"Whah wuld yu du feur leuv ?", "keuwkeuw Mameuzelw, leu niouvel eu de peurfain unetonsse !", "Leuck niouvelle Eu de pieurfain !", "Si a la felicita, si a l'emizione!". C'est désormais chose courante, les publicités pour les parfums s'internationalisent à grand coup de français prononcé à l'anglaise ou avec un slogan en langue étrangère. Le parfum est à la France ce que l'automobile est à l'Allemagne, un produit image, qui génère de la valeur, et contribue au rayonnement de notre pays.
Ca marche, et pour une fois, je ne dirais pas que le marketing est inutile ou superflu dans cette démarche, car s'adresser à des peuples ou des cultures différentes des notre exige d'en déchiffrer les codes et de s'adapter pour y exercer son activité. La culture parfum n'est pas la même en Europe, au Etats Unis, au Moyen Orient et en Asie. Ainsi, les marques multiplient les offres, que le consommateur français ne comprend parfois pas du tout, mais le parfums s'exporte et se répand.
Pourtant, faire connaitre à petits pas ses références, comme le fait l'Artisan Parfumeur en jouant sur des codes plus légers les trames de Mûre et Musc dans Champs de Baies, et de La Chasse aux Papillons dans Champs de Fleurs pour s'adresser à l'Asie, amener les japonais ou les coréens, peu enclins aux parfums puissants par méfiance ou gêne aux autres parfums d'une collection est finalement, quand on y réfléchit bien, assez habile et légitime. Je retiendrais un autre exemple : les parfums Louis Vuitton ne font visiblement pas l'unanimité chez les amateurs de parfums, pourtant, ils rencontrent un succès conforme à ce que véhicule la marque et font connaitre la culture du parfum français à l'étranger, à leur manière. Comment ne pas se réjouir par exemple de voir la jolie mandarine douce et fruitée de Le Jour se Lève s'adresser au pays du soleil levant sur un lit de basilic frais ?
C'est un peu pareil pour la maison Dior : les parfums sont "parkerisés", un peu fades pour certains, mais le rayonnement international de la marque ne peut se permettre de folies créatives que son public ne comprendrait pas, et les connaisseurs ont depuis longtemps largué la marque.
Voilà, sur un secteur phare de notre économie, là où l'on trouve tout de même, quand on y regarde bien, de jolies choses, il serait peut-être bien, pour que continue de vivre le parfum, d'accepter un peu ce prix de l'export ? And you, what would you do for love ?
Illusttrations : L'Artisan Parfumeur, Parfums Louis Vuitton.
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