samedi 28 février 2009

Qui se cache derrière un parfum ?

Le débat continue sur le devenir de Guerlain, bien repris par Sylvaine Delacourte sur espritdeparfum, et tend à laisser penser que la maison Guerlain va bien, ne deviendra pas Coty et que tout n'est pas si noir. En tout cas, mon affection particulière pour cette grande maison demeure et j'y reviendrai plus tard. Pendant ce temps, Méchant Loup continue ses promenades olfactives et remarque ce qui se passe ! En cet après midi ensoleillé, je suis passé à nouveau chez Christian Louis, dont j'ai déjà parlé début février. Je ne parlerai pas aujourd'hui des parfums de Christian, quoique la nouvelle gamme sur le thème de l'Orient soit sublime (même le flacon est joli, ouf!!), mais de ce qui se passe à la boutique. Et là, je remarque : il y a des gens, oui, et pas mal en plus. Des hommes, des femmes, et même des enfants. Ils sentent, découvrent, s'enivrent des parfums de Christian et repartent souvent avec un coup de coeur. Deux familles, où l'on peut lire dans les yeux des femmes une sorte d'émerveillement, une parisienne chic un peu à l'ouest mais qui adore les parfums, et un jeune couple dont la femme attend un bébé. Ce ne sont pas des snobs, des passionnés ni des experts de l'art, mais ils sont là, au milieu de parfums de qualité, car c'est vraiment ce que sont ces parfums ! Ces gens ne sont justement pas des "profils", des cibles, mais bel et bien des personnes, qui aiment et savent pourquoi ils sont là ! Je suis très agréablement surpris, non seulement parce que je sais ce que valent les parfums de Christian, mais aussi parce que les gens les achètent, et pas qu'un peu. En plus, ils reviendront c'est sûr! Tout ceci pour rappeler que derrière les débats de passionnés, derrières les convictions viscérales, il y a non seulement des personnes comme Isabelle, dont vous pouvez lire l'interview dans l'article précédent, comme Sylvaine Delacourte, comme Christian Louis, comme les "as" du marketing, comme nous les bloggers "initiés"... mais il existe aussi des personnes qui l'air de rien font vivre le parfum loin de tout média, de toute publicité ou de débat tapageur, et sont tout simplement elles mêmes. Ceci nous rappelle humblement que ces personnes, principaux acteurs qui se cachent derrière un parfum ... c'est vous !

vendredi 27 février 2009

Interview : Isabelle Ferrand, directrice de Cinquième Sens.

Comme je dois beaucoup à leurs formations et à leur disponibilité, j'ai sollicité Isabelle Ferrand, directrice de Cinquième Sens, afin qu'elle puisse vous présenter la société, les activités et répondre à quelques questions. Un regard éclairé sur la parfumerie actuelle. Voici donc la première interview de Méchant Loup, qui remercie tout spécialement Aurélie, sans qui cette interview n'aurait pu se faire.

> 1) Bonjour Isabelle, pouvez vous nous présenter Cinquième Sens ?
Cinquième Sens est une société de passionnées de parfums : nos
parfumeurs apportent leur savoir faire aux amoureux du parfum au
travers de différentes activités : la formation, la création de
parfums, l'évènementiel, le conseil technique ainsi que la vente
d'outils pédagogiques.

> 2) A qui s'adressent les formations que vous proposez, qui sont vos élèves ?
Nos formations ont un public très large ! Nous formons principalement les professionnels et dans ce cadre, nous avons différentes populations : société de matières premières, marques, fournisseurs, distributeurs... Et au sein de ces sociétés, différents profils : assistant parfumeurs, commerciaux, marketing, formateurs. Depuis longtemps maintenant, nous avons ouvert notre centre aux particuliers qui viennent se former soit le temps d'une matinée pour découvrir les
coulisses du parfums avec notre Atelier de Création (http://imp.free.fr/horde/util/go.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cinquiemesens.com%2Fxwiki%2Fbin%2Fview%2FFormation%2FAtelierCreation&Horde=14742c2689c3e50924bccfd393efdc3b ) soit la richesse des matières premières avec l'Orgue du Parfumeur (http://imp.free.fr/horde/util/go.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cinquiemesens.com%2Fxwiki%2Fbin%2Fview%2FFormation%2FOrgue&Horde=14742c2689c3e50924bccfd393efdc3b). Avec l'arrivée des RTT, et l'engouement pour les ateliers créatifs, ce public est de plus en plus nombreux... De notre côté, il a toujours été intéressant, voire important de mélanger ces différentes populations, l'échange est plus riche et l'on se rend compte qu'un professionnel n'a pas forcément un odorat plus développé qu'un étudiant !

