lundi 2 mars 2009

Mars 2009 - griotte à la mode. Nous chanterons le temps des cerises.

En ce mois de mars 2009, il semblerait bien que les "faiseurs de tendance" aient agit avec force sur le monde du parfum : cette année, la griotte est à la mode. Et oui ! Pourtant la note cerise n'est pas nouvelle, et a déjà fait parler d'elle en parfumerie. On se souvient peu de ce parfum, mais Visit Femme était un floral poudré, dont les notes naviguaient entre le mimosa vaporeux et la douceur sucrée d'une cerise un peu chimique. C'était assez moyennement convaincant, car il n'a jamais rencontré son public, la faute aussi à un flacon trop moderne qui n'avait rien à voir avec le contenu de facture plutôt classique. On retrouve également la cerise chez Eden Park, dans Oval, mais là, ce sont des bois qui l'accompagnent, les mêmes bois chauds que l'on retrouve aujourd'hui dans 1 Million. Novateur, certes, mais le même sentiment de "chimique" que dans Visit, un peu lourd et pour le coup pas très viril. Quelques articles à venir donc, où en ce début mars, nous parlerons cerise, sous des formes différentes. Des interprétations actuelles intéressantes autour de cette note à la mode. Méchant Loup, sous une forêt de cerisiers, tout un programme, gustatif !!!! Bonne semaine à vous ...

samedi 28 février 2009

Qui se cache derrière un parfum ?

Le débat continue sur le devenir de Guerlain, bien repris par Sylvaine Delacourte sur espritdeparfum, et tend à laisser penser que la maison Guerlain va bien, ne deviendra pas Coty et que tout n'est pas si noir. En tout cas, mon affection particulière pour cette grande maison demeure et j'y reviendrai plus tard. Pendant ce temps, Méchant Loup continue ses promenades olfactives et remarque ce qui se passe ! En cet après midi ensoleillé, je suis passé à nouveau chez Christian Louis, dont j'ai déjà parlé début février. Je ne parlerai pas aujourd'hui des parfums de Christian, quoique la nouvelle gamme sur le thème de l'Orient soit sublime (même le flacon est joli, ouf!!), mais de ce qui se passe à la boutique. Et là, je remarque : il y a des gens, oui, et pas mal en plus. Des hommes, des femmes, et même des enfants. Ils sentent, découvrent, s'enivrent des parfums de Christian et repartent souvent avec un coup de coeur. Deux familles, où l'on peut lire dans les yeux des femmes une sorte d'émerveillement, une parisienne chic un peu à l'ouest mais qui adore les parfums, et un jeune couple dont la femme attend un bébé. Ce ne sont pas des snobs, des passionnés ni des experts de l'art, mais ils sont là, au milieu de parfums de qualité, car c'est vraiment ce que sont ces parfums ! Ces gens ne sont justement pas des "profils", des cibles, mais bel et bien des personnes, qui aiment et savent pourquoi ils sont là ! Je suis très agréablement surpris, non seulement parce que je sais ce que valent les parfums de Christian, mais aussi parce que les gens les achètent, et pas qu'un peu. En plus, ils reviendront c'est sûr! Tout ceci pour rappeler que derrière les débats de passionnés, derrières les convictions viscérales, il y a non seulement des personnes comme Isabelle, dont vous pouvez lire l'interview dans l'article précédent, comme Sylvaine Delacourte, comme Christian Louis, comme les "as" du marketing, comme nous les bloggers "initiés"... mais il existe aussi des personnes qui l'air de rien font vivre le parfum loin de tout média, de toute publicité ou de débat tapageur, et sont tout simplement elles mêmes. Ceci nous rappelle humblement que ces personnes, principaux acteurs qui se cachent derrière un parfum ... c'est vous !

vendredi 27 février 2009

Interview : Isabelle Ferrand, directrice de Cinquième Sens.

Comme je dois beaucoup à leurs formations et à leur disponibilité, j'ai sollicité Isabelle Ferrand, directrice de Cinquième Sens, afin qu'elle puisse vous présenter la société, les activités et répondre à quelques questions. Un regard éclairé sur la parfumerie actuelle. Voici donc la première interview de Méchant Loup, qui remercie tout spécialement Aurélie, sans qui cette interview n'aurait pu se faire.

