vendredi 9 avril 2010

Grand Prix du parfum 2010 : résultats et impressions.

Comme le partage avec vous Poivrebleu depuis hier, nous étions ravis de participer au jury qui allait remettre le Prix des spécialistes. Ce fut une expérience vivante, avec quelques discussions parfois intenses et passionnées, mais nous fûmes unanimes lorsqu'il fallu n'en choisir qu'un. Ainsi, je suis ravi et fier de voir que la XIII Heure de Cartier emporte non seulement le Prix des spécialistes, mais aussi celui des parfumeurs. Je revêts mon smoking et monte sur le podium, accompagné d'une élégante en robe du soir, pour vous faire partager les prix remis et ...

... les gagnants sont :

Meilleur parfum féminin : Ricci Ricci de Nina Ricci
J'ai l'impression que les votes se sont portés sur ce qui aurait pu être un flanker de Angel du même parfumeur, avec tout ce que cela sous-entend. Une occasion de relire cet article.

Meilleur parfum masculin : Jamais le Dimanche de Ego Facto.
Belle surprise de l'avis général, mais vous savez quoi ? Je fais aveu de faiblesse, ne l'ayant senti qu'une seule fois à sa sortie, cette élection me redonne envie d'y mettre le nez. Une gamme dont je n'ai pas trop voulu parler au lancement car je trouvais qu'on en parlait déjà beaucoup et sur laquelle je ne suis pas revenu, à tort. Pourtant, avec le recul, j'apprécie la cohérence du concept, la qualité des choix esthétiques et des matières premières, la sympathie réelle et l'humour de son créateur, la motivation et l'implication passionnée des équipes de la marque. Dans la gamme, j'avais remarqué Poopoo Pidoo et Prends Garde à toi et n'aimais pas du tout Me Myself & I. Il faut donc absolument que je ressente Jamais le dimanche. Un beau pari qui porte ses fruits on dirait.

Meilleur parfum sous enseigne propre : So Elixir de Yves Rocher.
Cette récompense me parait justifiée pour Yves Rocher. So Elixir est un chypré floral d'un excellent rapport qualité/prix pour rester pragmatique, fruits des efforts de créativité qui se sentent. Profitez-en pour découvrir aussi Voile d'ambre, que les amatrices d'ambrés comme Shalimar ou Musc Ravageur pourraient adopter pour leur week end t-shirt. J'aurais souhaité voir élu Labdanum de Seville de l'Occitane, pour ces matières premières et son évocation du tabac blond, mais c'est très personnel.

Meilleur flacon féminin : Ricci Ricci de Nina Ricci.
Flaconnage à priori difficile à réaliser techniquement, j'aime la texture du verre, les arêtes polies, le travail sur les dégradés du pourpre et celui sur le ruban qui fait le lien entre l'univers du parfum et de la couture. Ce choix me plait, mais Essence et A Scent auraient mérité leur chance.

Meilleur flacon masculin : Only the Brave de Diesel.
Même chose, même si l'idée est loin de séduire en masse le monde du parfum. Le flacon est une oeuvre, dont j'apprécie tout particulièrement la texture du verre très douce, très "qualitative" avec son bel effet verni. Le bouchon (capot dans le langage "pro") est parfaitement intégré à l'ensemble, et le poing américain qui supporte la marque est une idée novatrice. Coup de coeur également pour le contenu, qui, malgré ses notes ambrées prononcées qui plaisent beaucoup aujourd'hui, se distingue par la douceur de belles notes vanillées en fond, et par l'originalité de l'effet dattes sèches ou alcool de figues que mon nez perçoit.

Meilleure communication : Miss Dior Chérie l'Eau de Dior.
Comme l'a souligné François Demachy, cette campagne colorée jouant à la fois sur les codes 60's et actuels était axée sur la lumière et l'optimisme d'une promesse de bonheur et d'innocence dans un monde très largement morose. Je partage cet avis rafraichissant et j'aime beaucoup l'effet pastel dans le traitement esthétique de la campagne.