> 3) Qu'apporte une formation chez cinquième sens en général ?
Cinquième Sens propose un cursus complet de formations olfactives, du plus générique au plus technique : en fonction de son profil et de son besoin, le participant peut démarrer avec une Initiation à la technique de la Parfumerie et au langage des odeurs (http://imp.free.fr/horde/util/go.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cinquiemesens.com%2Fxwiki%2Fbin%2Fview%2FFormation%2FInitiationParfums&Horde=14742c2689c3e50924bccfd393efdc3b ) qui est notre stage phare, puis s'orienter selon 2 approches :
- l'une culturelle : par des stages qui permettent d'améliorer la culture
parfums, la connaissance du marché, des tendances, des nouveautés etc...
- l'une plus technique : pour perfectionner son olfaction, découvrir les
matières premières, et apprendre les bases de la formulation pour
devenir parfumeur créateur.

> 4) Que deviennent vos élèves ?
Nos élèves ont des postes très variés ! Beaucoup travaillent dans le marketing, certains sont créateurs de parfums, directeurs artistiques, commerciaux, formateurs. Ils reviennent régulièrement nous voir au fil de leur carrière, lors d'un changement de société, pour réviser un peu le vocabulaire de description ou étudier les nouveautés au travers de notre stage Lancements (http://imp.free.fr/horde/util/go.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cinquiemesens.com%2Fxwiki%2Fbin%2Fview%2FFormation%2FLancements&Horde=14742c2689c3e50924bccfd393efdc3b ), certains sont très fidèles et reviennent chaque année ! Nous gardons aussi contact lors de nos évènements sociétés : soirée d'anniversaire, journée Porte Ouverte... C'est une vraie famille, nos clients savent qu'ils peuvent nous solliciter en dehors des formations s'ils ont des questions techniques ou des conseils sur leur carrière...

> 5) Enfin, que pensez vous de la parfumerie actuelle, et de demain ?
Dans ce marché où il y a pléthore de lancements (nous en analysons plus de 400 par an !!!), nous nous intéressons de plus en plus aux marques de niche, ou aux collections : ces lancements qui vont chercher un peu de créativité en s'éloignant des notes consensuelles archi testées ! C'est une belle façon de revaloriser le parfum qui a été victime ces dernières années de la puissance du marketing et de l'analyse de la valeur d'un produit de grande consommation. Nous sommes ravies de revoir apparaître des Parfumeurs en interne, c'est le gage d'une qualité de matières premières et surtout d'une cohérence de marque.
Dans le contexte actuel, l'important est de rester positif, nous avons encore beaucoup de notes inconnues à explorer et de jeunes parfumeurs qui ne demandent qu'à s'exprimer... Et qui sait, le développement d'internet a beaucoup aidé dans la connaissance du parfum et des matériaux, peut-être demain aidera-t-il de jeunes créateurs à commercialiser leur art de façon différente ?

> 6) Mercredi prochain, le 04 mars 2009, vous organisez une journée porte ouverte. Une bonne occasion de vous rencontrer ?
Chaque année, nous proposons une journée libre pour rencontrer nos clients ou les particuliers qui souhaitent en savoir plus sur les métiers de la parfumerie, nos programmes de formations. Nous en profitons pour animer cela de façon ludique et montrer notre pédagogie. Cette année, nous avons choisi le thème d'un voyage
olfactif à travers le monde, nous vous proposons de vous évader en
testant votre odorat ... et votre goût !

Merci donc à Isabelle d'avoir consacré un peu de son temps, ainsi qu'à toute l'équipe de Cinquième Sens et si vous aimez le parfum, passez mercredi, non loin de la Tour Eiffel, vous y serez accueillis avec le sourire...

Vous pouvez aussi vous inscrire sur : sens@cinquiemesens.com
Ou contacter :
Aurélie Dematons
Responsable Marketing et Développement
Tel : 01 47 53 60 10
Fax : 01 45 55 29 39

Journée porte ouverte chez Cinquième Sens (accès libre)
Mercredi 04 mars 2009 de 10h à 19h
18 rue de Monttessuy 75007 PARIS.

mercredi 25 février 2009

Petit clin d'oeil à Linge au Coeur !

