mercredi 20 octobre 2010

Concours Le Mâle Terrible - Jean Paul Gaultier 2010 : gagnez un flacon sur Olfactorum !

J'ai été contacté par la marque Jean Paul Gaultier pour vous faire participer à un concours et vous permettre de découvrir la nouvelle déclinaison de Le Mâle. J'ai volontiers accepté la proposition car ce parfum culte doit impérativement, pour des questions de préservation de notre environnement olfactif dans les transports, au resto ou en boite de nuit, faire reculer un peu la tendance au ras-de-marée des One Million et Bleu ! Ce concours s'inscrit en outre dans une démarche qui s'amorce, sur laquelle j'aurai très bientôt l'occasion de m'exprimer, et pour finir, parce que je porte Le Mâle de temps à autre, et sa déclinaison Terrible occasionnellement depuis cet été.

Pour ne rien vous cacher, pour l'avoir porté aujourd'hui même, Le Mâle Terrible fait du bien. Orchestré par Aurélien Guichard, il détend par sa douceur boisée "cèdre-vétiver" plus accentuée et plus naturelle que dans l'original et par une bouffée vivifiante de menthe fraîche et de lavande. Par un lien moléculaire naturel, une note de pamplemousse fait glisser la fraîcheur vers le vétiver. Les muscs les plus délicats à la fois floraux et aux accents d'ambre végétal sont également de la partie pour prendre le relais et la vanille se fait plus discrète. Il n'a certes pas eu à faire beaucoup d'efforts tellement Le Mâle était déjà culte et bien fait et la différence est très subtile, mais si le premier est addictif et très doux, Le Mâle Terrible est littéralement irrésistible, en ce qui me concerne du moins, et encore plus "terrrribbbllllle". Un culte de 15ans d'age, que je redécouvre régulièrement et qui à chaque fois, comme Dior Homme par exemple, me séduit même s'il me procure le sentiment de me parfumer un peu "comme tout le monde".

Vous avez donc le grand, l'extrême, le sublime privilège de participer à un concours et de pouvoir gagner un flacon et des places pour la soirée évènement Le Mâle Terrible, la "Terrible Party" qui aura lieux le 4 Novembre 2010 dans un lieu prestigieux de la place Vendôme...

Chuut, je ne vous en dis pas plus. C'est à vous de jouer !!!

Pour gagner les lots ci dessous, il suffit juste de laisser un commentaire sous cet article et il y aura un tirage au sort le 28 Octobre prochain. Ensuite, les gagnants devront me communiquer leur coordonnées par mail avant le 30/10.

Les lots sont les suivants :

- 1 Flacon de Le Mâle Terrible pour le vainqueur.
- 1 Pass VIP pour 2 personnes pour la soirée "Terrible Party" du 04/11/2010 pour les 2 suivants.

Terrrrrible tous ça !!!!!!

lundi 18 octobre 2010

Poême - Lancôme 1995 : écrire une autre histoire ?

Les tous premiers frimas redéfinissent le paysage olfactif de Paris. J'ai toujours été marqué par cette période, car les envies changent et avec elles, la volonté de notes plus chaudes, confortables et rassurantes. C'est là en général, que l'on choisit ce parfum qui nous accompagnera pour l'hiver et qu'il sort pour se livrer aux premiers tests dans la rue. Ainsi, cette volonté de notes plus empathiques qui sortirons des vêtements écriront un sillage dans le creux de l'hiver signant cette saison pour marquer le tournant.

Pour moi, tout comme Amarige, 24 Faubourg et Samsara entre autres, Poême est un parfum lié à cette période des premiers froids, à l'approche de Noël, de l'achat des cadeaux, des promenades dans les rues dorées de notre ville lumière. Lors de sa sortie, les femmes qui l'avaient choisi arboraient un large sourire et il était très présent autour de nous.