> 1) Bonjour Isabelle, pouvez vous nous présenter Cinquième Sens ?
Cinquième Sens est une société de passionnées de parfums : nos
parfumeurs apportent leur savoir faire aux amoureux du parfum au
travers de différentes activités : la formation, la création de
parfums, l'évènementiel, le conseil technique ainsi que la vente
d'outils pédagogiques.

> 2) A qui s'adressent les formations que vous proposez, qui sont vos élèves ?
Nos formations ont un public très large ! Nous formons principalement les professionnels et dans ce cadre, nous avons différentes populations : société de matières premières, marques, fournisseurs, distributeurs... Et au sein de ces sociétés, différents profils : assistant parfumeurs, commerciaux, marketing, formateurs. Depuis longtemps maintenant, nous avons ouvert notre centre aux particuliers qui viennent se former soit le temps d'une matinée pour découvrir les
coulisses du parfums avec notre Atelier de Création (http://imp.free.fr/horde/util/go.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cinquiemesens.com%2Fxwiki%2Fbin%2Fview%2FFormation%2FAtelierCreation&Horde=14742c2689c3e50924bccfd393efdc3b ) soit la richesse des matières premières avec l'Orgue du Parfumeur (http://imp.free.fr/horde/util/go.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cinquiemesens.com%2Fxwiki%2Fbin%2Fview%2FFormation%2FOrgue&Horde=14742c2689c3e50924bccfd393efdc3b). Avec l'arrivée des RTT, et l'engouement pour les ateliers créatifs, ce public est de plus en plus nombreux... De notre côté, il a toujours été intéressant, voire important de mélanger ces différentes populations, l'échange est plus riche et l'on se rend compte qu'un professionnel n'a pas forcément un odorat plus développé qu'un étudiant !

> 3) Qu'apporte une formation chez cinquième sens en général ?
Cinquième Sens propose un cursus complet de formations olfactives, du plus générique au plus technique : en fonction de son profil et de son besoin, le participant peut démarrer avec une Initiation à la technique de la Parfumerie et au langage des odeurs (http://imp.free.fr/horde/util/go.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cinquiemesens.com%2Fxwiki%2Fbin%2Fview%2FFormation%2FInitiationParfums&Horde=14742c2689c3e50924bccfd393efdc3b ) qui est notre stage phare, puis s'orienter selon 2 approches :
- l'une culturelle : par des stages qui permettent d'améliorer la culture
parfums, la connaissance du marché, des tendances, des nouveautés etc...
- l'une plus technique : pour perfectionner son olfaction, découvrir les
matières premières, et apprendre les bases de la formulation pour
devenir parfumeur créateur.

> 4) Que deviennent vos élèves ?
Nos élèves ont des postes très variés ! Beaucoup travaillent dans le marketing, certains sont créateurs de parfums, directeurs artistiques, commerciaux, formateurs. Ils reviennent régulièrement nous voir au fil de leur carrière, lors d'un changement de société, pour réviser un peu le vocabulaire de description ou étudier les nouveautés au travers de notre stage Lancements (http://imp.free.fr/horde/util/go.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cinquiemesens.com%2Fxwiki%2Fbin%2Fview%2FFormation%2FLancements&Horde=14742c2689c3e50924bccfd393efdc3b ), certains sont très fidèles et reviennent chaque année ! Nous gardons aussi contact lors de nos évènements sociétés : soirée d'anniversaire, journée Porte Ouverte... C'est une vraie famille, nos clients savent qu'ils peuvent nous solliciter en dehors des formations s'ils ont des questions techniques ou des conseils sur leur carrière...