Ma "ligne éditoriale" (rien qu'à l'écrire je trouve le terme un peu pompeux :)) étant un peu chamboulée cette semaine, j'en profite pour faire un petit clin d'oeil à Sophie et Pascale, de la boutique Linge au Coeur, que j'ai découvert parfaitement par hasard lors d'une balade dans le quartier du Louvre des antiquaires. Thierry (pas moi), a mentionné la boutique sur auparfum hier, après y être allé faire un tour. Sophie, qui tient la boutique avec le sourire, semble avoir en ce moment beaucoup de malles (oui, mal...les / ou panières) avec ses fournisseurs, et elle ne s'imaginait sans doute pas qu'un jour on parlerait d'elle sur un blog parfum. Mais pourquoi donc ? Et bien figurez vous que cette charmante petite boutique située au tout début de la rue de Valois le long du Palais Royal à Paris, propose non seulement un choix éclairé de linge de maison, de broderies (leur spécialité) et de vaisselle, mais aussi les parfums Lorenzo Villoresi. Je reviendrai plus tard en détail sur quelques uns d'entre eux, mais sachez que les parfums de ce créateur florentin se distinguent entre autre, par un style plutôt classique mais toujours juste et beau, ainsi que par la qualité des matières premières utilisées. Un petit chef d'oeuvre dans la gamme : Teint de Neige. Pascale, la directrice de la maison Linge au Coeur, dit avoir voulu importé la marque Lorenzo Villoresi suite à un "coup de foudre olfactif" avec ce parfum on ne peut plus attachant. Un coup de foudre, rapporté d'Italie. Non seulement les parfums sont à découvrir, mais il ne faut pas passer à coté des bougies et des préparations pour la maison, qui diffusent chez vous une senteur des plus délicate et agréable, dans le même esprit de qualité que les parfums pour le corps. Un petit détour découverte s'impose à ceux qui aiment les belles matières. Une bonne occasion d'échanger quelques mots avec Sophie ou Pascale et de découvrir leurs broderies. L'amour du travail bien fait, d'un certain savoir faire, voilà le point commun entre Linge au Coeur et Lorenzo Villoresi !
Linge au Coeur, maison fondée en 1903, 2 rue de Valois, 75001 Paris. Sites : www.lingeaucoeur.com /www.lorenzovilloresi.it

samedi 21 février 2009

Une soirée Hot Couture - Givenchy 2000 : Méchant Loup passe une soirée griffée.

Méchant Loup semble être plus attentif que jamais aux parfums qui l'entourent en ce moment. Ce soir, ce fut une soirée entre amis dans un restaurant parisien animé, et l'occasion d'apprécier un parfum croisé à deux reprises, au restaurant et sur le trajet. Il est pourtant à priori connoté, mais Hot Couture de Givenchy m'a plu et je l'ai trouvé plutôt agréable ce soir. Quand il est sorti en 2000, je n'ai pas tout de suite été séduit par Hot Couture. Peut être trop puissant, trop "lui même". Aujourd'hui, mon goût est plus affûté et mon jugement aussi. Jacques Cavalier, son créateur, dit s'être inspiré d'une bouillie de framboises qu'il préparait pour son bébé mais c'est en fait bien plus que cela. Quelques notes de framboise sautent au nez effectivement, mais pour les pros, il s'agirait plus de reconnaître ici un travail autour de la cétone framboise, finalement assez rare et bien exécuté. En effet, mis à part un très élitiste Guerilla chez comme des Garçons, il n'y en a pas tant de parfums que cela si bien construits autour de cette note. Hot Couture est en outre une parfaite illustration du concept qui l'accompagne. Pointu et stylé grâce à un travail impeccable sur les bois de vétiver et de santal agrémentés de poivre et d'encens, Hot Couture n'est pas dénué de piquant et d'espièglerie, bien illustrée par les épingles sur l'affiche de la pub. Tout ceci me fait un peu penser à l'odeur décriée du cannabis, qui semble très faussement à la mode marketing en ce moment. Une toute petite pointe d'aldéhydes, quelques gousses de vanille, un beau patchouli et de légers muscs blancs complètent cette partition, apportent une certaine rondeur et une féminité au tout, pour un résultat aguicheur et séducteur. Ce travail pourrait être apparenté à la découpe parfaite d'un tissu : une ambiance "laineuse", feutrée, parfaitement maîtrisée et finalement très "couture" s'en dégage. Regardez ce tailleur ci-contre, c'est un Givenchy. Maintenant, sentez le parfum ; n'y a t-il pas comme une certaine cohérence ? Hot Couture, c'est une sorte d'attraction qui opère, attise, captive, envoûte. Alors, moi, je dis oui. Si l'on considère qu'il faut trois choses primordiales pour qu'un parfum ait du style : une identité forte, de la tenue et un sillage, alors Hot Couture est bel et bien un parfum, un vrai, et son succès ne se dément pas, neuf ans après. Une griffe, remarquée par Méchant Loup lors de cette soirée très Hot Couture le confirme. Et si on le compare à Lacoste Elégance et Guerrila, curieusement, ce parfum serait sans doute assez juste sur un homme, car il est boisé et poivré, et la framboise ne nous va pas si mal que ça finalement !

