L'hiver et ses frimas ne voient pas beaucoup de fleurs montrer le bout de leur nez. L'envie de cocooning, de confort, de chaleur emplit nos esprits ainsi que nos besoins parfumistiques. Il n'est plus question de fraîcheur ou de colognes dynamisantes.
Alors, quand il s'agit de composer une eau facile à porter mais que l'on veut d'hiver, il est question de douceur, de souplesse, de blanc. Jean Claude Ellena n'a sans doute pas imaginé l'Eau d'Hiver sans penser un minimum à une des seules fleurs grassoises qui fleurisse en Janvier : l'acacia. La fleur d'acacia, très chargée en héliotropine au parfum d'amandes et de sucre vanillé, délivre ses parfums comme de petites boules de poudre pour réchauffer le froid glacial de notre côte d'Azur.
L'Eau d'Hiver fait de même. Très poudré dès les premières notes, ce parfums appelle ensuite toutes les matières qui concourent à la richesse de cette facette poudrée : héliotropine, absolu mimosa, iris, cassie, note entre le tilleul et le muguet très peu perceptible mais bien présente, une pointe de miel (aussi douce que le vrai miel d'acacia et légèrement sucrée), un soupçon de note de violette, puis, quelques muscs blancs et des salicylates pour lui donner un coté contemporain. Le parfum fond sur la peau, et donne vraiment la sensation d'une eau aussi facile et discrète à porter qu'une cologne, en jouant sur un contraste de notes chaudes comme le miel, l'amande, et froides comme l'iris, la cassie, les salicylates. Sa noblesse : l'iris, très perceptible dans le sillage et sur les notes de fond, qui se fond à la peau et dans le sillage du parfum.
Un parfum tendre, noble, tout doux, pas du tout agressif, un peu comme une cologne, mais une eau de cologne "chaude" à porter quand il fait froid, comme un petit bonheur au quotidien. Il y avait déjà Mimosa pour Moi, Frédéric Malle et Jean claude Ellena signent ensemble un acacia pour moi, et il s'appelle ... l'Eau d'Hiver.
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Ce jeudi 26 Janvier 2012, cinq parfumeurs deviennent Chevaliers des Arts et des Lettres : un petit pas pour l'homme, un grand pas pour la parfumerie pourrait-on dire ! Après plus d'un an d'un combat rondement mené par la Société Française des Parfumeurs, le parfum entre au panthéon de la culture, et cinq des parfumeurs des plus célèbres sont honorés du titre de Chevaliers des Arts et des Lettres. Félicitations pour leur oeuvre, leur talent, leurs parcours très différents et pour leur créativité ! Un pas prometteur vers la reconnaissance de ce métier comme un métier d'art !
De gauche à droite : Dominique Ropion (Alien, Vétiver Extraordinaire), Françoise Caron (L'Eau d'Orange Verte, Cuiron) Olivier Cresp (Angel, Black Xs), Daniela Roche-Andrier (Infusion d'Iris, Candy), Maurice Roucel (Musc Ravageur, l'Instant), Frédéric Mittérand...
Oui, c'est vrai que cette Eau d'Hiver a quelque chose de particulier... On lui reprochera peut-être une présence un peu trop légère, mais elle offre tellement de réconfort qu'on lui pardonne. Chez Frédéric Malle, dans le genre de parfum pour l'hiver qui invite à la détente, je prendrais Iris Poudre, et sa douceur de cashemire enveloppante...
RépondreSupprimerEt de la douceur, en ce moment, on en a bien besoin!
L'Eau d'Hiver "tendre" je suis d'accord mais "tres" poudre, pas vraiment. Avec les reformulations, les notes poudrees aujourd'hui n'existent plus, il suffit de mettre le nez dans le No.5 des annees 50, COCO et L'Heure Bleue en pre-reformulations pour s'en rendre compte.
RépondreSupprimerEmma
Bonjour. Rien à redire au choix de ces cinq très distingués parfumeurs, sinon que la liste aurait dû être plus longue et comprendre, à tout le moins : Jean-Paul Guerlain, Jean-Claude Ellena, Bertrand Duchaufour et Olivia Giacobetti. Mais encore Christopher Sheldrake et Mathilde Laurent. A mon humble avis !
RépondreSupprimerUn beau choix, cette Eau d'hiver qui, en plus de son joli nom, possède quelque chose de rassurant. Je ne l'utilise qu'en hiver, avec le vapo mais je me demande si le flacon splash n'est pas le moyen idéal pour être enrobé dedans !
RépondreSupprimerJuliette, je ne le trouve pas si éffacé que cela, comme souvent d'ailleurs avec les Ellena et les Giacobetti. C'est en les portant plusieurs jours qu'en définitive, on se rend compte qu'ils sont bien là, au qutidien, dans un mouvement, en ouvrant la porte d'un vestiaire où sont rester nos affaires, en remettant un pull le lendemain ou dans un sac.
RépondreSupprimerJean David, comme je suis d'accord, je pensais la même chose !
Emma, en effet, les parfums poudrés "à l'ancienne" se rapprochaient de l'odeur de la poudre de riz, où iris et violette s'unissaient joyeusement. Pourtant, les flocons d'acacia m'évoquent une odeur poudrée et légèrement farineuse, et c'est pour cela que j'ai utilisé ce qualificatif pour l'Eau d'Hiver.
Laurent, je suis d'accord sur l'utilisation d'un splash, mais le vapo est tellement agréable et surtout, le parfum se porte avec une facilité incroyable. Quel délice, dont le flacon descend à vue d'oeil
bonjour,
RépondreSupprimeril faudrait savoir faire la différence entre le mimosa qui a des petites boules jaunes entêtantes et très allergisantes pour ceux qui font de l'asthme et l'acacia qui à des fleurs blanches et ce n'est pas du tout le même parfum
cordialement