Lorsque l'on parle de santal, un pays vient immanquablement en tête, c'est l'Inde ! Une fleur fait en général écho à ce pays, outre le jasmin et l'oeillet, il s'agit de la rose, pour la délicatesse de ses pompons.
Lorsque Serge Lutens décide de s'attaquer à ce magnifique bois qu'est le santal, il nous en livre plusieurs visions. C'est dire son admiration pour cette matière !
La première, un Santal de Mysore, le plus beau, le plus pur, dans un magnifique parfum de peau très rond, très doux, très fondant, qui reprend les codes de Féminité du bois en ajoutant quelques notes confites et épicées à ce bois si précieux et lacté. Sur peau, c'est une petite merveille.
Il l'imagine aussi en Santal Blanc, agrémenté de poivre, d'encens et de muscs blancs (une bonne dose), dans une vision éthérée, d'un esprit léger mais que je trouve personnellement un peu austère.
Cette année, il s'attaque à une interprétation du santal, mais il veut l'écrire en majuscule. Un contrepied, une sorte de défi, car d'ordinaire, le santal agit en sourdine pour ne s'exprimer pleinement que sur les notes de fond. Sur une base très inspirée de Jeux de Peau, qui n'a pas tellement percer sans doute, la majuscule s'écrit grâce à un surdosage de bois ambrés (ou bois qui piquent), ici assez bien maîtrisés car pas trop criards, avec juste ce qu'il faut de pleins pour un effet boosteur qui accentuera le santal sans trop dénaturer ses facettes lactées, mais en lui apportant beaucoup plus de corps. La cannelle, autre épice caractéristique de la signature appuyée de certains Lutens, jouera le rôle du pilier de ces boosteurs. Les déliés glisseront vers la rose, fruitée, fondues, marquée de notes d'abricot confit, d'un soupçon de Sauternes (comme le faisait très justement remarquer Sixtine d'Ambregris), de copeaux de bois et de patchouli "laineux". Pour souligner les contours, une évocation du bois de oud se glisse tout naturellement aux cotés de la rose, et le gingembre, aux accents poivrées et citronnés, lui aussi repris à Jeux de Peau et qui a au moins une propriété technique, combiné à l'encens, de lisser le parfum du coeur aux notes de fond dans un fondu, apporte beaucoup de souplesse et de clarté. Parfait, pour une écriture aérienne et chaleureuse !
Peut être moins inspiré que pour Une Voix Noire ou d'autres créations maison avec lesquelles il peut y avoir quelques redondances, peut être déçu parce que Jeux de Peau n'a pas été bien compris, Serge Lutens reprend quelques traits à ce dernier pour, avec Santal Majuscule, nous offrir sa vision d'une rose barbare, une sorte de rose des sables inspirée d'Inde et d'Orient, qu'il évoque à merveille. Une rose, matinée d'un tout petit accent de oud, pour le clin d'oeil en finesse à la tendance du moment. Une rose, habillée de Santal, un santal musclé, qui s'écrit comme Sari, Sables ou Sahara, avec un "S" en majuscule.
GAGNEZ UN FLACON DE SANTAL MAJUSCULE !
La marque Serge Lutens se propose de faire gagner un flacon de Santal Majuscule à celle ou à celui qui laissera le commentaire le plus pertinent sur sa propre interprétation de ce parfum. Pour ne pas faire peur, ne soyez surtout pas trop long, mais n'hésitez pas, l'enjeu en vaut la chandelle, non ? Réponse dans le courant de la semaine prochaine, en accord avec la marque. A vos plumes !
Illustrations : images de l'Inde, Serge Lutens.
Santal Ma Juscule, j'écris ton nom avec la particule - Toi dont la noblesse archaïque partage avec les Parques la douceur laiteuse et poivrante de la destinée amiteuse.
RépondreSupprimerL'écriture reste un moment magique, l'apprentissage des courbes: les ronds, les ponts, les boucles, le stylo qui bave, la plume qui crache puis qui glisse avec sensualité sur le papier choisi pour l'occasion.L'odeur de la craie, de l'encre C'est mon plaisir et c'est un double plaisir depuis un an, lorsque je vois mon fils s'appliquer à former ses lettres, faire ses premières phrases et aujourd'hui rédiger ses premières rédactions. Le voir, le soir, préparer une surprise pour "Papa et Maman" et aussi Maxime son petit frère...Regardez, j'ai écrit une histoire, j'ai fait un livre...ça parle de dragons et d'épées. Alexandre, mon écrivain en herbe dont chaque majuscules de ses phrases laissent entrevoir la joie enfantine de la création.
RépondreSupprimerLettre à Serge Lutens...
RépondreSupprimerCher Maître,
Je vous ai connu sur le tard, émerveillée par les salons du Palais Royal, qui autrefois, abritaient des livres. En parfumerie, j'ai souvent opté pour la rose, beaucoup moins pour le santal. Mais je ne suis pas un peu Indienne pour rien, le santal parle à mes origines et à mes racines. Peut être que Santal Majuscule me réconciliera avec le bois et toutes ces matières venues d'Orient auxquelles je me suis un peu fermée. Après tout, vous êtes le Maître et si le parfum décide, alors vous savez bien si oui ou non il viendra à moi. C'est ainsi et j'en accepte l'augure.
( non je ne l'écris pas en majuscule mais le coeur y est .
Bien à vous,
Dominique
Santal majuscule, non une minuscule caroline toute petite, ronde, bien lisse, facile; mais bien la majuscule des manuscrits gothiques. Une arabesque qui s'élance, se noue et s'élance à nouveau pour toucher le ciel.
RépondreSupprimerJe vois une rani à la peau sombre qui dissimule une rose dans un plie de son sari . Elle passe, sure d'elle , on se retourne , elle est déjà partie et pourtant encore là. Elle nous as laissé son mystère et sa sensualitée .
RépondreSupprimerDu bois au papier, de la pierre à l'encre…
RépondreSupprimerL'écriture aurait donc une odeur ?
L'oeil ne suffirait pas à la lecture, le nez vers le dehors attiré, réinvente les forêts, les jardins, l'océan et le vent, et l'intérieur chaud des maisons où à l'abri, on lit.
'La nuit est enfin arrivée.
RépondreSupprimerLa souplesse soyeuse de ta peau,
ton parfum, qui mêle
la rose et l’encens,
je les ai renfermés dans un écrin de bois de santal.
Pour ne les voir plus jamais,
pour ne plus les oublier.’
Aglaia
J’aimerais que les mots me viennent aisément parce que flacon je te rêve.
RépondreSupprimerDans la vie je te reconstitue avec des embryons d’échantillons grappillés deci-delà.
Une goutte sur mon poignet , au creux de mon cou, quelques unes sur mon pachemina offert il y a si longtemps et qui s’entend si bien avec toi, Santal Majuscule. Notre rencontre a été immédiate et foudroyante, une fulgurance olfactive pourrais-je dire.
Intriguée et captivée, je te renifle sans grâce aucune, de façon animale, tu me bouscules,tu me rassures, tu m’apaises, je n’en finis pas de te découvrir.
On pourrait croire que j’en fais trop mais qui oserait me décocher la première flèche ? Qui n'a pas connu cet instant de fugace intensité … Finalement ne rien dire, s’envelopper dans ta fragrance, goûter le silence et n’être plus qu’odorat.
CC.