jeudi 19 février 2009

Une journée olfactivement agréable : comme un parfum dans l'air !

Il y a des jours, on ne sait pas pourquoi, on est plus attentif aux parfums que l'on croise. Est ce parce que la journée d'hier était une des premières journées ensoleillées, est ce l'approche du printemps ? Sans savoir pourquoi, Méchant Loup, nez au vent, était attentif. C'est étrange, mais sur le nombre de personnes croisées dans le métro le matin, assez peu finalement laissent dans votre souvenir une empreinte. Hier, pour commencer la journée, c'est un épouvantable Angel que je croise. Ce parfum varie tellement d'une personne à l'autre que je ne sais pas si je l'aime ou si je le déteste. Là, j'avais l'impression d'une tasse au chocolat bien sucrée renversée dans une vieille Peugeot 504 des années 70 avec des sièges en skai ! Pour commencer la journée, il y a mieux. Ensuite, un autre parfum que je n'aime pas, Dior Addict m'envoie sa vanille fluo et collante au nez : "décidément, je suis attentif mais cette journée n'est pas des plus agréables" ! Et là surprise : une femme dans un style plutôt bab-cool-chic, tranquile, l'air de rien, croise mon chemin avec un parfum inattendu qui me fait penser que rien n'est perdu. Son sillage m'évoque Attrape Coeur de Guerlain. Est-ce bien lui, où un autre Guerlain rare choisi avec goût ? Je n'arrive pas a bien le déceler car il y a du monde, mais c'est un choc poudré, irisé, très légèrement chocolaté comme je les aime, surtout le matin. Un autre univers que Angel, un autre style, un autre monde ! Le midi, sur un escalator, je saisis le sillage de Dzongkha, reconnaissable à ces notes douces amères, boisées et cuirées, une autre belle surprise. Enfin, pour terminer ma journée, je passe chez By Kilian partager quelques mots avec Alain et pour avoir un avis sur mes "projets olfactifs". Son goût est sûr, son regard est donc précieux : "tu aimes celui là, tu en veux un ? Ok, mais il est prévu pour cet automne" -"Ok, j'attends". Je renifle au passage la bougie Cruel Intention, qui me fait de l'oeil depuis longtemps. Vais je craquer ? Peut être, mais pas aujourd'hui. Enfin, un petit tour chez Réminiscence et chez Guerlain pour redécouvrir Patchouli Homme et Chamade Homme. Le premier est une version plus légère de celui pour femme, parfaitement unisexe aussi, et le second me fait dire que Guerlain (Jean Paul) avait déjà senti venir la tendance de l'iris et d'un floral pour homme il y a dix ans. Chamade Homme est particulier, mais largement plus intéressant qu'un Kenzo Power par exemple. Tout cela laisse penser que, malgré la morosité ambiante, tout n'est pas perdu, de belles surprises existent et qu'il est bon d'avoir le nez au vent. Bon week end à tous !

lundi 16 février 2009

Mitsouko "Fleur de Lotus" - N° 5 Eau Première : réécrire un mythe.