Coup de coeur de la rédaction Marie Claire : Eau de Gentiane blanche d' Hermes.
Que dire, si ce n'est que ce parfum aura sans doute droit à un petit article. Promesse d'une eau de cologne sans agrumes, promesse tenue par le maitre aux commandes parfumées de la maison. Mesdames de chez Marie Claire, je vous suis entièrement et si vos bureaux sont aspergés de ce parfum, il doit être agréable de vous rendre visite à la rédaction du magazine.

Coup de foudre des lectrices Marie Claire : Idylle de Guerlain.
Thierry Wasser lui même avoue être surpris que ce parfum plaise à un public jeune ! Idylle est un parfum très fin et très équilibré autour du patchouli, de la rose et des muscs blancs. Comme quoi il est possible de rajeunir sa clientèle en maintenant un certain standing ! Objectif atteint presque sans le vouloir, et clin d'oeil pour le flacon de Ora Ito également.

Prix des spécialistes & Prix des parfumeurs : La XIII Heure de Cartier.
Celui que nous avons élu, parfaitement conscients qu'il s'agissait là d'un parfum d'exception. Il aura droit à son propre article mais je n'ai que deux mots à dire : bravo et merci. Un regret tout de même : que la qualité, aujourd'hui, soit à ce prix et inaccessible hors des boutiques de bijoux. Peut être le prix de l'exception, mais cela mériterait un débat.

Petit clin d'oeil de Méchant Loup : Géranium pour monsieur de Dominique Ropion pour Frédéric Malle. Challenger de la XIII Heure au vote des spécialistes, j'aime sa structure, son audace, sa masculinité et l'originalité de l'accord et du travail. Ce parfum novateur me donne envie de tourner une page dans l'histoire de ma vie parfumée, comme l'attaque d'un nouveau chapitre sous le signe d'une bouffée de fraicheur audacieuse. Les beaux jours arrivent, c'est de circonstance. Ne craignez pas de sentir le dentifrice en le portant, c'est beaucoup plus que cela, très fin et élégant.

Pour réfléchir plus en amont, je vous invite à lire l'article de Poivrebleu. Peut être commencerez vous à préparer vos votes pour l'an prochain, ou peut être souhaitez vous réagir à ces votes ? N'hésitez surtout pas.

Petit coucou et special thanks to : Catherine, Hélène, Nathalie, Denyse, Juliette, Caroline, Thierry, Anne Marie, Julien, Sabine, Marion, Richard, Michael et bien d'autres... à bientôt ! Et bravo à Mathilde !

14 commentaires:

Poivrebleu a dit…

Merci à toi aussi Thierry ! J'ai hâte que les aventures continuent !

Je suis vraiment d'accord avec ta remarque à propos de l'accès à la qualité. Je me pose sincèrement la question de savoir si le prix est du : à une situation financière difficile (et la section parfum serait là pour garantir des rentrées importantes, mais pour Cartier cette hypothèse ne tient pas), à un coût de la formule élevé (mais dans ce cas, les prix devraient être adaptés avec la formule de chaque création), à une course à la marge toujours plus grande... ?
Je trouve en effet très dommage de pratiquer des prix à ce point prohibitifs. Il est vrai que Cartier est une très belle maison, avec une image très luxueuse, il semble évident que vendre un parfum "confidentiel" à moins de 100 euros serait une erreur de positionnement. Mais de là à aller jusqu'à 240 euros, c'est un peu dur... Si au moins il y avait 100ml et non 75! Enfin, on pourrait en parler durant des heures.

Globalement, et comme je l'ai dit en mes contrées bloguesques, ce prix me laisse un arrière-goût d'inachevé. Je suis peut-être un peu trop difficile et un peu trop impatiente... Nous verrons!