Poême est un parfum qui se porte comme un bijou. Il convient mieux le soir, car pour déployer le charme de ses lignes, il joue sur les fleurs mystérieuses de la nuit. Datura, jasmin et tubéreuse sont les principales interprètes de la partition, à peine soutenue par les notes florales plus légères comme la pivoine, la rose et quelques notes boisées. La vanille et l'ambre, un ambre quasiment végétal donnent de la rondeur, et l'écriture se fond avec la peau. L'impression est séduisante et solaire, lascive et ondulante, ronde et chatoyante. Le parfum est à la fois capiteux, presque vénéneux, mais il sait aussi se faire gourmand, suave et confit, un peu comme un abricot sucré bien généreux à la peau de velours.

Et c'est alors que j'ai envie de vous dire : si vous en avez assez de faire la course à la nouveauté, de sentir des trucs à tout bout de champs qui ne tiennent pas la route, si vous avez des envies d'envoyer balader les jasmins pâlichons, les tubéreuse mielleuses et les daturas saturés de sucres, courrez redécouvrir Poême ! Qui sait, il pourrait peut être s'écrire sur une nouvelle page de votre vie ?

Et pour vous, y a t il un parfum qui ait marqué plus particulièrement cette période de l'année ?

Illustration : Patrick Demarchelier, Lancôme.

mercredi 13 octobre 2010

Les parfums de la honte : merci Jeanne !

Je tenais à rebondir sur l'article de Jeanne de auparfum sur les parfums de la honte, et la remercier personnellement de débrider un peu le discours autour du parfum, car oui, si globalement, nous aimons les marques de niches où il y a en effet souvent plus de place à l'originalité et à la créativité, il y a aussi, dans les parfums plus grand public, des choses intéressantes. Curieux hasard également, je discutais hier avec un ami passionné, et nous parlions de ma braderie, où figuraient certains parfums. A la question "les as-tu vraiment achetés ?", j'ai du répondre oui avec un sentiment de honte à le dire et le besoin de me justifier maladroitement.

Pourtant, je sais pourquoi je les ai acheté à une époque, pourquoi ils m'ont plu, je sais pourquoi je n'en ai plus envie aujourd'hui, et ce n'est pas parce que je les trouve plus nuls, mais parce que je change, tout simplement. Je me suis également aperçu que même en faisant du tri, il restait dans mon placard certains parfums que j'aime beaucoup, que j'ai envie de défendre, mais dont parfois, j'aurais presque honte de parler, alors que je ne devrais pas, bien au contraire.

Petit tour d'horizon ?

Depuis qu'elle est née il y a un an, j'ai un faible pour la gamme Anthology de Dolce & Gabbana, et plus particulièrement pour La Lune 18, l'Amoureux 6 et l'Empereur 4 (disponible sur certains points de vente uniquement). Partant sur des accords éprouvés et reconnus comme "luxueux" de l'histoire de la parfumerie, cette gamme les revisite avec une modernité qui leur redonne une jeunesse qui fait oublier qui ils sont à l'origine. Sur ces 3 là, c'est pour moi très bien fait. En outre, ce que fait Dolce et Gabbana, marque qui appartient au groupe Procter&Gamble dont on pourrait croire que le but est de faire de la soupe lessiviel, se démarque par des créations qui se tiennent, ont une personnalité et se vendent. Light Blue, Sicily, Dolce et Gabbana pour Homme sont reconnus maintenant comme de bons parfums, et le dernier The One Gentleman suit le même chemin.

D'autres parfums que je défends me provoquent également ce sentiment de honte quand j'en parle : j'adore la note "fraisier" de Black XS pour lui et celle de "tarte aux myrtilles" de Black XS pour elle, celle de "gâteau à la crème" et de "boule jaune malabar" de Ange et Démon, le sillage de cocktail "manzana-orange-sirop de fraise" de Nina, le sillage solaire de Hypnôse F et celui évoquant une "rose qui sent le litchi" de Miracle F. Je fonds littéralement quand je croise la fleur de frangipanier de Beyond Paradise d'Estée Lauder, et la douceur laineuse de Soupline de Chloé de Chloé. Autre exemple, la "datte séchée-boukha" dans Only the Brave est une vraie nouveauté et je trouve qu'oser cela dans un parfum très grand public est un vrai parti pris. J'ai redécouvert récemment la note anisée presque vulgaire de Canoé de Dana, à un prix auquel on aurait presque honte de dire que c'est un parfum culte. Bien, sûr, ils n'ont pas l'écriture des grands Guerlain, la profondeur de certains Lutens, l'originalité dont peuvent faire preuve les Frédéric Malle où la texture des Parfumerie Générale, mais négliger leurs qualités propres, c'est un peu comme si l'on refusait catégoriquement, par à priori, d'apprendre, de voir, de comprendre ce qu'ils sont à la parfumerie et en quoi, parfois, ils inspirent des marques positionnées plus "niche".

