mercredi 23 novembre 2016

Soldes d'Hiver, Braderie N°2 : venez en profiter !

Que faire pour occuper un samedi après midi et se faire plaisir ? Soit je reste chez moi à regarder la tv, soit je sors me promener ou faire du shopping, soit je cours au métro Ourcq ds le 19e Arrondissement pour profiter de la grande braderie parfums organisée par Thierry Blondeau ou Méchant Loup ! 

Cette seconde braderie aura lieu le Samedi 10 Décembre 2016, de 15h à 19h, chez moi, par loin du métro Ourcq, Métro Ligne 5, Paris 19e.  

Une soixantaine de parfums de marques de niche ou plus grand public à prix bradés ! Pas de liste disponible car elle serait trop longue mais je vous invite à venir. Quelques parfums ont été ajoutés depuis la dernière braderie.
Une occasion aussi de découvrir Cuir des Sables, Cuir Extrême, Alea Jacta Est, Jessy-'s Rose et Narcisse Emoi dans leur version actuelle et dans leur nouvelle variation 2017 pas encore disponible. Un prix préférentiel sera appliqué ce jour là pour l'achat d'une version actuelle. Quelques flacons de Ma Garrigue, discontinué, seront bradés. Vous pourrez également découvrir Conquérante et Mystique réalisés pour les parfums Berry, et voir mon orgue pour ceux qui auraient envie.

Quelques objets autres tels que livres, vaisselle et objets divers seront également proposés à prix très doux. 

Comment faire ? Pour en profiter, merci de me laisser un message privé sur Facebook ou sur olfactorum@gmail.com afin que je puisse vous envoyer l'adresse et que je puisse estimer le nombre de visiteurs. 

Venez en profiter ! 

samedi 19 novembre 2016

Entrevue avec Christine Nagel à propos de Galop.

Bonjour Christine,

Je vous remercie d’avoir accepté cette entrevue afin de parler de votre arrivée chez Hermes et du lancement de votre premier parfum, Galop d’Hermes.

·         Jean Claude Ellena laisse derrière lui un style, une écriture. Est-ce difficile de prendre le relai ? Comment se sent-on face à un tel héritage ? Quels sont les défis qui s’imposent ?

Entrer chez Hermes est une véritable chance, dont je me réjouis chaque jour depuis que j’y suis. Lorsque l’on m’ouvre les portes de cette grande maison, je découvre les cuirs, l’audace des couleurs, les textures qu’ils développent. C’est presque charnel, et je suis immédiatement séduite par cet univers. Ainsi, j’ai l’impression d’être comme une héritière. Prendre la suite de Jean Claude Ellena, qui a signé avec talent une période, c’est aussi prendre conscience qu’il y a eu d’autres parfumeurs avant lui. Je ne suis donc qu’un maillon de l’histoire d’Hermes. En interne Hermes est audacieuse et innovante, et on me laisse une grand liberté. Je n’ai jamais connu cela avant, je travaille donc plus vite et mieux, car je peux aller où je veux.

·         On dit beaucoup de vos créations les plus emblématiques (For Her, Si par exemple) qu’elles sont remplies de féminité, de sensualité, de générosité et de rondeurs. Etes vous plutôt d’accord avec ces ressentis ? Ces mots vous parlent-ils ?

Bien entendu, je laisse parler mes origines italiennes, mes émotions, mon ressenti. Je suis généreuse, j’aime les gens, les contacts, j’aime l’art et les matières, je vois, je touche, j’entends, je sens les choses. Dans un parfum, j’aime une signature forte, qu’il soit reconnaissable parmi les autres, qu’il ait du panache ! C’est tout cela que je veux partager.

·     Quelle différence y a-t-il entre le travail de parfumeur interne d’une grande maison comme Hermes et le travail à l’intérieur d’une société de création comme celles dans lesquelles vous avez évolué avant ?