Thierry Blondeau a dit…

Juliette, le fait que ce prix te laisse un goût d'inachevé est sans doute du à un manque de rodage sur certains points. C'est pardonnable. En outre, comme tu le soulignes, il y a un fossé entre les goûts des consommateurs et les experts, et c'est flagrant sur le meilleur parfum féminin. C'est le seul prix qui me dérange vraiment, mais soyons optimistes, je note qu'une marque comme Ego Facto présente un compromis intéressant entre les parfums de niche et le grand public. Espérons que cette marque gagne en notoriété grâce à ce prix : je n'aime pas tout, mais je me rends à l'évidence qu'il ne faut pas passer à coté. J'y reviendrai.
Concernant le prix de la XIII heure, c'est sans doute que les belles oeuvres sont souvent chères.Combien d'étudiants en histoire de l'art doivent être frustrés de ne pouvoir se payer les chefs d'oeuvre qu'ils affectionnent ? Pour ma part, j'admire Turner, Hubert Robert et Denis Frémond, mais je dois me contenter de les admirer car réservés à une minorité ! Il est dommage que le parfum suive cette tendance, mais si l'on veut qu'il soit un art, elle me semble inévitable. C'est juste un ressenti car le débat est complexe.
La seule chose qu'il me semble possible de faire à notre niveau est de souligner les qualités d'un tel parfum comme on admire un tableau de manière à ce que cette oeuvre soit reconnue pour ce qu'elle est et engendre un courant. Gageons alors que la XIII heure et Géranium auront des descendants.

Clochette a dit…

Ayant déjà évoqué l'aspect "décalage entre le vote du public et celui des spécialistes" sur le blog Poivrebleu, j'ai ici envie de rebondir sur la question du prix. Désolée si je vais paraître virulente, sans aucun doute Mathilde Laurent a fait un travail remarquable (et ce n'est d'ailleurs pas elle qui fixe le prix des flacons), mais je trouve ce prix exorbitant, intolérable, injustifié. Quand on investit dans une oeuvre d'Art, ce n'est pas du consommable; de plus, en considérant que la parfumerie est un Art (ce qui reste discutable, j'ai personnellement tendance à l'admettre en tant que telle), ceci n'est qu'une reproduction; cela revient à dire qu'il serait justifié de payer des centaines d'Euro pour la reproduction d'un Van Gogh ou pour une partition (ou CD) de Bruckner.
Ceci est de l'élitisme, le choix de trier la clientèle, ce qui est fort dommage; on ne peut s'offrir une robe haute couture de Chanel, mais on peut s'offrir une part de rêve et de qualité avec un flacon de N5. Pire, dans ce cas, c'est comme si les musées étaient fermés au "peuple", c'est une démarche méprisante je trouve. En tout cas, ça m'agace et me frustre au plus haut point.
Après faut pas s'étonner que les gens n'ont pas de culture olfactive. Baisser le prix autour d'une centaine d'euro ne rendrait pas le parfum banal ou porté à chaque coin de rue, ça ne contribuerait qu'à rendre accessible une parfumerie de belle qualité, les gens finiraient par aimer autre chose que les jus de fruits synthétiques à la mode actuellement, en conséquence les nez seraient libre de créer de belles fragrances pour le grand public. Mais le but, finalement, n'est-ce pas de donner à leur clientèle fortunée le plaisir snob de payer une fortune pour 75ml qui leur donnent l'impression d'être au-dessus de la masse jusqu'au sillage qu'ils laissent derrière eux? Tout ça dit au second degré, il y a plus grave! Les petits tanzaniens pour lesquels le prix de ce flacon équivaut à une année de scolarisation, au hasard.

Thierry Blondeau a dit…

Je ne peux qu'être d'accord avec vous, et c'est pour cela que j'ai soulevé ce point dans mon article.
Dans mon précédent commentaire, je ne faisais qu'un constat un peu résigné, sans vraiment émettre un jugement, car je ne trouvais pas les mots pour l'exprimer.
Clochette, vous avez tout simplement résumé le fond de ma pensée.
Bravo pour ce commentaire courageux et juste.
En outre, je suis convaincu que Mathilde Laurent, même si elle apprécie la liberté qui lui est donnée, aurait aimé voir son parfum accessible à un plus grand nombre. H"las, comme vous le dites, ce n'est pas le parfumeur qui décide.