Je me réjouis de voir dans les préférences de Jeanne des noms comme Brut, Tabac, Amor Amor, je suis content de constater que vous n'oubliez pas les Cashmir de Chopard, les Loulou, Eden de Cacharel et bien d'autres.

Je vois au nombre de commentaires que ce sujet ne vous a pas laissé indifférents et j'avoue que cela me rassure : nous avons encore le droit d'aimer des choses simples, immédiates, ludiques, régressives, qui renvoient à un sentiment agréable tout simplement, sans forcement vouloir en décrypter l'originalité ou le travail du parfumeur, mais en lui rendant hommage parce que nous aimons ce travail, sans savoir forcement pourquoi.

C'est très curieux, mais en écrivant un tel article, j'ai presque le sentiment de dévoiler mes "faiblesses". Pourtant, ça fait du bien, et je dis à nouveau à Jeanne .... merci, merci, merci pour cette bouffée d'air frais et d'ouvrir un peu les fenêtres !!!

Et s'il y a quelque chose que vous n'auriez pas déjà dit sur auparfum, peut être voudriez vous le dévoiler ici ?

Ilustrations : James Dean, Dolce et Gabbana, Givenchy, Paco Rabanne.

vendredi 8 octobre 2010

Dior Addict - Dior 2002 : stop siliconing me !

Il y a de ces femmes dont on se dit qu'elles n'ont visiblement rien à cacher, de ces femmes dont la personnalité est si forte que l'on aime, ou l'on déteste. Il est de ces femmes qui assument une féminité exacerbée et exubérante, qui parlent à tout le monde, qui rient fort, touchent, bisent, papillonnent avec ce regard malin qui en dit long sur ce qu'elles ont dans la tête, assez loin du cliché que l'on peut s'en faire ! Anita von D. est de ces femmes : le regard pétillant, toujours partante et de bonne humeur, parfois caractérielle, elle met l'ambiance partout où elle sort, surtout la nuit d'ailleurs.

Mais que porte Anita ? Un parfum qui mettrait en valeur son regard espiègle et joueur grâce à la bergamote et à un cocktail d'agrumes pétillants qui sauterait au nez. Pour la féminité, il affirmerait une rose bien rose, ronde et généreuse. Anita sort le soir. La Reine de nuit, fleur intrigante qui ne s'éveille que la nuit serait imaginée dans le coeur de son parfum. Lèvres refaites, poitrine ronflante, hanches affinées, cheveux d'un blond tonitruant, Anita use et abuse du gloss, du rose à lèvre, du maquillage, du botox et de la silicone. Une féminité exubérante qu'une vanille gourmande à souhait, une bonne dose de gloss, d'huile solaire, de rouge à lèvres et de collagène viendrait défier. Il y aurait aussi dans ce parfum un cocktail aphrodisiaque autour de notes de peau évoquant "la" femme de manière à ce que les hommes succombent à celles qui le portent.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Thierry Wasser, du temps où il travaillait pour Firmenich, n'y est pas allé de main morte, il a mis la dose. Ce parfum c'est Dior Addict. Avec lui c'est un peu comme si le botox, le collagène et la silicone avaient une odeur.

Toujours bronzée, pomponnée, Anita aime la vie, les amis, et les hommes, et plus ils sont comme elle, bronzés, musclés, plus elle aime s'en entourer. On l'aime finalement notre Anita, car elle est attachante.

