L'année 2009 est visiblement une année riche en coups de coeur et ils se succèdent très rapidement. Ce dernier mois, Aqua Universalis et Cologne pour le Soir tout juste après ma petite tendresse pour le bouquet d'Idylle et la bouffée d'air pur de A-Scent.
Pour être honnête, A-Scent n'a pas été un coup de coeur "immédiat", mais marquait d'emblée un point : il se démarquait par la présence de Galbanum. Très friand de cette note verte et terreuse dont French Lover de Frédéric Malle en serait l'illustration ciselée, le traitement ici revendiqué, au C02, retenait mon attention. Quelques jours plus tard, je recevais un mail de l'agence Magic Garden me proposant d'assister avec Juliette de Poivrebleu et Sixtine d'Ambregris à une présentation du projet A-Scent dans les locaux de Firmenich.
Au vu de quelques regards souvent interloqués après avoir prononcé le nom de l'entreprise dans laquelle je travaille, ce n'est qu'en expliquant mon travail que les personnes attentives comprennent mieux mon rôle, les enjeux et les contraintes de "ma boite". Comme "elle" m'a sans doute collé une étiquette assez peu "glamour" dans le monde du parfum, je comprends combien il est important parfois d'expliquer ce que l'on fait et pourquoi.
Je suppose que les équipes qui ont travaillé sur A-Scent tenaient à ne pas voir ce parfum passer inaperçu dans les rayons, les blogs, la presse insipide et blasée, ou comme une victime du "j'aime, j'aime pas". C'est sans doute un peu pour cela qu'ils souhaitaient nous le présenter. Pourquoi refuser ? Nous avons vécu un merveilleux moment et le parfum devenait du coup plus familier.
A-Scent part sur une idée simple : sentir l'air ! L'idée de fraicheur pure domine dès le début, et ce n'est qu'après s'être creusé la tête pendant plusieurs jours que Daphné Bugey pense au Galbanum. Pour correspondre à l'idée de pureté, les équipes choisissent de retenir celui extrait au Co2, plus "transparent", plus limpide et surtout moins terreux. La jacinthe s'y joint, comme un couple olfactif inséparable et très unis. Deux variétés de jasmin très différentes dans l'effet qu'elles produisent se conjuguent à cette verdeur acquise. La verveine et sa facette citronnée et pétillante traverse cette verdeur pour y apporter un effet rafraîchissant. Ce que je trouve intéressant, c'est qu'à ce stade, le parfum aurait été très "pointu", presque acide, trop sans doute ! Il fallait l'arrondir. Pour cela, Daphné choisit le cèdre comme pour faire écho aux bois légers du japon et au bambou, et une mousse d'arbres exclusive, appelée mousse "cristal" d'un bel effet mouillé mais qui reste "transparent". Enfin, une petite pointe d'amande, des muscs que Firmenich développe à la pointe de la recherche et un tout petit trait de patchouli et d'ambre comme un écho aux références que sont les chyprés-verts du passé. A-Scent se dévoile : le résultat m'évoque exactement l'odeur que l'on sent lorsque l'on coupe un abricot au couteau. Fermez les yeux, comparez, et imaginez un jardin vert et de l'air pur. C'est tendre, beau et cohérent. Le sillage rappelle à la fois Vent Vert, Ô de Lancôme et Cristalle dans une vision nouvelle, plus "cocooning".
Je me réjouis de la cohérence ayant prédominé ce projet : pureté, simplicité, jusque dans le flacon, sculpté par Arik Levy comme un bloc de verre découpé par extrusion. Si vous le poser sur une surface blanche, en fonction de l'éclairage, vous pouvez ne pas le voir, ni même les caractères mais seulement le deviner, c'est très étrange et d'un effet saisissant. Même la tige de vaporisation à l'intérieur du flacon est invisible. Le sens du détail jusqu'au bout.