> 5) Enfin, que pensez vous de la parfumerie actuelle, et de demain ?
Dans ce marché où il y a pléthore de lancements (nous en analysons plus de 400 par an !!!), nous nous intéressons de plus en plus aux marques de niche, ou aux collections : ces lancements qui vont chercher un peu de créativité en s'éloignant des notes consensuelles archi testées ! C'est une belle façon de revaloriser le parfum qui a été victime ces dernières années de la puissance du marketing et de l'analyse de la valeur d'un produit de grande consommation. Nous sommes ravies de revoir apparaître des Parfumeurs en interne, c'est le gage d'une qualité de matières premières et surtout d'une cohérence de marque.
Dans le contexte actuel, l'important est de rester positif, nous avons encore beaucoup de notes inconnues à explorer et de jeunes parfumeurs qui ne demandent qu'à s'exprimer... Et qui sait, le développement d'internet a beaucoup aidé dans la connaissance du parfum et des matériaux, peut-être demain aidera-t-il de jeunes créateurs à commercialiser leur art de façon différente ?

> 6) Mercredi prochain, le 04 mars 2009, vous organisez une journée porte ouverte. Une bonne occasion de vous rencontrer ?
Chaque année, nous proposons une journée libre pour rencontrer nos clients ou les particuliers qui souhaitent en savoir plus sur les métiers de la parfumerie, nos programmes de formations. Nous en profitons pour animer cela de façon ludique et montrer notre pédagogie. Cette année, nous avons choisi le thème d'un voyage
olfactif à travers le monde, nous vous proposons de vous évader en
testant votre odorat ... et votre goût !

Merci donc à Isabelle d'avoir consacré un peu de son temps, ainsi qu'à toute l'équipe de Cinquième Sens et si vous aimez le parfum, passez mercredi, non loin de la Tour Eiffel, vous y serez accueillis avec le sourire...

Vous pouvez aussi vous inscrire sur : sens@cinquiemesens.com
Ou contacter :
Aurélie Dematons
Responsable Marketing et Développement
Tel : 01 47 53 60 10
Fax : 01 45 55 29 39

Journée porte ouverte chez Cinquième Sens (accès libre)
Mercredi 04 mars 2009 de 10h à 19h
18 rue de Monttessuy 75007 PARIS.

mercredi 25 février 2009

Petit clin d'oeil à Linge au Coeur !

Ma "ligne éditoriale" (rien qu'à l'écrire je trouve le terme un peu pompeux :)) étant un peu chamboulée cette semaine, j'en profite pour faire un petit clin d'oeil à Sophie et Pascale, de la boutique Linge au Coeur, que j'ai découvert parfaitement par hasard lors d'une balade dans le quartier du Louvre des antiquaires. Thierry (pas moi), a mentionné la boutique sur auparfum hier, après y être allé faire un tour. Sophie, qui tient la boutique avec le sourire, semble avoir en ce moment beaucoup de malles (oui, mal...les / ou panières) avec ses fournisseurs, et elle ne s'imaginait sans doute pas qu'un jour on parlerait d'elle sur un blog parfum. Mais pourquoi donc ? Et bien figurez vous que cette charmante petite boutique située au tout début de la rue de Valois le long du Palais Royal à Paris, propose non seulement un choix éclairé de linge de maison, de broderies (leur spécialité) et de vaisselle, mais aussi les parfums Lorenzo Villoresi. Je reviendrai plus tard en détail sur quelques uns d'entre eux, mais sachez que les parfums de ce créateur florentin se distinguent entre autre, par un style plutôt classique mais toujours juste et beau, ainsi que par la qualité des matières premières utilisées. Un petit chef d'oeuvre dans la gamme : Teint de Neige. Pascale, la directrice de la maison Linge au Coeur, dit avoir voulu importé la marque Lorenzo Villoresi suite à un "coup de foudre olfactif" avec ce parfum on ne peut plus attachant. Un coup de foudre, rapporté d'Italie. Non seulement les parfums sont à découvrir, mais il ne faut pas passer à coté des bougies et des préparations pour la maison, qui diffusent chez vous une senteur des plus délicate et agréable, dans le même esprit de qualité que les parfums pour le corps. Un petit détour découverte s'impose à ceux qui aiment les belles matières. Une bonne occasion d'échanger quelques mots avec Sophie ou Pascale et de découvrir leurs broderies. L'amour du travail bien fait, d'un certain savoir faire, voilà le point commun entre Linge au Coeur et Lorenzo Villoresi !
Linge au Coeur, maison fondée en 1903, 2 rue de Valois, 75001 Paris. Sites : www.lingeaucoeur.com /www.lorenzovilloresi.it

samedi 21 février 2009

Une soirée Hot Couture - Givenchy 2000 : Méchant Loup passe une soirée griffée.