J'ai mis longtemps pour apprécier Dior Addict : trop de sucre et de vanille collante, mais c'est surtout parce que je ne le comprenais pas. Mais depuis que, tout comme Poivrebleu, j'ai moi même croisé une Dior Addict's addicted comme Anita, à qui il allait à merveille, je lui trouve un charme fou et j'aime son aura solaire et crémeuse ...
Un charme fou, c'est certain, car je suis sûr qu'Anita ne dira jamais "Stop siliconing me ! " She's addicted.

Illustration : David Lachapelle, Dior.
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Garance, Laurinha, vous avez gagné chacune un échantillon de l'Eau Duelle, merci de me contacter.

vendredi 1 octobre 2010

L'Eau Duelle - Diptyque 2010 : Shalimar ingénu ?

Je ne pensais pas qu'un de mes coups de coeur de la rentrée allait porter sur la vanille, matière magique de la parfumerie. Travaillée depuis de nombreuses années, elle plait beaucoup de surcroît, car sûrement bien ancrée dans notre inconscient et notre penchant pour les gourmandises. Riche de milles facettes allant des plus fraîches et solaires aux épices les plus chaudes en passant par des notes grillées, torréfiées et cuirées, attachante, elle calme et rassure. Disponible aujourd'hui dans la palette du parfumeur sous différentes formes allant de vanilles riches, épicées et denses à des vanilles très légères et gourmandes, c'est un peu l'or de la parfumerie, la matière fétiche. Dans un parfum, elle est facile à travailler car parfaite pour arrondir les angles et conquérir une clientèle habituée à la facilité. Est-il alors étonnant de la voir occuper le terrain de cette rentrée 2010 avec D&G Force 11, Just Cavalli F, Réminiscence et Shalimar Ode à la Vanille entre autre ? Pas vraiment, mais quand on se nomme Diptyque avec la réputation de qualité qui va avec, pour faire une vanille conquérante, il était hors de question de céder à un exercice facile !

Le choix de départ s'est porté sur une vanille légère et fraîche, presque transparente, mais qui reste tout de même bien ronde et légèrement tendue. L'idée était d'en examiner toutes les facettes d'origine afin de les exploiter pour les faire partir dans des directions différentes.
L'essence de Calamus, sorte de roseau, présente à la fois des aspects de vieux cuir, de sucre de canne, de tabac froid et de notes un peu grasses. Etrange, couplée à la vanille choisie, elle apporte un appui et lui donne ainsi de l'aplomb et une certaine noblesse. Pour ensuite tirer ce socle solide vers le haut, la facilité aurait été de choisir les agrumes. Bien sûr, ils sont là, mais en sourdine car la fraîcheur est ici apportée par deux matières qui présentent à la fois des facettes fraîches et citronnées et d'autres plus chaudes et enveloppantes : l'élémi, la cardamome et le poivre rose donnent ainsi du piquant à l'accord, tout en lissant les angles par des aspérités à la fois résineuses, camphrées, piquantes et épicées. Le duel se dessine, ce coup de sabre des matières fend la vanille. Pour la rendre sexy et charnelle, je trouve intéressant d'avoir choisi la baie de genièvre, qui présente des affinités naturelles avec la vanille mais aussi avec la transpiration de la peau, toujours en finesse. Le jeu est très subtil et intelligent. Pour fignoler ce travail de mise en valeur d'une matière centrale, l'encens et quelques bois complètent la palette par petites touches. Le résultat est une vanille très aérienne où ce duel de matières en va et vient survole la peau tel un voile léger. L'Eau Duelle n'est ainsi jamais trop lourde, trop sucrée ou oppressante, elle vole au vent du mouvement !

