Après la méditerranée, le Nil, les toits de Paris et l'Inde, le dernier voyage d'Hermès nous emporte du coté de la Chine, dans un jardin imaginaire empli de zénitude : celui de Monsieur Li. Comme le travail avec l'artiste Li Xin est revendiqué, j'ai bien envie de lire ce parfum en faisant le lien entre l'aspect coloriel de l'univers développé, et l'aspect olfactif, car le dégradé est pertinent.
Jaune orangé : dès les premières notes, le kumquat, un petit citron jaune orangé, dévoile ses notes vives et piquantes, légèrement amères qui seraient une sorte de mix entre la bergamote, le pamplemousse et la mandarine. Il dynamise l'envolée.
Vert duveteux : le jasmin "sampaquita", un jasmin légèrement sucré et débarrassé de ces facettes acétiques et animales, déploie ensuite sa douceur abricotée et s'enroule dans le fondu de vert foncé d'un accord croquant de prune et d'ionones, que je trouve assez proche de ce qui fait l'intérêt de j'Adore. Ici, il rejoint également pour moi le coeur "peau d'abricot" de A Scent, sans avoir le mordant vert de ce dernier. Les jardins d'Asie n'auraient-ils pas ce point commun ?
Gris pastel : ce vert foncé décline ensuite tout en douceur sur un dégradé de gris, une sorte de boule de muscs propres et modernes travaillée autour des notes de pierres mouillées de l'ambrinol et du cashmeran. L'évocation de la pluie sur les pierres, ainsi que la moiteur d'un jardin après la pluie n'en ai que plus réaliste. C'est à ce moment que le parfum se densifie, car cet accord gris lui
donne de la générosité, une rondeur "laineuse", qui, comme Cuir d'Ange, rompt avec les créations minimalistes auquelles Jean Claude Ellena nous avait habitué ces derniers temps.
Ocre poudreux : au bout de quelques heures, et c'est techniquement assez surprenant je dois dire, cette densité se défait pour devenir poudreuse, comme si les molécules se détachaient du corps du parfum pour à nouveau se réveiller sur peau sur quelque chose de plus dispersé dont les notes olfactives et la structure se rapprocheraient de Vanille Galante et Dries Van Noten. Oui, il y a sans doute un peu d'une fleur de lotus vanillée dans ce jardin zen !
Un dégradé d'ocre zen que je contemple avec le sourire, car Le Jardin de Mr Li me fait tout simplement un effet physique ; avec un peu de recul sur l'olfactif pur et le ressenti immédiat que j'en avais, j'admire le dégradé de couleurs et olfactif, je suis surpris par sa structure à la fois dense et poudreuse, et je me sens bien, calme et optimiste. J'aime le porter en "Friday Wear" pour bien finir la semaine.
Illustrations : dégradés d'Ocre et Michèle Reynier, site : ici , Hermès.
Lien vers le site sur le travail de collaboration Hermes / Li Xin : ici.
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