samedi 12 avril 2014

Image Woman - Cerruti 2000 : together in electric dreams.

Puisque je m'intéresse à la marque Cerruti en ce moment, j'en ai profité pour ressortir du placard un petit flacon de Cerruti Image Woman, que j'avais acquis au moment de sa sortie il y a 14 ans maintenant, parce que ce parfum, à l'époque, avait interpelé mes sens.

J'ai le sentiment qu'il était tellement avant-gardiste et précurseur, que personne n'a rien compris à l'époque, et qu'il est parti aussi vite qu'il est arrivé. Pourtant, s'il ressortait aujourd'hui, avec le même propos mais peut être sous une autre marque et sans s'afficher ouvertement "woman", avec un concept remanié, je suis certain qu'il trouverait un public ; le lien avec le cuir devrait en outre être plus affirmé.

L'idée de départ, si l'on en croit les visuels de l'époque, était de recréer une rose urbaine et bien dans son temps. Pour cela, le parfumeur Harry Frémont de Firmenich (CK One, Miracle, Tuscan Leather) semble s'être orienté vers une famille boudée en grand public, celle des cuirs. Note chaudes de bouleau et d'un accord très citadin faisant penser au goudron constituent la trame de fond du parfum. Cette trame plante le décor d'une rose orangée imaginaire, comme électrisée par un accord vert et montant, très fusant, légèrement métallique. Les muscs blancs contemporains viennent appuyer le tout, dont le rendu sur peau et en sillage est à citer en exemple, et résonne dans un écho  très créatif, pointu et très "arty", à la fois enveloppant et fusant. Reconnaissable, signé, et d'une justesse avec le propos rarement égalée.

Mais voilà, cuir, avant-gardisme, parfum visionnaire ne sont pas forcement synonymes de féminité, et les "women" ont certainement eu du mal à le comprendre. Ce cuiré vert urbain a sans doute été boudé parce qu'en peu froid en apparence, et n'a pas su traduire une féminité affirmée. Il manquait peut être un peu de douceur pour le grand public. Il aurait sans doute gagné à être unisexe, et se démarquait un peu trop du masculin Image qui pour le coup, parait hyper classique à coté. C'est pourtant avec un vrai bonheur que je le redécouvre aujourd'hui, car 1881 Bella Notte, qui flirte avec la note cuirée-verte, m'y a fait penser, et il reste pour moi de ces parfums rares, sorte de masterpiece passé complètement inaperçu. 

Personnellement, si un jour je travaille des parfums de peau, c'est aussi vers ce style que je tenterais d'orienter mes créations. J'aimerais qu'elles aient cette modernité, ce trait fusant et contemporain, cette ligne à la fois froide, souple et qui fond bien sur peau. J'en profite aussi pour souligner que la vaporisation, originale, était très étudiée et hyper agréable d'utilisation, dans un geste nouveau et spontané.

"Cuir, tu m'attires", là pour le coup je suis en plein dedans : Jean Claude Jitroi ou chez Mugler, puisque vous retravaillez le cuir, si vous m'entendez, peut être que c'est un parfum comme cela qu'il vous faudrait, sur l'idée d'Electric Dreams. Qui sait ?

Illustrations : wallpaper Electric Rose orangée et Cerruti.

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