   La vraie différence, c’est que Pierre Alexi et Axel Dumas, respectivement directeur artistique et président de la marque, sont conscients que l’histoire d’un parfum part de la création, et non l’inverse. Qui fait cela aujourd’hui ? Hermes est comme un arbre bien enraciné dans le sol, avec un tronc solide, des branches et des feuilles qui se renouvellent. C’est une « maison de la main », où la matière, la qualité, le façonnage sont au cœur des préoccupations et de l’histoire. On ne me demande pas de faire du sucre parce que ça plait ou parce que ça va se vendre (d’ailleurs, si les ficelles d’un succès étaient connues, il n’y aurait pas tant de « loupés »), mais d’être libre, émue,  vraie, et de laisser parler mes envies.
    
·   J’ai le sentiment que Galop n’a pas de sexe, et son positionnement, sa distribution, confidentielle au départ, semble aller dans ce sens. Est-ce volontaire ? N’y a-t-il pas quelque chose qui change actuellement dans le public, plus sensible à la création qu’au « sexe » du parfum ?

Comme je le disais tout à l’heure, chez Hermes, j’ai la chance que l’on parte d’abord de la création pour en faire une belle histoire. Ainsi, bien qu’il ait été imaginé comme féminin, on peut très bien penser que les hommes aiment la facette cuir et les femmes la douceur de la rose, ou tout simplement l’ensemble formé par cette danse toute en nuances. Il me semble que le public se rend compte petit à petit qu’il n’est pas une égérie, un « faux semblant », mais une personne, avec un vécu, une vie, des fragilités. Les codes changent aussi, le monde du parfum s’exprime plus facilement, il s'ouvre et cela fait avancer les choses.

·         Pour Galop, comment avez-vous travaillé l’ADN d’Hermes, y avait-il des codes à respecter qui étaient importants pour vous et si oui, lesquels ?

L’idée de Galop m’est venue lorsque j’ai touché le cuir appelé Cuir Doblis : une merveille de douceur et de sensualité. Fin, doux, soyeux, j’ai trouve ce cuir féminin, léger. J’ai donc eu envie de travailler un cuir, et de l’allier à la rose, fleur emblématique de la parfumerie. J’ai donc imaginé une danse entre le cuir et la rose, et c’est devenu le fil conducteur de la création de ce parfum, jusqu'à son spot publicitaire. Au tout début, j’avais appelé ce parfum Rose Equestre. Puis il fallait qu’il soit aussi un moyen pour une femme ou un homme de s’approprier l’univers Hermes. Le cuir est un lien formidable vers la maison, la rose est une ode à la délicatesse et à l’élégance. Ce parfum devait être un sésame. Son nom définitif est venu lors d’une réunion, et tout le monde est tombé d’accord.  

·         Connaissiez-vous le flacon avant de vous lancer dans la création de Galop ? Que pensez-vous de celui-ci ?


Oui, et j’ai même une anecdote à propos de ce flacon. Nous sommes partis d’un flacon Hermes créé en toute petite série dans les années 30 et offert à une toute petite minorité de clientes à New York pour l’ouverture de la première boutique américaine. Nous en avons retrouvé un, dans un état pitoyable, mais il est devenu le point de départ. Techniquement compliqué, il s’est avéré très cher à produire. Mais, ce qui était un frein au départ est devenu un élan, et les obstacles ont été surmontés. Une seule condition : il n’y aura pas de 100 ml car ce format ne collait pas à l’image de la marque et dégradait la qualité visuelle du flacon. Nous nous sommes tenus à ce pari jusqu'au bout.

·         Il y a eu semble-t-il la période des Hermessences avec Jean Claude Ellena. Y aura-t-il d’autres Hermessences signées par vous ou ce sera quelque chose de différent ?

Je ne vois pas pourquoi il n’y aurait pas de suite. Les Hermessence créées par Jean Claude Ellena constituent une très belle collection. Il y aura des Colognes, des Jardins, des Hermessences et bien d’autres choses, bien sûr !

Christine, je vous remercie infiniment de m’avoir accordé un peu de votre temps. Je vous souhaite un bel épanouissement au sein de cette belle maison qu’est Hermes. 

Illustrations : Hermes