Méchant Loup semble être plus attentif que jamais aux parfums qui l'entourent en ce moment. Ce soir, ce fut une soirée entre amis dans un restaurant parisien animé, et l'occasion d'apprécier un parfum croisé à deux reprises, au restaurant et sur le trajet. Il est pourtant à priori connoté, mais Hot Couture de Givenchy m'a plu et je l'ai trouvé plutôt agréable ce soir. Quand il est sorti en 2000, je n'ai pas tout de suite été séduit par Hot Couture. Peut être trop puissant, trop "lui même". Aujourd'hui, mon goût est plus affûté et mon jugement aussi. Jacques Cavalier, son créateur, dit s'être inspiré d'une bouillie de framboises qu'il préparait pour son bébé mais c'est en fait bien plus que cela. Quelques notes de framboise sautent au nez effectivement, mais pour les pros, il s'agirait plus de reconnaître ici un travail autour de la cétone framboise, finalement assez rare et bien exécuté. En effet, mis à part un très élitiste Guerilla chez comme des Garçons, il n'y en a pas tant de parfums que cela si bien construits autour de cette note. Hot Couture est en outre une parfaite illustration du concept qui l'accompagne. Pointu et stylé grâce à un travail impeccable sur les bois de vétiver et de santal agrémentés de poivre et d'encens, Hot Couture n'est pas dénué de piquant et d'espièglerie, bien illustrée par les épingles sur l'affiche de la pub. Tout ceci me fait un peu penser à l'odeur décriée du cannabis, qui semble très faussement à la mode marketing en ce moment. Une toute petite pointe d'aldéhydes, quelques gousses de vanille, un beau patchouli et de légers muscs blancs complètent cette partition, apportent une certaine rondeur et une féminité au tout, pour un résultat aguicheur et séducteur. Ce travail pourrait être apparenté à la découpe parfaite d'un tissu : une ambiance "laineuse", feutrée, parfaitement maîtrisée et finalement très "couture" s'en dégage. Regardez ce tailleur ci-contre, c'est un Givenchy. Maintenant, sentez le parfum ; n'y a t-il pas comme une certaine cohérence ? Hot Couture, c'est une sorte d'attraction qui opère, attise, captive, envoûte. Alors, moi, je dis oui. Si l'on considère qu'il faut trois choses primordiales pour qu'un parfum ait du style : une identité forte, de la tenue et un sillage, alors Hot Couture est bel et bien un parfum, un vrai, et son succès ne se dément pas, neuf ans après. Une griffe, remarquée par Méchant Loup lors de cette soirée très Hot Couture le confirme. Et si on le compare à Lacoste Elégance et Guerrila, curieusement, ce parfum serait sans doute assez juste sur un homme, car il est boisé et poivré, et la framboise ne nous va pas si mal que ça finalement !

jeudi 19 février 2009

Une journée olfactivement agréable : comme un parfum dans l'air !

