vendredi 8 octobre 2010

Dior Addict - Dior 2002 : stop siliconing me !

Il y a de ces femmes dont on se dit qu'elles n'ont visiblement rien à cacher, de ces femmes dont la personnalité est si forte que l'on aime, ou l'on déteste. Il est de ces femmes qui assument une féminité exacerbée et exubérante, qui parlent à tout le monde, qui rient fort, touchent, bisent, papillonnent avec ce regard malin qui en dit long sur ce qu'elles ont dans la tête, assez loin du cliché que l'on peut s'en faire ! Anita von D. est de ces femmes : le regard pétillant, toujours partante et de bonne humeur, parfois caractérielle, elle met l'ambiance partout où elle sort, surtout la nuit d'ailleurs.

Mais que porte Anita ? Un parfum qui mettrait en valeur son regard espiègle et joueur grâce à la bergamote et à un cocktail d'agrumes pétillants qui sauterait au nez. Pour la féminité, il affirmerait une rose bien rose, ronde et généreuse. Anita sort le soir. La Reine de nuit, fleur intrigante qui ne s'éveille que la nuit serait imaginée dans le coeur de son parfum. Lèvres refaites, poitrine ronflante, hanches affinées, cheveux d'un blond tonitruant, Anita use et abuse du gloss, du rose à lèvre, du maquillage, du botox et de la silicone. Une féminité exubérante qu'une vanille gourmande à souhait, une bonne dose de gloss, d'huile solaire, de rouge à lèvres et de collagène viendrait défier. Il y aurait aussi dans ce parfum un cocktail aphrodisiaque autour de notes de peau évoquant "la" femme de manière à ce que les hommes succombent à celles qui le portent.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Thierry Wasser, du temps où il travaillait pour Firmenich, n'y est pas allé de main morte, il a mis la dose. Ce parfum c'est Dior Addict. Avec lui c'est un peu comme si le botox, le collagène et la silicone avaient une odeur.

Toujours bronzée, pomponnée, Anita aime la vie, les amis, et les hommes, et plus ils sont comme elle, bronzés, musclés, plus elle aime s'en entourer. On l'aime finalement notre Anita, car elle est attachante.

J'ai mis longtemps pour apprécier Dior Addict : trop de sucre et de vanille collante, mais c'est surtout parce que je ne le comprenais pas. Mais depuis que, tout comme Poivrebleu, j'ai moi même croisé une Dior Addict's addicted comme Anita, à qui il allait à merveille, je lui trouve un charme fou et j'aime son aura solaire et crémeuse ...
Un charme fou, c'est certain, car je suis sûr qu'Anita ne dira jamais "Stop siliconing me ! " She's addicted.

Illustration : David Lachapelle, Dior.
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9 commentaires:

Jicky et Phoebus a dit…

Bah bizarrement, moi aussi j'adore le parfum d'Anita !

Oui ! C'est ça ! C'est LE parfum du silicone, du botox ! Mais faut avouer que c'est bien fait, il y a la grosse facette ambrée, inévitable ; puis à côté toute la déco qui contre balance la lourdeur : une note verte légère, une note fleur blanche ronde puis de la tonka qui rend un peu plus sérieux l'ensemble !

De même que si Anita nous fait la bise, ça y est on est maquillé gratos, si on roule nos cheveux dans son coup, on a notre sillage pour la journée !

Surtout qu'à chaque fois que je l'ai senti dans la rue, la personne avait due se doucher avec ! Alors après qu'on s'étonne pas de notre peur :p !

Il n'empêche qu'il a une forte personnalité, bien associé à ses porteuses certes, qui est en effet bien musclée, bien huilée, mais bien rodée !

Y a t-il d'autres parfums dont on est assez fan (tout est relatif), mais dont l'évocation est aussi douteuse ? Pas des masses il me semble, et ça, c'est déjà beaucoup !

Vive l'odorat !
Jicky

Thierry Blondeau a dit…

Il a tout d'un grand, une signature, du style, on aime ou l'on déteste. Les matières sont bien choisies, mais il faut avoir la main légère. Si l'on sait l'apprivoiser comme Anita, il devient une sorte de bombe, dont j'aime le contraste entre la verdeur piquante des notes florales et la chaleur torride des notes ambrées vanillées.

DAU a dit…

Finalement, je le trouve victime de son public. A priori, c'est sympathique son coté odeur de bimbo néo-vanillée mais trop de porteuses croyant fermement en l'équation chic=logos+dorures+je fais la gueule, le rendent insupportable. Eut-il été un énorme chef d'oeuvre qu'il eut surmonté la mode et les pétasses, malheureusement il est entré dans la catégorie des parfums qu'on n'a pas vraiment envie de porter même s'ils ont des qualités certaines.