Bravo donc à toutes les personnes que nous avons rencontrées, bravo pour le retour du style Issey Miyake par un joli parfum. Une marque peut parfois perdre un peu de son affectif, de son style et de sa signature si elle s'éloigne d'elle même, comme l'Artisan Parfumeur qui se met à vouloir "faire un peu comme Guerlain" avec sa vanille de Havane par exemple (elle est arrivée).
C'était aussi me semble t-il le cas d'Issey Miyake qui s'était un peu noyé dans L'Eau Bleue, L'Eau Intense et le Feu. Avec A-Scent, la cohérence est retrouvée autour d'une fraicheur verte. C'est dans l'air du millénaire, une fraîcheur qui vous parfume, mais qui est également très cohérente dans des draps, sur une serviette de bain, dans l'air, comme une bouffée d'air pur et comme vision d'une certaine universalité par Issey Miyake. Un parfum que l'on aime avoir "là", caressant, présent, autour de soi dans un souffle.
Un parfum, qui gardera pour moi une place à part, car j'ai vécu ce moment privilégié comme un rêve, un rêve de passionné. Merci encore à tous !
Comme vous le savez, je pars quelques jours me ressourcer dans le pays d'Issey, c'est aussi un peu pour cela que je tenais à parler de A-Scent aujourd'hui. Je vous retrouve dans 3 semaines, avec de nouveaux articles. Merci pour votre fidélité.
D'ici là, bonnes promenades et découvertes parfumées et bonnes lectures des blogs amis à tous !
Au vu de quelques regards souvent interloqués après avoir prononcé le nom de l'entreprise dans laquelle je travaille, ce n'est qu'en expliquant mon travail que les personnes attentives comprennent mieux mon rôle, les enjeux et les contraintes de "ma boite". Comme "elle" m'a sans doute collé une étiquette assez peu "glamour" dans le monde du parfum, je comprends combien il est important parfois d'expliquer ce que l'on fait et pourquoi.
Je suppose que les équipes qui ont travaillé sur A-Scent tenaient à ne pas voir ce parfum passer inaperçu dans les rayons, les blogs, la presse insipide et blasée, ou comme une victime du "j'aime, j'aime pas". C'est sans doute un peu pour cela qu'ils souhaitaient nous le présenter. Pourquoi refuser ? Nous avons vécu un merveilleux moment et le parfum devenait du coup plus familier.
A-Scent part sur une idée simple : sentir l'air ! L'idée de fraicheur pure domine dès le début, et ce n'est qu'après s'être creusé la tête pendant plusieurs jours que Daphné Bugey pense au Galbanum. Pour correspondre à l'idée de pureté, les équipes choisissent de retenir celui extrait au Co2, plus "transparent", plus limpide et surtout moins terreux. La jacinthe s'y joint, comme un couple olfactif inséparable et très unis. Deux variétés de jasmin très différentes dans l'effet qu'elles produisent se conjuguent à cette verdeur acquise. La verveine et sa facette citronnée et pétillante traverse cette verdeur pour y apporter un effet rafraîchissant. Ce que je trouve intéressant, c'est qu'à ce stade, le parfum aurait été très "pointu", presque acide, trop sans doute ! Il fallait l'arrondir. Pour cela, Daphné choisit le cèdre comme pour faire écho aux bois légers du japon et au bambou, et une mousse d'arbres exclusive, appelée mousse "cristal" d'un bel effet mouillé mais qui reste "transparent". Enfin, une petite pointe d'amande, des muscs que Firmenich développe à la pointe de la recherche et un tout petit trait de patchouli et d'ambre comme un écho aux références que sont les chyprés-verts du passé. A-Scent se dévoile : le résultat m'évoque exactement l'odeur que l'on sent lorsque l'on coupe un abricot au couteau. Fermez les yeux, comparez, et imaginez un jardin vert et de l'air pur. C'est tendre, beau et cohérent. Le sillage rappelle à la fois Vent Vert, Ô de Lancôme et Cristalle dans une vision nouvelle, plus "cocooning".