Il y a des jours, on ne sait pas pourquoi, on est plus attentif aux parfums que l'on croise. Est ce parce que la journée d'hier était une des premières journées ensoleillées, est ce l'approche du printemps ? Sans savoir pourquoi, Méchant Loup, nez au vent, était attentif. C'est étrange, mais sur le nombre de personnes croisées dans le métro le matin, assez peu finalement laissent dans votre souvenir une empreinte. Hier, pour commencer la journée, c'est un épouvantable Angel que je croise. Ce parfum varie tellement d'une personne à l'autre que je ne sais pas si je l'aime ou si je le déteste. Là, j'avais l'impression d'une tasse au chocolat bien sucrée renversée dans une vieille Peugeot 504 des années 70 avec des sièges en skai ! Pour commencer la journée, il y a mieux. Ensuite, un autre parfum que je n'aime pas, Dior Addict m'envoie sa vanille fluo et collante au nez : "décidément, je suis attentif mais cette journée n'est pas des plus agréables" ! Et là surprise : une femme dans un style plutôt bab-cool-chic, tranquile, l'air de rien, croise mon chemin avec un parfum inattendu qui me fait penser que rien n'est perdu. Son sillage m'évoque Attrape Coeur de Guerlain. Est-ce bien lui, où un autre Guerlain rare choisi avec goût ? Je n'arrive pas a bien le déceler car il y a du monde, mais c'est un choc poudré, irisé, très légèrement chocolaté comme je les aime, surtout le matin. Un autre univers que Angel, un autre style, un autre monde ! Le midi, sur un escalator, je saisis le sillage de Dzongkha, reconnaissable à ces notes douces amères, boisées et cuirées, une autre belle surprise. Enfin, pour terminer ma journée, je passe chez By Kilian partager quelques mots avec Alain et pour avoir un avis sur mes "projets olfactifs". Son goût est sûr, son regard est donc précieux : "tu aimes celui là, tu en veux un ? Ok, mais il est prévu pour cet automne" -"Ok, j'attends". Je renifle au passage la bougie Cruel Intention, qui me fait de l'oeil depuis longtemps. Vais je craquer ? Peut être, mais pas aujourd'hui. Enfin, un petit tour chez Réminiscence et chez Guerlain pour redécouvrir Patchouli Homme et Chamade Homme. Le premier est une version plus légère de celui pour femme, parfaitement unisexe aussi, et le second me fait dire que Guerlain (Jean Paul) avait déjà senti venir la tendance de l'iris et d'un floral pour homme il y a dix ans. Chamade Homme est particulier, mais largement plus intéressant qu'un Kenzo Power par exemple. Tout cela laisse penser que, malgré la morosité ambiante, tout n'est pas perdu, de belles surprises existent et qu'il est bon d'avoir le nez au vent. Bon week end à tous !

lundi 16 février 2009

Mitsouko "Fleur de Lotus" - N° 5 Eau Première : réécrire un mythe.

Il y a maintenant presque six mois, Chanel nous présentait une réécriture de son parfum mythique, le N°5. Tout de suite, ce parfum provoque une émotion : on y reconnaît la signature du N°5, mais comme réinventée, allégée, aérée, avec une sensation d'avoir affaire à une nouveauté familière et belle. Ce n'est pas moi qui le dis, mais certaines études de marché tendaient à montrer que le N°5, malgré son succès, était parfois perçu comme vieillot, les notes de civette et d'aldéhydes y contribuant en partie. Avec un talent certain Jacques Polge réussit à garder intacte la structure florale poudrée aldéhydée du N°5, qui fait sa signature, mais habilement, il s'aide du progrès technique sur les matières premières. Les extractions au C02, notamment, permettent d'obtenir des essences de rose, de jasmin et de bois aériennes et épurées. Un travail sur des aldéhydes moins brutaux que ceux du N°5 et une attention particulière portée sur un sillage boisé de vétiver reconnaissable signe cette Eau première en le distinguant de son aîné avec brio. Aujourd'hui, Guerlain tente le même exercice avec Mitsouko. A vrai dire, je craignais le pire, mais il n'en est rien, et c'est un vrai bonheur. Tout comme Chanel, Mitsouko "Fleur de Lotus" réécrit le parfum éponyme pour mieux coller à l'époque, et c'est plutôt réussi. On y retrouve bien la signature chyrée, fruitée de pêche et de prune de Mitsouko, mais elle est ici comme épurée, tout comme pour l'Eau Première, avec des matières premières moins ambrées, plus légères, plus fines. L'impression est plutôt celle d'une fleur d'angélique, fragile, légère, finement pétillante. Tout comme pour l'Eau Première un vétiver très fin signe le sillage blond, doré et stylé. C'est beau ! Mais alors, où est donc la fleur de lotus ? Cette fleur, plutôt sucrée dans la nature, semble ici absente. Et c'est là ce qui fait la différence entre le marketing prudent et étudié de Chanel, et celui, qui semble maladroit, de Guerlain. J'aurais préféré sans doute un Angélique Mitsouko à cette "Fleur de Lotus", que l'on imagine pourtant parfaitement sur une femme jeune portant ... une petite robe noire ! Curieux non ? Plus jeunes, plus actuels, ces deux réécritures sont vraiment remarquables et sont plus que jamais de leur temps ! Du beau travail, il n'y a rien à dire. Ah si, portez les, encore et encore, j'en redemande !