Thierry Blondeau a dit…

Petit verdict ajouté sur Jamais le dimanche, que je suis passé sentir pour voir son évolution sur peau :
J'aime sa transparence, la finesse globale, les notes de tête boisées, légèrement vanillées et épicées mais en note de fond, c'est un tsunami d'hélional (note marine proche de la calone, qui arrive plus subtilement mais qui colle littéralement à la peau). Je sens encore l'hélional ce matin sur peau, c'est trop pour moi.
Pour moi, il y avait plus intéressant dans la catégorie, mais comme cette marque ne mérite pas d'être ignorée, je vous encourage à sentir ses parfums de nouveau comme je l'ai fait.
J'ai donc redécouvert Piège à filles et Fool for Love qui eux, sont vraiment pas mal du tout.
Je pense que faire un article sur Ego Facto prochainement pour en parler plus longuement et livrer mes impressions.
Et si vous avez voté pur Jamais le dimanche, j'aimerai aussi savoir ce qui vous a plu ? Merci.

carmencanada /Grain de Musc a dit…

Pour revenir un peu sur la question des prix... Il faut savoir qu'outre le positionnement "luxe", plus un parfum est produit en faible quantité, plus il revient cher. Or les Heures de Parfum ne sont disponibles pour l'instant que sur moins de 40 points de vente (ils seront lancés cette semaine aux Galeries Lafayette). Si l'on ajoute à cela des matières premières luxueuses et un conditionnement qui ne l'est pas moins... En effet, c'est très cher, mais ce n'est pas donné à fabriquer non plus. Il y a fort à parier qu'un parfum plus largement diffusé aurait été beaucoup plus gêné aux entournures dans sa liberté de création. Je ne dis pas que ce n'est pas trop cher pour beaucoup de personnes qui sauraient apprécier Les Heures de Parfum à leur juste valeur, mais ce n'est pas un scandale, c'est une réalité du marché.

Quant aux sélections grand public des prix, soulignons aussi que certaines maisons n'ont pas été représentées parce qu'elles souhaitaient pas participer. C'est le cas de Serge Lutens par exemple. Je ne m'étonne pas particulièrement des choix... sauf Ego Facto, bonne surprise car il s'agit d'un outsider!
Si vous voyez ce qui est proposé aux Fifis américains, vous vous arracheriez les cheveux...

Thierry Blondeau a dit…

Je me disais d'ailleurs que certaines notes sont tellement "segmentantes" dans cette gamme qu'elle ne plairaient pas de toute façon au plus grand nombre.
En outre, il est vrai qu'il y a d'autres domaines ou l'excellence se paye et fait le tri de la clientèle sans que cela ne choque personne (cosmétiques, automobiles, instruments de musique, immobilier etc). Débat intéressant ...

Clochette a dit…

Non, je suis pas d'accord du tout! La qualité de patrimoine, de culture est accessible, les CD, concerts, entrées de musées ne sont pas chers! Et on ne paye pas 250 euro pour écouter jouer un soliste qui joue un Guarnerius! Non, personne ne me fera croire qu'il était impossible de commercialiser ces Heures au prix d'un LesNez, par exemple! C'est du snobisme à l'état pur, ce positionnement!

carmencanada /Grain de Musc a dit…

Clochette, mais si le parfum faisait partie du patrimoine culturel et bénéficiait des mêmes aides de l'état et des collectivités, ça se saurait. Pour l'instant ce n'est pas le cas, et ne le sera sans doute jamais.
Par ailleurs, le jour où l'on mettra du beurre d'iris ou de l'absolue de narcisse d'Auvergne dans un CD, qu'on m'avertisse!
Par ailleurs, je ne suis jamais repartie d'un concert avec un petit bout de Guarnerius.
Les marques ne sont pas des services culturels, leur logique est toute autre: elles fixent leurs prix, c'est tout. Qu'on le déplore parce que ce n'est pas dans nos moyens, ça n'est pas leur problème. Et on ne peut pas comparer la maison Cartier à une petite marque rebelle et indépendante comme Les Nez, qui heureusement reste plus accessible.

