La figue fait parler d'elle cette année, et me donne du coup des envies de redécouvrir celles de Nicolai et de Miller Harris, après avoir parlé de fruit juteux et de pulpe avec Womanity. Certains la voient dans une envolée d'agrumes et de verdeur, d'autres encore jouent sur le registre des feuilles pour nous livrer une interprétation des plus belles et des plus abstraites, mais force est de constater que ce fruit est bel et bien dans le mouv.
Vous pensez que l'on s'ennuie en parfumerie "mass market" ? Vous avez fortement raison, mais se priver d'aller faire un tour chez Séphora peut aussi parfois vous priver de découvrir de bien jolies pépites. Oh ! Elles ne sont pas bien grandes (30ml toutes nues), mais elles ne sont pas bien chères non plus (moins de 30€ avec 20%), alors déjà séduit pas les précédents opus et plus particulièrement pas Sofia l'an dernier et comme les flacons de démonstrations n'étaient pas encore en place, c'est avec les yeux fermés que j'ai acheté un flacon de Rita, dont j'avais lu qu'elle sentait la figue verte. Je savais, instinct de loup sûrement, que j'avais raison d'aller faire un tour sous ces figuiers !
Alors, que raconte ce lookin'to rock Rita ?
Une histoire de fille bien sûr ! Euh, non pardons, de fille, mais surtout de figue. Vous pensez que c'est un peu déjà vu ? Et bien non, même pas fig-urez vous, car cette fille sait danser !
Rita est habile au rock'n roll: pour nous séduire des les premiers pas, sa figue se dématérialise dans une envolée de laque aux effets poudrés et scintillants, portée par un trait de vétiver aérien. A ce stade, la construction du parfum me fait penser à la référence qu'est le N°5 de Chanel ou même peut être à l'Eau Première, tellement ces aldéhydes sont fins et nimbés de talc. Dans son évolution, c'est un peu comme si sur peau, la figue se reconstituait petit à petit, passant de la feuille au fruit en oscillant sur les bois de santal et la vanille. Je remarque au passage que cette figue feuille immatérielle ressemble beaucoup à la pêche blanche, dont l'effet duveteux se fait ici très gustatif et réconfortant.
Pour moi, la figue de Rita est plus scintillante que celle de Philosykos de Diptyque, plus fine que celle de Fico di Amalfi d'Aqua di Parma, plus douce et plus luxueuse que celle de Premier Figuier de l'Artisan, plus abstraite aussi. Pas une note ne dépasse l'autre, l'effet créé est remarquable de finesse et de féminité, d'un luxe sobre et maîtrisé. Une bien belle découverte en somme, qui joue sur les classiques pour mieux les sublimer.
Tournant et virevoltant sur les facettes feuilles, tiges, et fruits de la figue, il me fait remarquer qu'il est encore possible qu'une marque séduise par l'amour, l'implication et l'exigence de ses créatrices qui se gardent bien de reproduire à l'identique ce qui est déjà fait. Oui, le rock de Rita sent l'amour en mouvement : l'amour d'un couple qui twiste et tournoie, l'amour d'un homme pour sa femme, tout simplement.
Depuis combien de temps n'avez vous pas mis les pieds chez Séphora ? Si vous voulez faire un beau cadeau, Sophia, Gina, Lee Lee, Rita, Eva ou Carmella sont de bien jolies poupées. En outre, scellant l'union de Benefit et de LVMH, ces beautés ne se trouvent que dans les magasins du groupe et sur les stands de la marque. Beautiful story, beautiful life, beautiful fig ! J'ai hâte de découvrir d'autres figues.
Et figurez vous que ce midi, je suis passé dans un Séphora ou les flacons de Carmella et Eva , les deux autres filles venaient d'être sortis : franchement, cette collection de 6 nanas bien sympathiques me rebooste et redonne le moral. La créativité bien vivante et pas hors de prix, ça fait un bien fou !
J'aime : Rita, Sophia, Lee lee et Carmella, le jeux entre les matières, la construction abstraite de la figue, les codes classiques revisités pour certains, les nouvelles notes pour les autres, le sillage.
J'aime moins : Gina et Eva, la distribution limitée, mais c'est sans doute pour mieux les mettre en valeur.
Illustration : Pastelli.
Je suis allé faire un tour chez S... pour sentir ces filles.
RépondreSupprimerJe trouve Rita très discrète, un peu trop peut-être mais il faut dire que sur l'autre poignet je m'étais mis Carmella. Carmella m'a tout de suite surprise. J'ai eu l'impression de sentir une poupée parfumée à la vanille. Je ne sais comment définir cette sensation de plastique qui n'était pas désagréable mais juste surprenante.
J'attends vos explications d'experts sur cette note "plastique". En tout cas Carmella a littérament écrasée la pauvre Rita. Victoire par KO.
C'est clair, Carmella, c'est celle qui parle fort ! Cette note plastique est surement une association faite entre l'accord vanille coco qui rappelle les poupons pour enfants. Cette sensation m'est très sympathique.
RépondreSupprimerEn outre, il me semble que la volonté dans Carmella était d'exploiter de nouvelles matières venant tout droit de l'agro alimentaire et de créer un accord pina colada, en jouant avec l'ananas, la vanille, et la noix de coco.
Régressif et sucré certes, mais déroutant et créatif, victoire pas KO.
Rita, elle, est bien plus discrète, mais plus chic.