samedi 28 août 2010

L'homme, à 45 ans ?

Pour inspirer mon prochain article sur un parfum auquel je souhaite rendre hommage, j'ai envie de vous laisser vous exprimer, de faire parler vos envies et vos idées autour de la question suivante : 45 ans, comment percevez vous l'homme de 45 ans, et surtout, selon vous, quel parfum lui sied le mieux ?

Pour vous remercier de cette participation, un échantillon sous forme de roll-on de 5ml du parfum en question (et pas des moindre) est à gagner suite à tirage au sort sur les commentaires qui seront laissés ci-dessous.

Comme la parole est à vous, soyez inspirés mais pas trop long quand même, histoire de ne pas trop monopoliser le discours.

Merci d'avance et bonne chance à tous !

samedi 21 août 2010

Bleu - Chanel 2010 : capitaine Spock.

Onze ans après la naissance d'un Allure Homme mûrement réfléchi et qui donna une descendance nombreuse, on pouvait s'attendre à voir naître un nouveau chef de file, une oeuvre de rupture qui ouvrirait une nouvelle voit olfactive. Pourtant, à la découverte de ce Bleu, il ne se passe rien. L'impression qu'il me laisse est la suivante, et c'est un peu comme si l'on était aux commandes de l'Enterprise, vaisseau du capitaine Spock avant de partir à la conquête de la galaxie.
"Nos ventes fléchissent, Allure Homme commence à s'épuiser, et les flankers Allure Homme Sport et Allure Homme Sport Cologne montrent eux aussi leurs premiers signes de faiblesse. Allure Homme Edition blanche a rencontré un succès d'estime, mais met en évidence les limites du nom Allure. Le cycle de ces produits amorce ses premiers fléchissements.
Dans ce contexte, il faut réagir, et à moindre coût. Pour marquer une rupture travaillons sur le nom et son impact plus que sur le jus et son style. Allure, c'est fini. Les études de marché montrant que les hommes aussi veulent rêver, et ce qu'ils demandent est de la sensualité, nous allons travailler à fond l'esthétique autour de la nuit et une couleur ressort de nos études : le bleu. Pas un bleu clair mais un bleu sombre et profond, rassurant et porteur d'un imaginaire suffisamment large pour que beaucoup d'hommes y adhérent (la nuit, New York, la séduction, le blues). Pour le parfum, comme nous visons des marchés sur lesquels nous souhaitons accroître nos parts, Chine, Russie, Us, Inde, une prise de risque est inutile, contentons nous de faire et d'améliorer ce qui marche. Dans cette mission Jacques, Allure à montré qu'il plaisait et constituait une bonne "plate-forme". Votre rôle est de ne pas chercher à choquer. Il vous faut ainsi rassembler le meilleur de ce qui existe déjà chez nous et nos concurrents, et faire un parfum consensuel."

Sans doute l'âme en peine, car on a du mal à s'imaginer qu'il se soit "éclaté" sur ce coup, Jacques Polge s'exécute et reprend sans vraiment aller chercher plus loin les principaux traits de caractère des deux Allures apprécié des esthètes. Pour son Bleu, c'est donc la tête citronnée légèrement sucrée de Allure Homme Edition blanche qui est reprise, littéralement posée sur la structure de Allure faite de lavande, du fameux dhmol, des bois de vétiver et de cèdre sur un fond vanillé ambré. Le tout étant optimisé de manière à ce que rien ne dépasse et ne fasse de bruit. Bleu rejoint ainsi le cortège des masculins actuels, entre un Boss Night et La Nuit de l'Homme, il se faufile dans la nuit, sans faire de bruit.

Aussi déprimant qu'un blues lors d'une nuit pluvieuse à New York, aussi romantique qu'une balade dans les rues bordées de boutiques mondialisées, ce nouveau lancement montre clairement ses ambitions : conquérir le monde voir la galaxie, sans aucune audace ni prise de risque. C'est désolant, mais ça doit marcher.

