécificité (et la je suis chauvin).
RépondreSupprimerJ'ai appris récemment qu'Hermes était le premier employeur de métiers artisanaux en France (directement ou indirectement), s'attache à résister aux attaques de LVMH, à la contrefaçon, et à perpétuer un savoir faire tout en innovant technologiquement et stylistiquement.
Dans ce contexte, la discrétion et la mesure du style sont de mise et tout à l'honneur de la maison. Le travail de JCE s'inscrit dans cette vision, et ne peut pas trop s'en éloigner.
Ma seule vraie réserve sur les Hermessences, c'est le prix du 100ml, trop élevé au regard de la qualité réelle des matières, de la concentration mais pas du style, et qui dépasse un seuil psychologique pour ma part.
On se console avec les flacons de 15ml qui permettent de s'offrir la collection à prix plus raisonnable si je puis dire.
Cela dit, cela ne m'empêche pas de reconnaitre le travail sur les anciens Patou, mais cette maison n'a pas su tenir face à un ogre qui l'a suicidé.
La maison Hermes doit tout a un certain contexte. Aux Etats-Unis Hermes rencontre un succes sans precedent depuis que Louis Vuitton s'est vautre dans le clinquant.
RépondreSupprimerLes americaines qui ont une culture de la mode idolatrent la qualite irreprochable d'Hermes et le patrimoine de la maison, elles estiment que le vrai Luxe francais c'est Hermes. Elles ont provoque l'extraordinaire buzz autour de deux sacs, des must-haves qu'elles s'arrachent a prix d'or dans des salles de ventes privees - le Kelly et le Birkin. Alors quand Rachel Zoe evoque son obsession pour le Birkin bag, il en fallait pas plus, la boucle est bouclee.
Aujourd'hui, meme les americaines aisees mais depourvues de toute classe (la majorite malheureusement) qui s'exhibent dans des robes moulantes de Versace avec un sac Bidon/Vuitton rose fluo et des Louboutin vulgarissimes en strass, veulent aussi un sac Hermes!
Je connais une vendeuse francaise d'une soixantaine d'annees qui travaillent encore a la boutique Hermes de Madison Ave, elle me disait qu'il y a encore une quizaine d'annees, Hermes c'etait connu que d'une elite americaine tres riche et cultivee, des femmes qui sans doute portait Doblis par exemple. Aujourd'hui Hermes c'est un nom du luxe pratiquement mainstream meme aux Etats-Unis.
Je pense que la parfumerie chez Hermes c'est largement mineur, au niveau de ce que ca represente, surtout a l'etranger.
Si Hermes devient un luxe mainstream, c'est qu'il est hors de propos de parler de crise du pouvoir d'achat alors ?
RépondreSupprimerJe ne pense pas qu'Hermes devienne un jour Bling, mais cela permet à la France d'être visible et à la maison d'être connue et de tenir malgré les prix de revient qu'elle s'impose sans doute.
Sinon, la mode du Kelly n'est elle pas due au courant Mad Men qui véhicule une esthétique de qualité me semble t il ?
Concernant la part des parfums, tu as sans doute raison mais je ne sais pas pour ma part. En tout cas, je ne pense pas qu'Hermes puisse s'en passer !
Hmm si Hermès est mainstream alors LVMH c'est l'équivalent de Zara ou H&M ;)
RépondreSupprimerIl faut garder le sens des proportions. Les marques ne choisissent pas leur clientèle et s'agissant d'Hermès leur problème est de garder leur croissance sous contrôle (25% par an) et de ne pas répondre a la demande a tout prix.
2 autres remarques. Le marché US est 3 fois plus petit que le marché Asie pour Hermès donc gardons-nous d'en tirer des conclusions hâtives et deuxièmement leur activité parfum est celle qui connait la 2eme plus forte croissance des ventes après l'horlogerie.
Merci anonyme pour ces précisions et de rétablir le sens des proportions en effet. Il est rassurant de voir que les parfums se portent bien et qu'en effet, la culture et l'histoire asiatique entrent plus en phase avec l'esprit perpétué par la maison.
RépondreSupprimerJe garde en souvenir le discret sillage de Kelly Calèche dans les rues de Tokyo, parfaitement en adéquation avec la culture locale. Le style JCE prenait alors tout son sens.
Moi je suis très content d’apprendre que la marque Hermès se tient bien, notamment sur les marchés asiatiques. Santal Massoia fera sûrement succès en Inde et en Chine. En attendant, je m’en vais me pomponner avec mon Mitsouko édition vintage années 50 (dans sa boîte export d’origine, trouvé lors d’un vide-grenier à côté de chez moi). C’est un jour idéal pour porter Mitsouko. Il pleut.
RépondreSupprimerAntonin.