samedi 1 octobre 2016

Allez les marques, on relance ?

Tout d'abord, avant de commencer un nouvel article, petite rectification sur le précédent au sujet de Sang Bleu. Testé plus longuement et sur peau au lieu d'un sniff rapide sur touche, Sang Bleu se rapproche plus de Kouros au final que de Sauvage, et apparaît plutôt doux et feutré. Tout aussi animal que Kouros, un peu plus savonneux dans le fond, il fait voyager dans les 80's. 

Maintenant, avant de vous emmener en voyage sur les traces de Cuir des Sables, je voulais parler de quatre parfums qui gagneraient sans doute à être relancés, avec un belle campagne contemporaine. Je ne comprends pas pourquoi, avec de telles créations dans leur patrimoines, les marques n'osent pas les opposer à des choses plus récentes qui manquent franchement d'originalité. 

L'Instant de Guerlain : ses notes solaires de magnolia et de jasmin sambac assemblées autours d'une construction de salicylates et de muscs blancs doux et ronds serait une parfaite alternative à La Vie est Belle par exemple. Confortable, d'un sillage agréable, très subtilement sucré-vanillé, il envoie sans excès et se révèle très fréquentable au quotidien. 


Hypnose de Lancôme : dans la même lignée de parfums solaires et doux, Hypnose propose quelque chose d'attachant, qui oppose un accord vert-végétal dans la lignée de O Oui, à des notes solaires, salicylées et jasminées également. Pas trop lessiviel et subtilement gourmand, je n'ai jamais compris pourquoi il était boudé. Aujourd'hui, il se démarquerait assez largement des pseudo Coco Mad lancés à la pelle. 


Lolita Lempicka Original : premier parfum de la marque, cette création signée d'Annick Ménardo est sans doute un peu boudée car beaucoup portée, mais pourquoi ne pas le remettre sur le devant de la scène aujourd'hui au lieu de nous infliger un So Sweet qui ne fait illusion que sur les notes de tête ? Son accord de violette poudrée et de cerise, littéralement posé sur un très beau tabac blond anisé est une merveille de créativité. Il tiendrait bien la route face à son descendant qui cartonne, la bien aimée Petite Robe Noire non ?


Hypnotic Poison de Dior : autre création d'Annick Ménardo, Hypnotic Poison n'a pas pris une ride après 18 ans d'existence. Vanillé, poudré, très légèrement fumé en fond, suffisamment puissant et signé, il me fait littéralement voyager à Saint Jean de Luz où je suis passé devant un stand où étaient vendus des chouchous, dont les effluves sentaient ce joli parfum, rond et gourmand à souhait. A l'age de sa maturité, pourquoi ne pas lui donner une seconde chance de nous hypnotiser face à Black Opium par exemple ? 

Plutôt que de perdre leur temps à "pondre" sans recul des copies du voisin parce qu'elles marchent bien sans créer de nouvelles références et au risque de ne pas de démarquer au final, les marques n'auraient-elles pas plutôt intérêt à faire revivre et à mettre en avant les richesses de leur patrimoine pour les installer comme de grands classiques de leur époque ? La "niche" à bien compris, par contre, qu'il était très intéressant de les copier pour les vendre trois fois plus cher. Le consommateur, lui, ne serait pas forcement hostile à sentir de nouveau ces créations originales, signées et à fortes personnalités plutôt que de s'engluer dans le sucre formaté ? Les passionnés et amoureux du parfum eux, en seraient soulagés. Allez les marketeux, arrêtez de nous "raconter des histoires", parlez nous "vrai", parlez nous "beau", parlez nous "signatures, style, sillages et créativité". Je vous remercie par avance, un petit effort pour montrer vos talents ?  

Illustrations : Guerlain, Lancôme, Lolita Lempicka, Dior. 

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