Il y a maintenant presque six mois, Chanel nous présentait une réécriture de son parfum mythique, le N°5. Tout de suite, ce parfum provoque une émotion : on y reconnaît la signature du N°5, mais comme réinventée, allégée, aérée, avec une sensation d'avoir affaire à une nouveauté familière et belle. Ce n'est pas moi qui le dis, mais certaines études de marché tendaient à montrer que le N°5, malgré son succès, était parfois perçu comme vieillot, les notes de civette et d'aldéhydes y contribuant en partie. Avec un talent certain Jacques Polge réussit à garder intacte la structure florale poudrée aldéhydée du N°5, qui fait sa signature, mais habilement, il s'aide du progrès technique sur les matières premières. Les extractions au C02, notamment, permettent d'obtenir des essences de rose, de jasmin et de bois aériennes et épurées. Un travail sur des aldéhydes moins brutaux que ceux du N°5 et une attention particulière portée sur un sillage boisé de vétiver reconnaissable signe cette Eau première en le distinguant de son aîné avec brio. Aujourd'hui, Guerlain tente le même exercice avec Mitsouko. A vrai dire, je craignais le pire, mais il n'en est rien, et c'est un vrai bonheur. Tout comme Chanel, Mitsouko "Fleur de Lotus" réécrit le parfum éponyme pour mieux coller à l'époque, et c'est plutôt réussi. On y retrouve bien la signature chyrée, fruitée de pêche et de prune de Mitsouko, mais elle est ici comme épurée, tout comme pour l'Eau Première, avec des matières premières moins ambrées, plus légères, plus fines. L'impression est plutôt celle d'une fleur d'angélique, fragile, légère, finement pétillante. Tout comme pour l'Eau Première un vétiver très fin signe le sillage blond, doré et stylé. C'est beau ! Mais alors, où est donc la fleur de lotus ? Cette fleur, plutôt sucrée dans la nature, semble ici absente. Et c'est là ce qui fait la différence entre le marketing prudent et étudié de Chanel, et celui, qui semble maladroit, de Guerlain. J'aurais préféré sans doute un Angélique Mitsouko à cette "Fleur de Lotus", que l'on imagine pourtant parfaitement sur une femme jeune portant ... une petite robe noire ! Curieux non ? Plus jeunes, plus actuels, ces deux réécritures sont vraiment remarquables et sont plus que jamais de leur temps ! Du beau travail, il n'y a rien à dire. Ah si, portez les, encore et encore, j'en redemande !

samedi 14 février 2009

Désolé : petite remise à niveau en cours.

Bonjour, Méchant Loup s'excuse de monopoliser temporairement "l'actu des blog" sur auparfum. Je croyais n'être consulté que par un petit nombre de proches et j'étais loin de m'imaginer le nombre de personnes qui passent sur olfactorum chaque jour. Nuancer quelques articles, corriger quelques fautes, remercier quelques personnes, une petite remise à niveau et un petit coup de plumeau étaient nécessaires. Je vous promets un retour à la normale très rapidement.

jeudi 12 février 2009

Christian Louis : nez au pays Basque.

