mardi 20 mai 2014

Black XS Potion For Her - Paco Rabanne 2014 : walk like an egyptian !

55 euros pour 80ml avec 20% que l'on peut obtenir facilement. Ce facteur est à retenir avant de parler de Black XS Potion For Her. Pourquoi ? 

Parce que ce parfum a le mérite de replacer le curseur vis à vis de certains parfums de niche, vendus 3 fois ce prix et achetés le plus souvent par snobisme mais face auxquels, au final, il n'a absolument pas à rougir. La toute première impression est assez éloignée du parfum original, avec une sensation qui fait immédiatement très "niche" actuelle. Tout en reprenant la note pâte sablée gourmande de son ainé, Black XS Potion se fait beaucoup moins sucré, pour se développer autour d'un accord rose-oud, cuir et bois, saupoudrés de fruits noirs et croquants pour un effet très mat et sourd. Le parfum se fait ensuite très enveloppant dans une texture presque chyprée de rose, de patchouli et de muscs d'un effet très laineux tout juste ourlé d'un accord assez "prune confite". 

Ce qui surprend, c'est l'équilibre général, car aucune de ces facettes rose fruitée, boisée, gourmande, épicée, cuirée, confite ou oudée ne domine plus que l'autre et le tout reste parfaitement à sa place. Tout juste peut on lui reprocher un peu de "bois qui piquent", mais ils se tiennent sous contrôle, sans surdose au quotidien, et au final, cette potion séduit, envoute, charme, un peu comme une sorte de Portrait of a Lady plus accessible. Il pourrait presque rendre jaloux certains Kilian, et ces bois sont même moins prononcés que dans un Straight to Heaven par exemple ! La façon dont le parfum se love sur la peau, dans une sensation de laine "mohair" et de cuir noir assez souple, son équilibre, son sillage, son caractère affirmé en font pour moi un parfum qui pourrait être une sorte de représentation olfactive du khôl égyptien, épais, sombre, profond mais soulignant le regard et la personnalité.

Aux cotés des blockbusters que sont les Invictus et One Million, on reste assez fidèle aux notes qui marchent, certes, mais Black XS Potion for her propose une alternative intéressante à bien des parfums plus prétentieux et bien plus onéreux. Chez pas con Rabanne, on marche comme un égyptien, sur le coté, une main devant une main derrière, en lorgnant sur ce qui se passe, à tâtons, pour voir si ça fonctionne. Peut être que s'il plait, il intègrera la gamme ? Il serait pour moi le pendant logique de Black XS for Him l'orignal qui se suffit largement à lui même. Et s'il pouvait virer les l'Excès et l'Aphrodisiaque autour de lui, ça ferait du ménage et ce serait bon pour nos narines car s'il ne devait en rester qu'un, ce serait celui là ! Il est, en outre, suffisamment sourd pour être androgyne.

Illustrations : peinture autour du thème du khôl, Paco Rabanne. 

mardi 13 mai 2014

New York - Nicolaï 1989 : lumière d'or sur big apple.

New York, qu'est ce que cela peut bien évoquer ? La grandeur, les skyscrapers, le show, le jazz, Broadway et les comédies musicales, les pubs, la bouffe, le bourbon, mais aussi une formidable skyline et une histoire chargée de tradition irlandaise. 

Oser donner le nom de cette ville mythique à un parfum est un pari risqué, casse-gueule même, car celui-ci se doit d'être à la hauteur des attentes ! Et le moins que l'on puisse en dire, c'est qu'il assure bien son rôle.
New York est un parfum aux multiples visages, qui, chaque fois qu'on le porte, saura causer sur vous de manière différente et exprimer ses multiples facettes comme la ville de New York dévoile ses surprises à chaque coin de rue. Dans sa structure, New York dévoile une envolée dorée par les agrumes et plus particulièrement l'orange amère et la bergamote. Elle se fond ensuite sur une partition de bois cirés et de miel, pour s'alanguir sur un lit de vanille et de baumes. Ce qui surprend, c'est la rigueur avec laquelle tout cela s'articule et surtout, la façon dont cette structure bouge sur peau. Parfois frais, léger et lumineux car les agrumes remontent, New York peut, une heure plus tard dévoiler une facette "chocolat amer" d'un bel effet gourmand ou, quelques instants après, un bois lacté très doux et caressant, une fougère qui rappelle le barbier, les notes fumées d'un feu de bois ou même un accord de miel et d'encaustique envoûtant. 