La famille Wertheimer, dans le rôle du Capitaine Spock aux commandes de Chanel, doit tenir à peu près ce discours : "dépassez l'Allure du son et, à la vitesse de la lumière, partons conquérir le monde... cap sur la galaxie ! Les perfumistas s'en plaignent ? Ne vous inquiétez pas, bientôt, nous allons étendre les exclusifs dans un format plus accessible. De cette manière, nous touchons tous les publics." Habile non ?

mercredi 18 août 2010

Bas de Soie - Serge Lutens 2010 : iris silver silk.

Je ne me rendais pas compte à quel point les nouveaux Serge Lutens étaient attendus mais c'est en discutant autour de moi que je me suis aperçu que les amateurs de parfums frémissent tous à l'idée de découvrir le dernier bébé, au même titre que Guerlain par exemple. Seulement voilà, autant l'on peut être déçu parfois, autant maître Lutens nous livre ses derniers temps de bien belles surprises. Force est de constater que le dernier né, Bas de Soie, ne fait pas exception et porte bien son nom.

Quand l'iris est travaillé en parfumerie, il est généralement associé à la violette, car les deux matériaux présentent de bien belles affinités olfactives. Pourtant, cet accord se mariant si bien, ce qui sort autour de l'iris est assez redondant, et j'ai souvent le sentiment que l'on tourne en rond, avec au final peu de surprise. En outre, il est difficile d'éviter l'effet poudré. C'est alors que parfois, une idée lumineuse surgit et que l'on découvre que cet accord binaire peut sonner différemment. C'était le cas avec Dior Homme, et c'est aussi le cas avec Bas de Soie.

La poésie, la douceur,sont encore de mise de nos jours, vous l'aviez oublié ? Bas de soie vous réconcilie avec le charme et la sensualité à fleur de peau. Puisant ses racines dans un Iris Silver Mist métallique et peut être un peu trop brutal pour certains d'entre nous, Bas de Soie y prend l'essentiel en gommant les aspérités, la brutalité, pour ne proposer qu'une douceur soyeuse et n'en retirer que le velouté et la fragilité. Ce qui frappe donc au premier abord est cet iris transparent et lumineux, métallique sans être crissant. Bien sûr, sa compagne de toujours, la violette est bien à ses cotés, mais elle se fait discrète. Ce qui fait le charme et toute la signature de Bas de Soie vient ensuite : un accord propre, où l'on nous annonce une jacinthe sans que je ne la perçoive vraiment, mais où ce qui me frappe est un effet "lingette pour bébé" à la fois frais, métallique, propre et doux qui sied parfaitement à l'effet voulu d'évoquer la cuisse d'une femme vêtue de bas de soie. La sensation est tactile, sensuelle, à fleur de peau, un peu comme si l'on touchait une peau de velours très douce et fraîchement sortie de la douche.

Le moment est propice, juste avant de commencer à effeuiller ses bas et de respirer sa peau que le parfum magnifiera, vous saisissez un soupçon de pêche blanche, avec cette sensation à la fois juteuse et encore une fois veloutée qu'elle peut avoir. Je crois d'ailleurs savoir que les parfumeurs parlent souvent, pour évoquer la peau d'une femme, de notes aldéhydées et de noyaux de pêche, et j'ai ici cette sensation. Une fois les bas retirés, il ne reste d'elle que la trace laissée par son parfum, un trait d'iris velouté et non poudré, la sensation d'une peau de pêche généreuse et sensuelle qui n'appartient qu'à vous dans un moment intime.

Dans le fond, je saisis enfin cette jacinthe propre et quelques muscs blancs un peu plus communs qui me laisse une sensation de déjà vu. Comme s'il devait ne pas être parfait, je lui pardonne volontiers cela pour m'attarder sur l'effet et la sensation recherchés, parfaitement traduits. Bas de Soie est à découvrir absolument dès maintenant à la boutique du Palais Royal et dans certaines parfumeries, en Septembre ailleurs. Ne vous contentez pas de le sentir sur touche, ce parfum doit impérativement se vivre sur peau comme un voile de soie sensuellement parfumé d'un iris argenté. Ne vous prend-il pas soudain comme une envie de séduire ?