C'est par un frais matin de mars 2007 que j'ai découvert le village d'Espelette où je n'avais jamais mis les pieds. Outre le fait que ce petit village représente toute l'identité du pays Basque, une petite boutique attire mon attention : "tient, bizarre, j'ai jamais vu ça ? Et il vendent des parfums"? Curieux, bien sûr, mais avec quelques à priori du style "c'est encore un attrape touriste", j'entre dans la boutique sans savoir que j'avais fait la découverte d'une sorte de caverne d'Ali Baba des senteurs. Avec un sourire et une compétence assez rare de nos jours, la charmante vendeuse me présente quelques unes des créations : " mais ce n'est pas mal du tout " me dis-je ! Posant alors quelques questions, j'apprends qu'en ce pays officie un maître parfumeur du nom de Christian Louis. Tous les parfums de la boutique, c'est lui, depuis l'idée de départ jusqu'à ce qu'il y a dans les flacons et la marque, le style, l'identité, c'est lui aussi. "Mais alors, ça donne quoi ?" allez vous me dire ! Vous qui rêvez de parfums créés par amour des belles matières, par passion pour le parfum, de parfums créés pour des personnes loin de toute machine commerciale. Des parfums authentiques, à fleur de peau, des univers de voyages lointains, de personnalités rencontrées, des accords originaux, bien construits et de belles matières premières, c'est tout cela Parfums et senteurs du pays Basque. L'idée, la sensation, le feeling, c'est le moteur de Christian Louis, un homme passionné, enjoué. Pour construire un parfum, il parle de dualité, d'opposition constante : froid/chaud, tête/fond, léger/lourd, fort/doux belles notes/notes moins belles. Comment trouver d'autres mots ? C'est exactement cela ! Le résultat fait que l'art de créer un parfum est ici appliqué avec une maîtrise parfaite des notes et des accords. Mais parlons alors de quelques unes de ces créations, car il y en a beaucoup. Un lieu où il est passé, par exemple, telle cette terre basque apportée par bateau à Saint Pierre et Miquelon et que l'on retrouve dans Voyage à Québec, à l'odeur de terre, d'herbes épicées et de vétiver. Une ambiance, telle la Féria de Bayonne dans Féria, qui mêle pamplemousse, lavande, pêche et prunes comme un écho à ce jour de folie. Des souvenirs de gourmandise comme dans Un jour à Saint Jean de Luz, aux notes de pains d'épice et d'orange confite. Un parfum de pâtisseries orientales dans Parfum d'Orient, construit sur des notes vanillées, baumées et du gingembre, tout en douceur. De belles matières comme dans Un amour de Patchouli, qui est un des plus beau travail actuel sur toutes les facettes de cette matière première et qui en révèle ici toute sa richesse, cuirée, poivrée, camphrée mais aussi douce et chocolatée. Pour moi, un muste parmi les patchoulis "mono matière". Christian à même créé un parfum pour l'équipe de rugby de Bayonne, aux notes de fleur d'oranger, de piment et d'ortie, qui renvoie Eden Park et ses nouvelles fraîcheurs "lessive" au panier. But ! Christian est aussi un parfumeur obstiné, une obstination qui l'a conduit à rechercher ce que pourrait être l'odeur d'un loup croisé au hasard d'un roman qu'il a écrit ; Usain Ona (la bonne odeur en basque), est une parfaite illustration d'un exercice de style poussé à l'extrême et maîtrisé, une cohérence entre l'histoire contée dans un livre, et un parfum : une odeur de fauve, de sous bois, de forêt humide, de fourrure et un pari réussit tellement ce "cuir", prenant, animal vous prend par les tripes, vous colle à la peau et vous emporte dans un sillage énigmatique et unique. Toute l'oeuvre est réussie, chacun peut y trouver ses repères ! Il y a alors un petit problème : je crois que je les aime tous ! Ces parfums me font voyager, et je pourrai rester une journée entière dans la boutique pour en profiter. Pour les découvrir vous aussi, c'est à Espelette, sur la place principale, ou à Paris, place des Vosges. Une halte agréable pour une découverte sans à priori d'une parfumerie humaine et authentique. Un petit regret personnel : même si le choix de l'aluminium se justifie pour des raisons de conservation, il me semble qu'un packaging moins "kitch", plus actuel, plus petit, pour un prix autour de 35€, permettrait de plus facilement craquer sans se ruiner et de mieux valoriser les contenus. Faites en abstraction pour le moment car cela vaut le coup, et je souhaite à Christian de continuer à nous faire partager cette Usain Ona, pour le plus grand bonheur des amoureux que nous sommes. Quand un Méchant loup croise un autre loup, que se racontent ils donc ? Usain Ona passe et je la partage avec vous ! Parfums et Senteurs du pays Basque - Espelette , place principale - Paris, 18 place des Vosges - site : www.lemarcheduparfumeur.com

lundi 9 février 2009

Noir, Incense et Serge Noire : noir, foi et repli sur soi ?