Dans les vanilles schizophrènes, Shalimar s'érige en référence en imposant ses facettes sombres et opulentes d'opopanax, de patchouli et de castoréum en duel avec la fraîcheur de la bergamote sur-dosée, de la rose et la souplesse de l'iris. Cuir Béluga, en digne héritier, lui substitue un cuir souple d'une grande finesse et de l'immortelle pour le caractère dans une sensation tactile et charnelle. Chez l'Artisan parfumeur, Vanille absolue oppose les épices et les facettes "alcools nobles" de la vanille, et Vanillia, disparue, faisait partir la vanille sur un duel aromatique, sucré et ambré. Chez Parfumerie Générale, dans Cadjméré, l'orange, le cèdre et le santal ainsi qu'un bain d'aromates fendent littéralement une vanille d'une gourmandise quasi "sexuelle".

Un Shalimar ingénu ? Peut être bien, dans le sens où dans la vanille en est le pilier. Mais si Shalimar est une grande dame en fourreau noir, Cuir Béluga une jeune femme en tailleur de cuir souple, Vanille absolue une artiste émérite, Vanillia une bohème incarnée et Cadjméré une esthète endiablée, l'Eau Duelle, elle, est une jeune ingénue au coeur tendre, mais qui cache bien ses armes. L'issue du duel risque d'être fatale ... "A vos armes !"

Deux échantillons de l'Eau Duelle sont à gagner par tirage au sort sur les commentaires laissés.
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Si vous souhaitez découvrir l'Eau Duelle ou tout simplement redécouvrir la marque, ses bougies, ses eaux mythiques et même ses nouveaux produits de soin au parfum recherché et très subtil, profitez en pour effectuer une petite visite à la nouvelle boutique située au 49 avenue Victor Hugo dans le 16e, où, dans une ambiance aérienne, épurée et chaleureuse vous serez accueillis par une équipe qui est un bel exemple de ce qui se fait de mieux en terme d'accueil, de compétences sur le parfum et sur la marque. Très cohérente dans ce quartier au demeurant très agréable, elle constitue une bouffée d'air frais loin des supermarchés du parfum. Réconfortant.

Illustration : Helmut Newton, Diptyque.

mardi 28 septembre 2010

Blenheim Bouquet - Penhaligon's 1902 : haro sur le pouvoir !

Il y a des parfums qui savent se faire discrets et agissent dans le plus grand secret. Arpentant les allées des palais les plus prestigieux depuis de nombreuses années, leurs aficionados, souvent renommés, savent qu'ils s'arment en secret d'une potion magique. Serait-ce cette potion qui leur donne les ailes et la force de tenir les rênes du pouvoir ?

Né il y presque 100 ans et créé spécialement pour le duc de Marlborough qui habitait le palais de Blenheim, Blenheim Bouquet fut longtemps réservé à ce dernier. Il faut croire que ce parfum faisait partie du décor car plus tard, il fut naturellement adopté par Winston Churchill, né au palais de Blenheim. Blenheim Bouquet rencontre un succès discret mais incontestable parmi les grands de ce monde. Mais pourquoi plait-il donc ?

Blenheim Bouquet est tout d'abord une bouffée d'agrumes (citron, bergamote, orange amère), très fraîche et piquante, qui provoque une sensation immédiatement stimulante. Premier point : être d'attaque pour une journée de conquête. S'en suit une délicate note de fleur d'oranger, qui assouplit rapidement cette fraîcheur et calme la fougue. Deuxième point : être serein, gardé la tête froide. Puis, très vite, les notes camphrées et résineuses des aiguilles de pins, du cèdre et sans doute d'un trait de vétiver donne le corps, la signature. Troisième point : savoir s'imposer. Le poivre et surtout le thym, que je sens à plein nez, affirme le caractère de ce bouquet à la fois frais, chaleureux et persistant, sans jamais envahir. Quatrième point : rester maître, garder le contrôle.

Sur peau, j'aime le contraste entre la fraîcheur très énergisante et grisante du début, qui donne le sourire dès le matin, et la persistance de l'accord thym-pin-vétiver qui favorise la maîtrise de soi et la concentration. Je vais peut être vous choquer, mais cet accord de fond, qui reste sur la peau, me fait penser à la fois aux magnifiques parquets cirés de ces palais mais aussi à la résine de cannabis. Tout comme cette résine, est-ce parce qu'il provoque comme une sorte d'addiction que ce parfum n'a pas faillit depuis sa naissance ?

