dimanche 19 juillet 2009

Tuscan Leather - Tom Ford private blend 2007 : cuir haute couture.

Pendant cette semaine Tom Ford aux Galeries, continuons avec Tuscan Leather. Mon nez reste collé à la peau et il me semble bien que mon coeur penche dangereusement vers ce dernier. Ce n'est pas surprenant, j'ai toujours aimé les "cuirs", et celui vient de Toscane.

Les toutes premières notes sont goudronneuses et résineuses sans être camphrées ni trop fumées. Odeur de cuir et d'encre de chine qui semble coller à la peau, tel un cuir pleine fleur. Je ne sais pas quelle matière permet cet effet (styrax, bouleau?), mais ces notes me rappellent le départ de Black de Bulgari, moderne et citadin, ou Dzing de l'Artisan Parfumeur, un cuir souple et soyeux. Suit alors un cortège d'aromates, d'épices comme le thym et le poivre blanc qui se collent littéralement à la structure framboise-bois de oud-safran légèrement sirupeuse commune à Noir de Noir. Cet accord forme une sorte de pilier, toute l'évolution du parfum se fixant autour de lui.Quelques fleurs dont la rose se dévoilent en sourdine, puis le vétiver et l'encens, ourlés autour de la framboise et de l'hédione, révèlent leurs facettes les plus fines pour apporter légèreté et faire pétiller l'ensemble. Le patchouli et sans doute un peu de vanille se font tous deux très discrets, mais bien là, réconfortants.
J'ai lu sur un article que certains clients de Tuscan Leather lui trouvaient une odeur de cocaine. C'est sans doute une association de l'esprit ; la cocaine aurait une très légère odeur de framboise, et comme ici elle illumine le vétiver, l'encens et le thym, et que ces matières premières ont vraiment des inflexions communes avec l'odeur du cannabis, le cerveau les associe peut être.

Il est étrange de constater qu'un jeu de deux molécules (la frambinone ou cétone framboise et hédione) apporte autant à la signature d'un parfum et se marie si bien pour apporter légèreté et transparence à d'autres matières très riches en facettes. Sans cela, Tuscan Leather serait bien plat. Un aussi joli travail autour de la framboise ne se voit que très rarement en parfumerie, et comme je l'avais déjà souligné, le seul parfum où elle présente un réel intérêt pour moi est Hot Couture de Givenchy.

Et oui, comme pour Noir de Noir, je voudrais ne pas l'avoir vu mais j'y retrouve en trame de fond l'accord rose-safran-cuir-hédione de Cerruti Image Woman (très unisexe et à redécouvrir), un autre parfum de Firmenich que j'aime beaucoup signé Harry Frémont, et la framboise ouvragée de poivre blanc de Hot Couture de Jacques Cavalier. Hot Couture aurait troqué son fourreau de soie rose contre un habit de cuir, mais pas n'importe lequel, un cuir haute couture. Comme tout cuir digne de cette famille, que l'on soit homme ou femme, seules quelques gouttes suffisent pour que le charme diablement addictif opère.

A la rentrée, trois nouvelles fragrances sont attendues : dans la gamme courante, Grey Vétiver, un vétiver "végétal" qui s'annonce très actuel, dans la collection Private Blend, Bois Marrocain, un accord de cèdre et de thuyas et quatre travaux autour des nouveaux muscs blancs. Tout cela est très prometteur pour une marque qui a le vent en poupe. Serait-ce dû à la cohérence des choix de son directeur artistique et d'une direction qui l'écoute ?

Profitez en pour relire les articles sur Tom Ford Extreme et White Patchouli.

Photo : défilé John Galliano.

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