Il est une impression de calme et de sérénité lorsque l'on entre dans une église. Quelque soit l'époque, le lieu est souvent chargé d'émotion de sensations apaisantes mais aussi olfactives. L'encens laisse son empreinte sur des boiseries cirées et l'odeur d'une crypte oscille entre la pierre froide, l'humidité et la poussière. Depuis maintenant presque dix ans, la marque Comme des Garçons s'est aventurée sur ce terrain et nous fait partager ses voyages dans différentes églises et temples du monde avec la gamme Incense. Tantôt pointus (Avigon), tantôt adoucis de bois (Jaisalmer) tantôt enrichis de baumes, d'épices, d'iris et de vétiver d'iris (Kyoto, Ouarzazate et Zagorsck), les 5 parfums de cette gamme sont marqués par un axe central : celui de l'Encens et de ses notes métalliques, froides et distantes. Ces parfums se sont attirés des adeptes parmi une clientèle plutôt initiée, qui semble maintenant devenir une cible convoitée. Habilement, Serge Lutens s'inspire de comme des Garçons pour nous livrer Serge Noire, renouant par la même avec une certaine authenticité de style : rigueur du trait, choix des matériaux, Serge Noire est sculpté autour des notes froides et métalliques de l'encens, du silex et des résines qui ne sont ici jamais rondes, mais pointues, comme ciselées avec une précision chirurgicale. Serge Noire serait selon l'appréciation, soit le travail autour d'un tissus coupé au millimètre dans un style épuré et sobre qui laisserait s'échapper quelques notes de fil de serge noir ou de flanelle, soit la pierre froide, ouvragée presque fragile d'une cathédrale gothique. Aujourd'hui c'est Réminiscence qui nous propose son voyage en territoire spirituel, accompagné d'une ligne de bijoux pour homme. Pointu, camphré, résineux et poivré sur ces notes de têtes, Noir accompagne bien les bijoux de métal, mais se fait plus rond que Serge Noire dans son évolution, sur des notes résineuses d'opopanax et d'encens pour se terminer sur une petite douceur épicée qui me fait penser à un accord de café et de fir balsam. Ce dernier né perpétue ainsi le patrimoine olfactif de Réminiscence, qui nous a habitué à travailler les résines et les baumes avec une dextérité et un savoir faire peu courant. Un phénomène se produit alors, comme pour le Patchouli de la même maison : l'addiction, et celles est ceux qui l'ont adopté savent de quoi je parle. Saluons donc l'arrivée de ce très clivant Noir, qui se niche certes sous des voûtes déjà explorées mais sûrement pas pour nous déplaire, car son évolution sur la peau est remarquable. Ce territoire olfactif n'était à priori pas le mien, mais je ne suis pas resté insensible au charme sombre et résineux de ce dernier né. Je n'en reçois que des compliments. L'encens, les résines, la pierre, le noir, l'église, la foi, territoires olfactifs un peu froids et distants, non dénués de dimension spirituelle, comme un besoin de recueillement, de sérénité, de calme et de repli sur soi, comme un refuge en ces temps tourmentés ?

vendredi 6 février 2009

Soldes 2009, coup de coeur et redécouvertes à prix cassés !

Pendant que la parfumerie tire les prix vers le haut, Méchant Loup s'est promené dans la forêt parisienne pendant les soldes. Les soldes 2009, ce fut l'occasion de craquer pour quelques créations de Stéphanie de Saint Aignan à -40%. De belles idées, que j'aime assez, mais la marque semble s'éteindre (mais rien de sûr) ; j'en garderais donc en souvenir Berberiades, Voleur de Ciel et Tobacco Mucho. Les deux seconds coups de coeur sont deux masculins en 50ml à moins de 20€ : Elite Homme, un parfum assez méconnu et sans doute mal aimé car peu légitime et assez fortement anisé. Il est cependant doux, rond, avec des facettes boisées, chaudes et épicées. Ted Lapidus Homme, un sillage unique et magistral de lavande ambrée et de patchouli pour un vrai parfum de soir qui renvoie bien des nouveautés à leur fadeur insipide. Même flash back dans les 80's avec Reminiscence Homme, pour moins de 30€ les 100ml, une "fougère" (géranium, lavande et coumarine) très musquée et légèrement épicée un peu "proprette" qui n'a rien à envier à quelques ténors de ces années là mais qui est délicieusement vintage et décalée aujourd'hui. Deux féminins pour terminer : Soir de Lune de Sisley à 35€ le coffret (avec un 30ml et une crème pour le corps) qui fait une heureuse ainsi que moi, un chypre "à l'ancienne", avec du patchouli, de la rose, des agrumes, comme une sorte de version lumineuse et plus légère de l'Eau du soir. Enfin pour 15€ les 50ml, Noel au Balcon ne vaut vraiment pas le coup de se priver de ses notes fumées, boisées et épicées ornées de quelques fleurs et de fruits confits mais aussi de notes plus coquines et très féminines. Ce parfum est un des plus intéressants de la marque Etat Libre d'Orange. Un regret : je suis arrivé trop tard chez Divine au bon marché, les connaisseurs étaient déjà passés. Je ne garderai donc qu'un échantillon de ce bel iris-fêve tonka qu'est l'Homme de coeur. Voili voulou... Et vous, quels ont été vos coups de coeur ?

