Il y a parfois des surprises là où l'on s'y attend le moins. A l'approche du flacon de Only The Brave Wild avec tout son attirail de campeur militaire, je craignais le pire : encore un peu de dhmol habillé de notes boisées qui font bien mec, ou une bombe explosive gavée pour affronter tous les combats.
Et bien non, ce parfum installe un univers bien à lui pour nous emporter dans une espèce de verdeur à la fois familière et sauvage, qui sait rester masculine sans tomber dans le cliché, et curieusement, une douceur apaisante et calme. Comme si ce campeur avait su transmettre dans l'esprit du parfum ce coté contemplatif de la nature avec ce qu'elle peut donner en bonnes ondes. Il nous projette dans les grand espaces, dans les eaux des cascades de la forêt vierge et sur les cimes des plus beaux sommets.
Comme son grand frère Only the Brave mettait en avant une note de datte confite que je trouvais très intéressante, ce Wild, lui, met l'accent sur une verdeur acidulée entre le raisin vert-mangue mêlée d'un accord coco boisée qui évolue sur une figue assez pointue, qui rappelle par certains aspects les premiers Paul Smith. On retrouve en filigrane un peu la trame, très très légère, de la signature de l'original, mais le dhmol s'est mis en sourdine et les bois se sont fondus dans cette figue lumineuse. La datte confite peut se deviner, mais c'est purement subjectif de ma part.
Il n'est pas si sauvage, certes, en tout cas pas autant qu'un Chaman's party de Honoré des Prés, mais il apporte une touche d'originalité bien croquante comme la verdeur des feuilles d'une forêt vierge explorée par un esprit aventurier, et il va plus loin dans l'originalité et la construction olfactive qu'un Yves Rocher Homme Nature, qui avait aussi ce croquant vert et sauvage.
Mi figue, mi raisin ? Pas du tout, Only the Brave Wild l'est dans son accord figue-raisin vert, mais il est parfaitement travaillé et équilibré pour un parfum de grande diffusion. Dans cette année 2014 pas si mal au final, il semblerait que la parfumerie masculine de grand public retrouve des couleurs et ose des petites choses originales ! Enfin ?
Illustrations : contemplation de Djanet et Diesel.
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