Poivrebleu a dit…

Ahahah, la personnification est parfaite ! A première vue, cette Anita, je n'en ferai pas trop ma copine. Mais elle représente de temps en temps un rôle que j'ai moi même envie de jouer (quoiqu'il me manque le sillicone), et que je suis alors bien obligée de lui pardonner sa débauche de gloss collant, de décolleté "tous seins dehors" et bijoux cliquants. Cela dit, ce parfum pour moi s'adopte comme le rôle : ponctuellement. Une petite soirée, et hop, on revient aux classiques, sinon, attention à l'overdose !
Pour ma part, je garde un souvenir marquant du sillage de cette beauté clinquante croisée un soir à Barcelone... Endroit et situation parfaite!

Emmanuelle●MonBazarUnlimited a dit…

Je n'avais pas trop aimé Dior Addict à sa sortie. Il faut dire que j'étais dans un total trip Lutensien, donc, partie sur une autre planète.

En prime, l'arrivée de Galliano chez Dior a signé pour moi la fin de cette maison auparavant si chic et classe. A cette époque, on voyait le fameux Saddle Bag porté par tout le monde, de toutes les couleurs... et je ne parle pas des copies. Le marketing-roi était enfin de sortie et le porno-chic le "must be" dans les défilés Dior.

Je n'ai qu'une seule personne de mon entourage qui a adopté ce parfum. Quelqu'un de très classique, très portée sur les marques, les basiques dans de belles matières... pas très aventureuse, au contraire ! Le contraste avec Dior Addict était terrible, il ne lui correspondait pas du tout, sa fantaisie sur elle était grossière, comme quelqu'un qui porte un masque et cache son visage. Entre l'affection que je portais à mon amie et ce parfum qui ne me plaisait pas plus que ça, cela a donc vite été tranché. C'était lui le menteur !

En prime, je me souviens avoir dégusté un macaron "Dior Addict" concocté pour le lancement VIP. J'ai oublié son goût, mais je me souviens que c'était fort, très sucré, que la ganache était assez épaisse, mais que cela correspondait totalement au parfum... Bref, le nez n'a pas adhéré, et le palais n'avait pas envie non plus de l'apprécier.

Mais pourquoi ne pas le ressentir ? Après tout, ce qui sort aujourd'hui en mainstream est bien plus bas de gamme et "attendu" que ce qui se faisait au début des années 2000...

Clochette a dit…

C'est drôle, quand j'ai lu Anita, j'ai pensé Ekberg, et je pense que je vais de ce pas redécouvrir Addict. Parce-que je préfère une bombe à la sensualité extrême comme la star de la "Dolce Vita" aux sillages des parfums anorexiques genre "Belle de jour" dans un monde friand d'égéries décharnées (mannequins comme actrices). Même si j'imagine mieux notre Anita Ekberg porter un sillage comme Musc Ravageur!

Thierry Blondeau a dit…

Dior Addict tisse un lien entre le domaine olfactif de la cosmétologie, et celui de la pâtisserie, car je lui trouve un zeste de tarte au citron meringuée dans le sillage. Pas étonnant alors qu'ils aient penser à faire des macarons Addict lors du lancement.
Le prénom Anita et un pur hasard qui n'a rien à voir avec Belle de Jour ou Anita Ekberg, que l'on imagine mal porter Dior Addict.
Pour ce qui est du coté "pétasses", c'est clair, il faut assumer, mais notre Anita s'en moque !

Géraldine a dit…

J'ai sans doute croisé cent fois Dior Addict et son odeur que vous décrivez, sans vraiment l'identifier mais en le liant à une vulgarité certaine.
Puis récemment, lors d'une petite soirée calme dans un bar, je parlais avec une femme agréable, douce, féminine sans aucun excès pailleté. C'était une gourmandise, affirmée mais tendre, au creux de son cou. J'ai été étonnée quand elle m'a révélé que c'était Dior addict... je n'avais pas fait le lien. Ce parfum a sans doute souffert de son adoption massive par des hordes d'Anita et par ses petites soeurs encore plus stridentes mais, sorti de cet apparat, je pourrais presque y venir !

Thierry Blondeau a dit…

Cette idée du faux-semblant me plait, car parfois, porter un parfum qui à priori ne nous est pas destiné réserve de belles surprises en attirant la curiosité. Est-ce un jeu conscient, ou révélateur d'une personalité que l'on veut dissimuler ?
Une chose est sûre, nous sommes plusieurs à croiser Dior Addict assez régulièrement. Pourtant(dixit Vivianne du Bhv Rivoli, dont le sourire exotique vous donne immédiatement envie de vous replonger dans ce que fait Dior), la marque a décidé de ne maintenir que l'eau de parfum et de supprimer toute la ligne de produits pour le corps qui allait avec.