Je me réjouis de la cohérence ayant prédominé ce projet : pureté, simplicité, jusque dans le flacon, sculpté par Arik Levy comme un bloc de verre découpé par extrusion. Si vous le poser sur une surface blanche, en fonction de l'éclairage, vous pouvez ne pas le voir, ni même les caractères mais seulement le deviner, c'est très étrange et d'un effet saisissant. Même la tige de vaporisation à l'intérieur du flacon est invisible. Le sens du détail jusqu'au bout.
Bravo donc à toutes les personnes que nous avons rencontrées, bravo pour le retour du style Issey Miyake par un joli parfum. Une marque peut parfois perdre un peu de son affectif, de son style et de sa signature si elle s'éloigne d'elle même, comme l'Artisan Parfumeur qui se met à vouloir "faire un peu comme Guerlain" avec sa vanille de Havane par exemple (elle est arrivée).
C'était aussi me semble t-il le cas d'Issey Miyake qui s'était un peu noyé dans L'Eau Bleue, L'Eau Intense et le Feu. Avec A-Scent, la cohérence est retrouvée autour d'une fraicheur verte. C'est dans l'air du millénaire, une fraîcheur qui vous parfume, mais qui est également très cohérente dans des draps, sur une serviette de bain, dans l'air, comme une bouffée d'air pur et comme vision d'une certaine universalité par Issey Miyake. Un parfum que l'on aime avoir "là", caressant, présent, autour de soi dans un souffle.
Un parfum, qui gardera pour moi une place à part, car j'ai vécu ce moment privilégié comme un rêve, un rêve de passionné. Merci encore à tous !
Comme vous le savez, je pars quelques jours me ressourcer dans le pays d'Issey, c'est aussi un peu pour cela que je tenais à parler de A-Scent aujourd'hui. Je vous retrouve dans 3 semaines, avec de nouveaux articles. Merci pour votre fidélité.
D'ici là, bonnes promenades et découvertes parfumées et bonnes lectures des blogs amis à tous !
3 commentaires:
Petite info furtive : j'ai bien fait de prendre mon temps et d'hésiter à dépenser 75€ !
En effet, même si j'aime les notes salicylées, le concept et la forme épurée, il s'avère qu'en test sur une journée, Aqua Universalis se révèle très marquée par les aldéhydes. Le fait est que les premières heures de vaporisation se traduisent par un mal de tête inévitable ; à croire qu'il ne passe pas l'IFRA Méchant Loup !
C'est dommage,elle ne sera donc pas du voyage.
Celui pour lequel je vais vraiment craquer fait partie d'une marque qui, malgré une Havana Vanille très joliment conceptualisée mais déroutante par sa construction banane mûre-rhum, narcisse-tabac, vanille-vanille assez dissonante reste celle qui me "parle" le mieux par son univers et sur ma peau.
Le parfum qui sera du voyage ne pouvant pas être Méchant Loup, trop automnal et occidental, je vais céder à l'appel de Bois Farine. Il manquait à mon "panel l'Artisan" et me semble approprié pour son coté bois blanc, zen, épuré. Qu'en pensez vous ?
Tout juste parfait Thierry! J'espère que vous aurez moyen de nous suivre depuis Tokyo! Bois Farine a ce qu'il faut de rassurant (sillage plutôt intime), de blanc et de différent pour vous accompagner dans votre voyage. Une cliente m'a avoué un jour qu'elle le mettait avant de prendre l'avion pour la rassurer. Nous sommes assez d'accord concernant le virage de l'Artisan. Mais le travail de Bertrand Duchaufour se doit d'être senti !
Au sujet de A Scent, j'ai eu comme vous une grande impression de cohérence autour du concept et de la marque. En revanche, je trouvais que le Feu ne se démarquait pas tant que cela de l'image d'Issey Miyake (je sais, je suis partisane). Il est différent et moderne, tout comme l'était L'eau d'Issey et aujourd'hui A Scent. Je bataillerai pour qu'il retrouve la place qu'il mérite ! ;-)
Très bon voyage à vous Thierry!
Merci Poivrebleu ! Je file chez l'Artisan ! Bataillons également pour revoir brulé le Feu d'Issey, je disais juste qu'il me semblait avoir été mal compris !
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