Le caramel au beurre salé fait sans doute partie des petits plaisirs
bien français qui entre dans notre culture et dans l'inconscient
collectif. Sur une crêpe ou cuisiné plus finement, c'est toujours un
régal en bouche si l'on en abuse pas trop. Deux nouveautés de la rentrée le
mettent à l'honneur, et pour une fois, je trouve que c'est plutôt pas
mal.
Sans bouleverser radicalement la structure de Le
Mâle, Ultra Mâle propose néanmoins de vraiment passer à autre chose et
surtout, de se glisser dans notre époque. On y retrouve bien la fougère
fraîche de l'original faite de géranium, de menthe et de cèdre, mais
elle part ici sur un thème amande-caramel salé qui lui va plutôt bien (petit clin d'oeil de l'Utra Man à l'Homme Idéal au passage).
Le tout est structuré autour d'un bois ambré relativement couru de nos
jour et beaucoup senti, mais, un peu à la manière de ce qu'il a fait
pour Carven Homme, Francis Kurkdjian sait faire en sorte que cette
matière n'envahisse pas, appuie et soutienne le reste, tout en lui
donnant un coté contemporain. Le sillage est très présent, le parfum est
tout de même assez signé, et il me fait penser à ces orientaux frais et
capiteux à la fois comme Jaïpur, un peu oublié de nos jours mais que
l'on a toujours plaisir à croiser. Ultra Mâle, c'est le caramel en mode détente, comme sur une
crêpe pour le dessert.
Pour le plat, la suggestion se
portera sur Olympéa, qui s'avère être une belle surprise. L'effet
vanille salée revendiqué est assez surprenant, très original et pour le
coup, apporte un vrai propos. Ce départ vert, vif et croquant qui fait penser à une noisette verte fait
presque saliver, et je me prends à le comparer un la dégustation de ces
plats de cuisine moléculaire où les saveurs explosent en bouche de
manière assez inhabituelle. Cette envolée serait un peu celle de
Womanity pour le coté saveur sucrée-salée, mais elle se fait beaucoup moins
brutale, plus contenue, savoureuse en somme. La suite du parfum reprend la trame
d'autres parfums à succès de Dominique Ropion, à savoir un passage de
rose sucrée vaporeuse à la Very Irresistible, mais là aussi, relativement
bien dompté. Le sillage et le fond reprennent des traits à Alien Essence Absolue, une référence, le
cachmeran en moins dosé, mais toujours avec ce coté vanille aux pruneaux et ce jasmin solaire et magnétique.
Olympéa, c'est le caramel en mode fusion, porté par une déesse qui
j'espère, chassera pour de bon les idées noires de celles qui pensent
que la vie est belle parce que leur parfum se nomme ainsi. La messe est dite !
Illustrations : Présentation autour du caramel au beurre salé, Jean Paul Gaultier, Paco Rabanne.
Se glisser dans notre époque... et bien moi je revendique que la parfumerie actuelle est moche, commerciale, putassière, pétassière, grand public. Je suis désolée mais le tout sucré caramel, la framboise, la guimauve La Vie Est Belle, c'est pas sophistiqué ni élégant, c'est bas de gamme et surtout facile. La grande parfumerie est morte, pas étonnant que je porte beaucoup de parfums dits vintage désormais, et dans leurs formules d'origines, sublimes cuirs chyprés, l'âge d'or de la parfumerie, Doblis, Diorling, Cabochard...
RépondreSupprimerEmma