Jasmin Bonheur renoue avec un certain enthousiasme, avec son charme délicieusement rétro et joyeux, inspiré de l'univers coloriel et esthétique de Matisse, et qui me fait penser à Nu Rose Assis.
Contrairement à ce que son nom suggère, ce n'est pas le jasmin que l'on sent à l'envolé. La bergamote toute fraîche, piquante et acidulée à la fois se conjugue à l'iris et à une violette toute fine et jamais trop présente pour un effet très poudré et noble. Le parfum se fait comme scintillant, avec l'effet que cela peut avoir sur le sillage, qui doit être remarquable. Ensuite, un iris de grande qualité demeure, pour laisser place petit à petit à un jasmin clair (sambac ?) et sans doute d'un peu d'osmanthus, dans un effet presque transparent qui dévoile des facettes de peau d'abricot duveteuse. Vous l'avez compris, le jasmin est ici traité tout en lumière et clarté. Un néroli aux inflexions farineuses et de chair, et des notes actuelles évoquant la mousse de chêne achèvent la partition dans un fond très confortable, très cocooning, et vraiment joli. Tout au long du parfum, une note de giroflée se manifeste et reste, et c'est cela qui fait écho à la grande parfumerie des années folles, on pense même à certains grands Caron.
Illustrations : Matisse l'atelier Rose, Guerlain.
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