Ginger POP : et si c'était les vacances ! Merci à tous !

Je tenais à apporter une petite précision suite à un commentaire qui m'a été fait ! Je ne l'avais pas vu par moi même, mais Ginger Pop sent bien les vacances, la plage, les pins, le sable, la crème solaire un peu "savon", les fleurs de laurier rose et tous ces souvenirs de mes vacances à Hyères dans le Var, au jardin exotique et à la plage notamment. Ginger Pop n'est pas gourmand, ou si peu, c'est juste une facette du parfum. Je ne m'en rendais pas compte, mais il y a donc un peu de mon enfance dans ce parfum ... un petit retour dans les 70's alors, et c'est encore plus évident aujourd'hui qu'il fait beau. Merci à celles et ceux qui l'ont déjà senti et fait part de leurs impressions ! J'ai même trouvé un modèle qui pourrait le porter (en photo), dont la pose est vraiment "kitch et too much" mais tout de même bien en parallèle avec le flacon bleu et dans l'esprit des vancances non ? Ginger Pop est un premier pas, que huits personnes pourront porter. Tous les flacons ont aurjourd'hui trouvé preneur et je remercie chacun des ambassadeurs discrets que vous êtes. Portez le quand vous voulez, de préférence avec le soleil qui semble faire ressortir certaines facettes. En tout cas, un sincère merci à vous tous. Pour celles et ceux qui un jour peut être choisiront une formation chez Cinquième Sens, sachez qu'un flacon de Ginger Pop s'y trouve, si vous souhaitez le découvrir. Le prochain, très "girly, espiègle" dans un style olfactif assez "régressif", ce sera pour juillet. A bientôt alors !

dimanche 1 février 2009

Ginger POP : gingembre, gourmandise et POP.

J'en rêvais depuis longtemps, c'est maintenant du concret : mon premier parfum "au grand jour". Je ne vous cache pas que c'est une drôle d'émotion. L'idée de Ginger POP est née il y a trois mois environ. Mon amie Monia donne l'impulsion de départ, et l'idée de faire un parfum autour du gingembre pour la Saint Valentin. Chouette idée non ? Méchant Loup (c'est moi, Thierry), s'occupera de faire le parfum, la formule et un petit clip. Ensemble, c'est le concept de décorer les flacons à la main, et, pour ce premier parfum, de se caler sur un esprit "pop" 60's- 70's. A quoi ressemble Ginger POP ? L'idée de la formule part de cette robe de Tara Jarmon inspirée par l'univers Cardin et Courrèges des 60's- 70's.
De suite, par la couleur de la robe, le ton est donné : la gourmandise, l'espièglerie. Ginger POP s'ouvre sur un accord mandarine-chocolat, suivi de près par la note acidulée, piquante et épicée du gingembre. Le graphisme de la robe me fait penser aux bonbons anglais à la réglisse. Et oui, une petite touche de réglisse accompagnera le chocolat ! Nous sommes dans un esprit 70's, il me vient donc l'idée d'exploiter une facette fougère, très à la mode dans ces années là mais peu exploitée en parfumerie féminine depuis Canoé de Dana. Le géranium, le chèvrefeuille et une pointe de racine d'iris apporteront donc une petite touche "vintage". Le parfum se termine sur un accord d'ambre clair et de chocolat blanc, doux, confortable et légèrement sucré. Les notes : mandarine-gingembre-chocolat noir-réglisse-iris-géranium-chèvrefeuille-ambre clair-chocolat blanc.
Un parfum doux, léger, attachant, à croquer, et que vous ne trouvez nulle part ailleurs. On a même fait un petit clip rigolo pour vous le montrer !
Ginger POP : un parfum que seules 8 personnes se partageront. Une édition limitée à 8 flacons exclusifs de 30ml entièrement décorés à la main dans l'esprit pop. A offrir ou à s'offrir : 4 bleus, 4 orange, il ne vous reste plus qu'à choisir la couleur. Et oui, c'est un début !
GingerPOP: 30ml, 30€ - pour tout contact:
olfactorum@gmail.com