mardi 7 avril 2020

Yatagan - Caron 1978 : simple tranchant.

Yatagan est une arme ! Une arme sans compromis, une arme de séduction qui ne sera certainement pas massive ou une arme qui tranche sans vergogne, d'un seul coup.

Assez typique des créations de la fin des années 70, mais doté d'une personnalité forte, Yatagan nous fait voyager dans les soucks d'Istanbul, tout en nous rappelant la folie des années 80. Construit sur une structure "fougère" de géranium, de lavande, de coumarine, de mousse de chêne et de patchouli, typique de ces années là, on y trouve tout un cocktail d'épices chaudes comme le cumin, la cannelle, la muscade et la girofle entre autres. Des aromates, comme le thym, des bois comme le pin, le cyprès, le cèdre, un tout petit peu de fleurs grâce a un accord oeillet-violette viennent enrichir la composition. Mais le voyage ne s'arrête pas pour autant, les notes ambrées et animales du ciste labdanum, du tolu, du benjoin nous emportent dans le tourbillon d'un marché aux épices ou fumerait de l'encens.
L'animal ! S'il y a bien un parfum grand public qui soit animal, c'est bien celui-ci : castoréum et cuir immédiatement perceptibles structurent le parfum de l'envolée à l'évolution sur peau. 

On peut éprouver la sensation que Yatagan va nous étouffer quand on le vaporise, mais rapidement il se calme, se pose pour finalement faire corps avec la peau. Il s'inscrit parfaitement dans la tendance récente des ouds et d'un certain retour graphique récent aux années 80. Ne va-t-il pas connaitre un regain d'intérêt ? A moins que son très jeune descendant direct, un certain Gucci Guilty Absolute Man, né en 2017 ne lui ait déjà volé la place d'un simple tranchant ?  

Illustrations : Caron, Marie Dominique Siciliano "Carovana Araba". 

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