Par ailleurs, j'ai fait le test Treizième Heure sur quatre messieurs aujourd'hui, tous cultivés et dont certains portent des parfums tout à fait raffinés... Je n'ai recueilli que des "Mais... Ça sent la fumée?"
C'est sûr, c'est clivant, et XIII ne risque jamais de débarquer par millions de flacons dans les Marionnaud...

Thierry Blondeau a dit…

Clochette, au risque de vous froisser et pour répondre également à un commentaire que vous avez laissé sur auparfum, il y a des clientes qui ne se posent même pas la question du prix ou de savoir si elles vont être snob si elles achètent un parfum : elles sont habituées à la qualité, savent ce qu'elles veulent et ne regardent même pas combien cela coute. C'est juste une réalité que je déplore mais que je relativise.
Pour ma part, même si j'aime le son feutré d'un beau V8 Maserati, il m'est très largement inaccessible, et je ne peux pas m'en offrir un morceau, hélas !

Clochette a dit…

Mais vous ne me froissez pas du tout, c'est pas bien grave, tout ça! Ce que je voulais dire, avec mes comparaisons (sûrement tirées par les cheveux), c'est qu'en terme de coût de production, le prix des instruments et d'uatres facteurs n'est pas négligeable, mais en recentrant sur la question des parfums, je reste convaincue qu'il est possible de maintenir un prix raisonnable pour tous ces parfums, surtout en voyant la très grande qualité des AP, Goutal, LesNez, par exemple, qui restent accessibles et n'en deviennent pas plus communs pour autant. Mais c'est finalement bien personnel, la ligne rouge au-delà de laquelle un parfum est trop cher est différente pour tout le monde!

rebieFR a dit…

Je crois que pour toute chose, il y a une sorte de seuil psychologique concernant les prix que l'on ne se voit pas dépasser. J'en parlais récemment pour une bougie de chez Malle à 95€. Pour ce qui est de la qualité, je connais une marque qui fait tout l'inverse de tout le monde, à savoir, pratiquer des bas prix pour de très bons parfums!!! Et je pense notamment à Odalisque, à New York ou au Temps d'une fête... En tout cas, j'espère que pour 240€, les flacons sont rechargeables?!!! Ce qui est regrettable, c'est de penser à certains parfums "mainstream" trop audacieux mais merveilleux et à prix Séphora qui ont disparu et qui mériteraient de ressortir en version niche. Près de nous, je pense au Feu d'Issey, sinon bien sûr je pense à l'Iris Gris...

Six' a dit…

Coucou co-juré!

Je m'immisce pour réagir au commentaire de Rebie: je me faisais justement la réflexion aujourd'hui, l'audace qu'avaient des grands lancements pourtant assez récents comme Nu d'YSL ou Le Feu d'Issey paraît impensable aujourd'hui, c'est le genre de choses dont on s'attendrait maintenant des niches.... c'est dommage.

Thierry Blondeau a dit…

Effectivement, le fait que la XIII heure soit un parfum d'exception qui veut rester confidentiel ne doit pas faire oublier que la parfumerie mainstream peut, elle aussi, si elle sait faire preuve d'audace, être signée et créative.
Hélas, des exemples comme Nu et A Scent tendent à prouver que le compromis est difficile à trouver car ce ne sont que des succès d'initiés.
Je ne suis pas toujours d'accord avec les critiques systématiques contre les fruités ou les gourmands fruités mais j'aime être émerveillé par des Nu ou le Feu d'Issey, il faut bien l'admettre (même si je préfère Poivre piquant de l'Artisan à ce dernier).
Quant aux parfums que vous évoquez Rebie, le dernier article tend à faire un petit clin d'oeil à cette marque, Nicolai, qui mérite que l'on en parle. Je n'aime pas tous les parfums, mais New York, Le Temps d'une fête et Odalisque ne doivent pas rester dans l'ombre, c'est certain. Je me rends compte que je n'en ai pas beaucoup parlé, mais New York, quand même, est une petite merveille. Juste un indice pour vous donner envie : si vous avez un jour senti un cognac millésimé et que vous avez aimé, vous devriez avoir une émotion en sentant ce parfum.