Ce parfum évoque un luxe discret et la beauté d'une élégance simple. C'est très étrange, mais il agit comme une sorte de potion magique entre le parfum, la pharmacie et l'aromathérapie et provoque une sensation entre la stimulation et l'apaisement, comme si c'était une recette miracle qui permettait de trouver ses propres limites et d'être en harmonie avec son corps pour agir et briguer un certain pouvoir. Voilà donc le secret dévoilé ? Voilà pourquoi les grands de ce monde l'affectionnent tant ?

Et quand je constate que de jeunes parfums comme Allure Homme Edition blanche lui empruntent beaucoup de ses traits de caractère, je me dis que ce quasi-centenaire à encore et toujours la fougue d'un jeune loup. "Haro sur le pouvoir !"

Un must, qui devrait très bientôt rejoindre mes favoris. Je le convoite depuis un an.

Illustration : Blenheim Palace, Oxford.

vendredi 24 septembre 2010

Mon plus cher parfum !

Il parait qu'un prix élevé augmente le désir de posséder, permet de convoiter et de créer l'envie. C'est certainement un mécanisme humain étudié de près par les experts en marketing pour positionner le prix de certains parfums. Force est de constater que c'est aussi, souvent, dans les tranches les plus hautes de la fourchette de prix que ce trouvent quelques précieux nectars que tout amateur de parfum un tant soit peu aiguisé ne peut s'empêcher d'apprécier à sa juste valeur qualitative, purement et simplement.

Malgré cela, et je suis incapable de dire si c'est également étudié de près, il existe aussi chez l'être humain un mécanisme de défense et l'amateur de parfum, aussi passionné et attiré soit il par un petit trésor, se fixe consciemment ou non un prix psychologique qu'il ne veut pas dépasser, quelque soit le parfum. S'en suit alors une chasse aux bons plans, au bons de réduction voire même parfois un marchandage un peu trivial avec les équipes de vente du style "ok, si vous me le faite à tel prix !" Et ça peut fonctionner parfois. Sommes-nous dingues dans ce cas ou tout simplement réalistes et pragmatiques ?

Pour ma part, je me suis rendu compte qu'il m'était vraiment difficile d'aller au delà de 140€, ce qui est déjà une belle somme. J'écarte ainsi les exclusifs dans leur format actuel, je convoite longuement certains l'Art et la matière ou le dernier Dandy, mon porte monnaie se refuse aux Heures de Cartier, j'hésite longuement pour certains Frédéric Malle ou chez By Redo et je ne me suis offert qu'un seul By Kilian. En traquant et saisissant le bon plan ou la promo qui va bien, sur un vide grenier, en grands magasins ou en boutiques, c'est donc un cap que je n'ai franchi que rarement, et de quelques euros seulement, pour un Frédéric Malle, deux Guerlain et un By Kilian.

Sans vouloir polémiquer sur le prix des parfums, car certains véritables trésors resteront dans leur cage dorée et que je n'y puis rien changer car il y a une demande (cf les parfums contenus dans les flacons en photo, qui sont de véritables pépites que j'ai pu découvrir tout à fait par hasard à la boutique des Champs Elysées), s'offrir un parfum que l'on a longuement désiré, c'est lui réserver un moment propice, une occasion, une période précise pour se l'approprier. C'est aussi généralement un parfum dont on sait qu'il ne finira pas sur une étagère ou au fond du placard. C'est un parfum que l'on aime, que l'on vit et qui souvent, nous signe, un parfum qui pour le coup, nous est cher.

Et vous, quel est le parfum que vous convoitez le plus, celui pour lequel vous seriez prêts à vous damner ? Quel est celui dont vous rêver mais que vous refusez de vous offrir ? Quel a été votre meilleur plan ? Enfin, quel est celui pour lequel vous avez transgressé la règle que vous vous étiez fixée, votre plus cher parfum ?

Illustrations : Guerlain, Mon Précieux Nectar & Les Abeilles Baccarat - Herb Ritts.