Parfaitement en adéquation avec son nom et avec les multiples facettes que big-apple peut dévoiler tout au long d'une journée, New York serait pour moi la capture olfactive idéale de ce moment précis où le soleil vient frôler les façades des gratte-ciels pour dévoiler une couleur dorée qui retient notre souffle. Il cache en lui le son d'un saxo, la voix rauque d'un jazzman, le cuir et l'alcool d'un bon pub, et un soupçon de "so british" d'une rare élégance.

Luca Turin disait de lui que c'est un parfum culte, rien que pour sa beauté simple mais chatoyante, il le mérite grandement. 25 ans, et c'est sans doute LE parfum emblématique de la marque, LE Nicolaï à connaitre, et à porter bien sûr !

Illustrations : cocher de soleil sur New York, parfums de Nicolaï.

mardi 6 mai 2014

Lalique Homme Lion - Lalique 1997 : au détour d'un chemin.


Au détour d'un chemin lors d'une balade en brocante ou quand le lèche vitrine devient le passe temps d'un long week-end, l'on est amené à rencontrer des amis, mais aussi, parfois, de belles surprises olfactives que l'on désirait dans un coin, mais qui se présentent assez rarement. Ainsi, pendant ce premier long week-end de Mai, la note virginale d'un Anaïs Anaïs dans son jus, la tubéreuse insolente d'un Fragile sous sa boule, le piquant vivifiant d'une Eau de Patou dans son flacon d'origine, l'encens flamboyant d'un Kyoto et la note rhubarbe d'un inconnu non identifié mais assez joli sont entrés dans ma vie inopinément. Pourtant, c'est sur une redécouverte à coté de laquelle j'étais passé que je m'attarderais aujourd'hui : celle de l'ambre doux de Lalique Homme Lion.

Attiré par le magnifique flacon cristal exposé, je me souviens mal connaitre ce parfum et souhaite le redécouvrir, ce qui fut chose faite. Les toutes premières notes me font penser à la douceur amère de la gentiane, ce que je trouve très original et relativement rare. Curieusement, elle n'est pas revendiquée mais cet effet pourrait être du à l'accord entre le pamplemousse, la mandarine et la lavande. Très vite, les notes anisées du romarin prennent le relais pour se fondre dans un accord de bois clairs, de patchouli et d'ambre cuiré-vanillé doux, caressant et envoutant. La sensation est tactile et magnétique, le parfum captive et fait que je ne peux plus m'empêcher de sentir mon poignet. Il m'évoque un club anglais cossu et confortable dans lequel je serais assis un verre de fabuleux whisky tourbé à la main. 
Comment ce parfum qui me rappelle mes références que sont Méchant Loup en plus ambré, Fahrenheit en moins fleuri, Héritage en moins opulent et Patchouli pour Homme en plus aérien a-t-il pu passer aussi longtemps inaperçu ? Le mystère demeure.

J'en retiens un grand plaisir et l'envie qu'il rejoigne prochainement ma collection déjà nombreuse, et qui sait, pourquoi pas dans un flacon cristal ? Il faudrait être fou, c'est sûr, mais je me ravie encore, de nos jours, de faire de si agréables rencontres, même s'il a fallu du temps.

Et vous, au détour d'un chemin, quelle a été votre dernière surprise ?

Illustrations : speakeasy du Renaissance Hotel à Hollywood et Lalique.