Pour Boxeuses, attendu avec impatience lui aussi, je vous invite à lire l'article de Graindemusc, je ne saurais dire mieux, car c'est exactement cela. Une autre petite merveille.

Illustration : Guy Bourdin.

jeudi 12 août 2010

Arsène Lupin le Dandy et le Voyou - Guerlain 2010 : gentlemen cambrioleurs.

C'est bien joli de vouloir parler d'un parfum senti brièvement un soir après le travail et testé en fait très peu de temps, mais que voulez vous, quand on tient un scoop, il semble difficile de résister ... nous sommes donc parfois faillibles !

J'ai pu le découvrir plus longuement en ce vendredi 17 septembre et c'est l'occasion pour moi de revenir sur ce que j'ai écrit, qui comporte des incohérences et des raccourcis. Arsène Lupin Le Dandy est un cuir, où ce sont en fait surtout les épices et l'orange amère qui parlent en tête, dans une impression très sèche, mais opulente. Ensuite, je maintiens les quelques points communs avec Mitsouko que j'évoquais mais il y a également un peu de l'oeillet de Derby. Cette évocation par petites touches est due à la conjugaison de la violette, des épices, du patchouli et du cuir. La violette est plutôt "feuille de violette" que fleur, assez verte et piquante, et accentuée par l'armoise, aux notes d'herbe sèche. Le fond dévoile un cuir retourné, patiné, du foin coupé et de la fumée. Le Dandy est ainsi fidèle à la tradition équestre de Guerlain.

En conclusion, Le Dandy n'est pas mon univers, car peut être un peu trop apprêté à mon goût, mais il est tout le même fabuleux tant la sensation d'un bouquet de violette déposé sur la banquette en cuir d'une De Dion Bouton est précisément traduite, jusque dans la patine du cuir et la légère odeur d'essence. C'était à priori l'idée de départ !

J'ai par contre été trop sévère avec Le Voyou, qui s'avère plus complexe que ce que je décrivais. Pourtant, je n'ai pas voulu le tester plus longuement. Un chose est sûre, il est plus accessible que Le Dandy.

Ils arrivent en boutique le 25 Septembre mais certaines d'entre elles ont déjà des testeurs.

Voici donc ce que j'ai écrit il y a un mois, mais qui n'est pas tout à fait mon ressenti final.

"Arsène Lupin présente la particularité de se grimer, se maquiller, se déguiser ou se transformer, même, selon le personnage qu'il incarne. Il est donc assez difficile d'en faire une description exacte. Néanmoins, au naturel, il s'agit, semble-t-il, d'un personnage plutôt élancé, de belle allure et d'une force peu commune, liée à son entraînement."


Cette phrase, trouvée sur le web pour décrire le physique du personnage s'applique aussi aux parfums qui en reprennent le nom. Les deux nouveaux Guerlain pour homme annoncés pour très bientôt pillent dans le répertoire olfactif du passé de Guerlain pour se grimer, se maquiller et se transformer au goût du jour, dans deux directions : le dandy et le voyou.

Pour le premier,
le Dandy, c'est du coté des chypres et de Mitsouko que le voleur est allé chercher son trésor. La trame de ce Dandy étant l'accord bergamote-pêche- patchouli et mousse d'arbre (car il ne peut utiliser la mousse de chêne). Le parfum se présente donc comme un parfum distingué, altier, élégant, ce que renforce les notes fumées de cuir et de bois comme le vétiver sans doute tant l'aspect général est digne des plus beaux parfums autour du vétiver. Contrairement à Mitsouko, il est peu fleuri, et je trouve que ce Dandy part un peu avec la même intention que ce qui avait été fait l'an dernier avec Mitsouko Fleur de Lotus, à savoir réinterpréter le mythe dans un contexte plus contemporain. Le coté un peu féminin que génère cette parenté avec Mitsouko pourrait gêner quelques uns d'entre vous, mais il est de tradition chez les Guerlain masculins de frôler l'autre rive sans y aller vraiment. Je trouve Arsène Lupin le Dandy intelligemment pensé et digne de la marque, s'il n'y avait le prix. Le seul regret, c'est qu'il n'innove pas plus.

