jeudi 31 mai 2018

Les parfums masculins Louis Vuitton : l'âme du voyage !

Jeudi 31 Mai 2018, 11h30, Show Room Parfums Louis Vuitton des Champs Elysées Paris, beau temps, peu de touristes, rendez-vous en tête à tête avec Najette, l'experte parfum du lieu. Je trépigne !

Quel titre facile que l'âme du voyage! Mais pourquoi pas après tout parce que tout, à travers l'histoire de la marque, inspire l'évasion ? Les matières, les noms, les formes invitent au nomadisme moderne et à l'aventure. Après sept créations il y a bientôt deux ans qui jouaient sur un registre plutôt féminin et policé, le parfumeur maison Jacques Cavallier-Belletrud revient en ce jour précisément avec cinq nouvelles évocations de voyages, mais ce coup ci côté hommes.  

"Par un matin d'orage, sur la route, au hasard je me perds, laissant porter mon imagination  jusqu'à contempler l'immensité d'un nouveau monde !" Tel pourrait se résumer l'histoire qui a guidé la création. 

Par un matin d'Orage, un patchouli lumineux, transparent, frais et vif me chatouille de ses feuilles vertes humectées d'agrumes. L'iris apporte un petit contrepoint à cette luminosité et marque la transition avec la chaleur du vétiver, qui rejoint les notes de fond du patchouli. Etonnamment frais et vif, doucement vert, légèrement humide, Orage porte bien son nom, et quelle belle couleur ! C'est mon premier coup de coeur. 


Sur la Route : noyé de bergamote et de cédrat aux accents pétillants et lumineux, je retrouve les muscs blancs propres et nets parfaitement adossés à de la mandarine, des bois clairs et une note que l'on retrouve en fond qui appuie le tout, le baume du Pérou, d'une douceur incomparable. Evocateur des côtes italiennes autour d'Amalfi, et sans tomber dans l'écueil de la figue, ce parfum pétillant et optimiste est l'équilibre parfait d'une Cologne moderne qui tient bien. J'aime beaucoup. 

Au Hasard je me perds : surprenant, déroutant, on ne sait pas vraiment quelle matière identifier ici ! On remarque bien le contraste saisissant entre l'ambrette à la note d'alcool de poire et le santal revendiqués, mais ils s'entourent de matières vertes, lumineuses et caressantes à la fois. J'y sens quelques muscs blancs également, quelques bois modernes mais sans excès, bien dosés. D'un bel équilibre entre ombre et lumière, Au Hasard est celui qui m'intrigue le plus, mais de manière addictive. 

Pour contempler l'Immensité : sans commentaire sur celui-ci, je laisserais chacun apprécier. Du oud, du cuir, du gingembre et du pamplemousse (?), du bleu, des millions et un nom, c'est peut-être ça l'immensité après tout ?

D'un Nouveau Monde : celui-ci est un oud, un vrai, mais un "oud-doux", comme j'aime le dire. Proche du tout premier Oud de Francis Kurkdjian, il me surprends cependant par sa note juste, le contraste parfait entre le safran, le chocolat et un vrai Oud Assam (voir la photo). Ses facettes irisées et cuirées le rendent très gustatif, avec un net parfum de reviens-y quand on le porte. Joli à croquer ! 

Vous l'aurez compris, je ne m'attendais pas à ce que sur les cinq, quatre soient de vrais coups de coeur, et je me réjouis également de voir que grâce à la renommée de la marque, ces accords trouveront un public mondialement, pour permettre au plus grand nombre de se familiariser avec ces jolies notes et ouvrir une porte à de beaux parfums de niche peut-être ? Pour ma part, je vais de suite  me noyer dans l'Orage

Illustrations : moi même au show-room des Champs Elysées.                       

mercredi 16 mai 2018

Aura Eau de Toilette, Angel Fruity Fair - Mugler 2018 : les Mugler aux notes justes !

Généralement, l'on s'imagine que porter une Eau de Parfum, c'est mieux qu'une Eau de Toilette ! 

Généralement, dans l'imaginaire collectif, soit. Mais, depuis le début de ce blog, je tente souvent d'expliquer que ce raisonnement est parfois stupide. C'est avant tout une signature, une identité, une certaine harmonie et l'intensité des notes qui font l'intérêt d'un parfum, au delà de la pure concentration. Dans le cas d'Aura, c'est assez flagrant, tellement l'Eau de Toilette parait plus juste que l'Eau de Parfum par rapport au concept et à l'intention de départ. 


L'envolée qui se veut être proche de ce que pourrait sentir une liane sauvage dans la nature imaginaire de la publicité est tellement plus perceptible, plus travaillée, plus fine et lumineuse. On la distingue clairement, et elle tient son rôle là où il le faut sans être noyée sous le noyaux fleur d'oranger-tubéreuse très puissante comme c'est le cas dans l'Eau de Parfum. L'envolée plus fraîche et pétillante est également beaucoup moins brutale et plus rieuse. Un Aura Eau de Toilette doté d'une belle aura, telle qu'elle aurait dû être dès le lancement. 



Pour Angel Fruity Fair, ce n'est pas exactement la même chose. C'est plutôt la justesse et l'équilibre global que je voulais souligner. Est-ce parce que je travaille sur un chypré actuellement que je remarque immédiatement cette structure dans cette déclinaison ? Toujours est-il que derrière une belle harmonie pas collante mais pétillante de fruits acidulés (pomme, ananas, fraises) se cache un beau patchouli terreux et transparent à la fois, relevé presque instinctivement tellement ça fonctionne par les baies roses et une rose fraîche. Le tout est beaucoup moins gourmand qu'un Angel classique, dont on reconnait la pâte vanillée cependant, et le sillage est tout aussi reconnaissable.  

Notons donc ces deux jolies déclinaisons, qui annoncent peut-être quelque chose de bien concernant la nouveauté de l'année , le très attendu et prometteur (?) .... roulements de tambours, Alien Man !  



Illustration : audit clipart, Mugler