lundi 8 juillet 2013

Les Exclusifs de Chanel : quel est donc leur secret ?

Phénomène assez impressionnant avec certains des parfums de la gamme des Exclusifs de Chanel, le décalage entre la touche et la peau est tel que je ne comprends pas, techniquement, ce qui explique cela. La qualité des matières seule ne peut être l'unique raison. La technique, un accord secret, une formule magique qui ferait que sur peau, et surtout, s'ils trouvent la bonne personne, un exclusif devient vraiment unique ?

Voici donc quelques anecdotes vécues autour de quatre d'entre eux.

Jersey : quand je l'ai découvert à sa sortie, sur touche, il me laissait franchement dubitatif, avec cette lavande que je trouvais assez évidente, cet accord vanille musc que je trouvais gras et collant, et une personnalité étrange. C'est alors que je croise une amie dans un environnement de rêve, et que je sens son sillage. Bien sûr, je ne peux m'empêcher de lui demander ce qu'elle porte, avec tout de même l'intuition que ce sillage avait quelque chose de Chanel. Très abstrait, léger, fin, lumineux et doux, il me faisait penser à Infusion d'Iris et Eau Première en même temps, et impossible d'y lire la lavande et la vanille comme sur touche, mais plutôt du narcisse, de l'iris et des aldéhydes. Etrangement, il avait trouvé "sa" peau, et "sa" personnalité. Sur elle, il prenait toute "sa" dimension.

Beige : un soir, alors que je recevais des amis, l'une d'entre elle se faufile dans ma chambre et renifle quelques uns des parfums de ma collection. Sans que je ne le sache, elle craque sur Beige, et se vaporise quelques pschitts. Alors qu'elle revient dans le salon, et ne sachant pas ce qu'elle portait, il émanait de son sillage, certes pas hyper original, une sorte de tubéreuse solaire, et un muguet lumineux et assez charnel. Ce sillage très couture, m'est apparu ultra féminin, presque "sexuel", mais fin et beau. Je lui demande ce que c'est, elle me dit alors avoir eu un coup de coeur pour Beige. D'autant plus étonnant, qu'elle a du caractère et que je l'imaginais, moi, sur une femme très froide voir article ici !

1932 : celui-ci, je n'aurais pas parié un sou qu'un jour, il entrerait dans ma palette personnelle. Percevant sur touche une sorte d'iris fruité un peu sucré avec un petit quelque chose de Coco Mademoiselle, je n'imaginais pas ce qu'il allait dévoiler sur ma peau. Le jasmin, note que je porte dans mon coeur car c'est une note "familiale", se dévoile avec une douceur que je ne lui avais jamais connue auparavant. L'iris adoucit légèrement l'évolution sans en faire trop et sans être vraiment poudré, et les notes cuirées ne sont pas animales ou fumées à outrance. Le parfum est d'un équilibre qui m émerveille, très facetté dans son évolution au quotidien, surtout depuis que le soleil est revenu !

Sycomore :  vous pensez que le vétiver est LA note masculine par excellence  ? Il semblerait que Sycomore confirme la règle. Un jour pas comme les autres, je décide de sortir un peu de mes parfums habituels pour tester Sycomore avec un tout petit échantillon. Ouuuuaaaahhhh quelle journée !! Deux personnes ont remarqué que ça sentait bon dans mon bureau, une a fait une remarque devant l'ascenseur "vous ne trouvez pas que ça sent bon ici ?", et deux m'ont demandé "qu'est ce que tu portes, ça sent vraiment hyper bon ? ", l'une d'entre elle ayant ajouté, "ça te va super bien" ! Ceci n'arrive JAMAIS les autres jours, sauf une fois, avec un autre vétiver, celui, extraordinaire, de Frédéric Malle ! Faut il encore insister pour craquer ? C'est tout récent, mais conséquence, Sycomore vient, tout frais, de rejoindre l'étagère de la salle de bain, à coté de Cuir de Russie et 1932.
Voilà, j'ai raconté ma vie, mais cela prouve qu'un parfum, quand il est beau, se vit plus que ne s'achète sur un coup de tête, et quand il trouve la bonne personne, il se passe un truc. Dans mon expérience, seuls les exclusifs m'ont fait vivre cela à ce point, et quel plaisir ! 

Illustrations : Chanel. 

3 commentaires:

Nicolas Olczyk a dit…

Bonjour Thierry,
Sycomore est très réussi en effet. En tant que fan de notes vétiver, je le trouve très subtil, même si je ne le porterais pas.
Dans cette collection, le N°18 est également très intéressant.
Mais là aussi, comme Beige ou Jersey, c'est un parfum à tester véritablement sur peau. Sur la mouillette, il n'est pas simple à appréhender...

Thierry Blondeau a dit…

Je suis d'accord, avec N°18, c'est l'inverse qui se passe. J'aime beaucoup sur touche, mais il refuse ma peau !

Anonyme a dit…

Bonjour Thierry,
c'est amusant, pour ma part, j'ai vécu l'expérience en sens inverse avec Sycomore. . Croisé dans l'ascenseur sur une femme, j'ai senti un vétyver glacé, raide et presque vert me semble-t-il me souvenir.
La semaine dernière, j'ai découvert Sycomore en direct sur touche et c'était renversant de richesse et de profondeur. Je ne l'ai ni acheté ni essayé sur peau. Faudra voir quelle surprise il me réserve.
Cette histoire va dans le même sens que la vôtre en fait, le parfum et la peau doivnet se trouver. Visiblement, cette fois-là, c'était un mauvaise rencontre.
Hélène