Le second,
Arsène Lupin le Voyou cache sous ses airs de parfum de luxe son amour pour le remix. Est-ce pour brouiller les pistes ou pour être dans le vent ? Sans doute, mais je ne peux m'empêcher de lire dans celui-ci la volonté de faire plus accessible en puisant ouvertement sur le territoire de Boss Signature pour la vanille et le bois de cèdre, qui aurait muté avec la signature ambrée cuirée du parfum qui célébrait les 180 ans de la marque, Guerlain 180 Ans. Cette patte Guerlain trop évidente n'est pas ma tasse de thé, mais elle a me mérite d'être moins élitiste peut être que le Dandy. Vous jugerez par vous même.

Même si je trouve
le Dandy intéressant, il n'y a pas de coup de coeur pour moi, car je trouve que ces héros maquillés manquent peut être ce qui faisait des Guerlain ce qu'ils étaient avant : l'âme de héros des parfums qui prennent des risques, l'âme des vrais parfums. Le choix de ce héros serait-il par hasard le reflet de l'état d'esprit des actionnaires, car vu le prix, le trésor que veulent piller ces gentlemen cambrioleurs, c'est à n'en pas douter celui de votre porte monnaie? Je trouve bien regrettable d'en arriver à ce point pour se retrouver une identité, mais c'est un autre débat.

Ps : soyez indulgents sur vos commentaires car je faisais une petite pose "article" pendant mes vacances et je repars dès demain. Je pourrais donc difficilement répondre. Merci à vous.

mardi 3 août 2010

Breves de parfum sur quelqus nouveautes pour ces messieurs.

Impossible de decrocher d'autant qu'il pleut ici. Excusez les fautes mais les claviers etrangers demandent une certaine acoutumance. Certaines nouveautes attendues en France etant deja arrivees sur mon lieu de vacances, voici un rapide apercu.

Le Male Terrible - enfant terrible : le male souffre de l'arrivee de concurents comme one million et il voudrait bien reprendre la premiere place. Alors, pour relancer la machine et mettre un bon coup de poing, on concentre ses forces et on frappe. Revu dans ses facettes les plus sombres, Le Male Terrible accentue le bois, les epices dans une version encore plus sensuelle. Le Male etait deja bien, la c'est encore plu terrible. Cela ne cheangera malheureusement rien au fait aue si l'on a envie de porter le Male, aussi terrible soit il, il faut aussi accepter de sentir comme son voisin, ses copains, son beau frere, son collegue et j'en passe.

Dolce et Gabbana Anthology - La Force 11 : vanille Galante du peuple.
Pour faire une vanille galante du peuple, le groupe Procter dispose de la recette miracle : prendre la trame de l'original et le decliner ensuite sur une de ces "bases" que l'on retrouve sans cesse (Boss Signature, The One for Men etc.). Dans un cas, chez Hermes, vous payez cher une esthetique et un style travaille et epure dans une vision du lys, dans le second, chez Procter, vous achetez du desing parfum industriel. Vanille legere certe mais pas aussi galante qu'elle le voudrait.

Dolce et Gabbana Anthology - L'Empereur 4 : epicez moi.
Legerement vintage, cette nouvelle Anthology prend des accents aromatiques et epices et se cuire legerement. Il me fait penser a des parfums des 80's, avec un petit clin d'oeil a Knize Ten. Chic a l'attaque, il s'epuise un peu dans le fond...tres Procter. Ah, Procter, for always !