dimanche 25 août 2013

Braderie de rentrée !

C'est désormais régulier, la braderie d'Olfactorum revient encore en cette rentrée. Déceptions sur moi ou parce que je ne les porte pas assez, je préfère en faire profiter ceux qui les veulent que de garder un gros flacon.
 
Aedes de Venustas pour l'Artisan Parfumeur, 100ml - reste 85ml = 45€ Réservé

Iris Pallida de l'Artisan Parfumeur, 100ml - reste 85ml = 45€ Réservé

Mon Numéro 10 de l'Artisan Parfumeur, 100ml - reste 50ml = 35€  

Chaque flacon est accompagné en cadeau d'un mini vapo de 15ml d'un parfum de la collection "Mon Numéro"
 
Premier Figuier Extrême, 50ml - quasi plein = 30€ Réservé

Traversée du Bosphore , 50ml - quasi plein = 30 € Réservé

Chaque flacon est accompagné de plusieurs échantillons de la gamme de l'Artisan.

L'Eau d'Hiver de Frédéric Malle, 100ml - reste 55ml = 40€ Réservé
Accompagné d'un vapo rempli d'env 6ml de En Passant.

Volutes Eau de Parfum de Diptyque , 75ml - reste 60ml = 35€  Réservé
Accompagné d'un vapo rempli de 15ml de Tam Dao. 

Eau de Narcisse Bleu d'Hermes, 100ml - reste 55ml = 30€ Réservé
Accompagné d'un échantillon d'une Hermessence.
 
Je recherche : Tam Dao, Santal Masoîa, Dior Homme (non Intense, en version "Demachy"), pour achat ou échange éventuel si flacon d'origine.

Jusqu'au 17 Septembre, les 3 parfums d'ambiance que j'ai créés, Ma Rose, Ma Garrigue, Mon Piano Bar, en vaporisateur de 50ml, sont vendus au prix de 15€ au lieu de 20€. 

Pour tout renseignement ou commande, merci d'envoyer un mail sur olfactorum@gmail.com. En cas de frais de port, prévoir entre 7€ et 10€ par flacon.



jeudi 15 août 2013

Leather Oud - Dior 2010 : bédouin des villes.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la parfumerie de 2013 se concentre quasiment exclusivement au travail autour du oud et de notes orientales, sans doute pour des raisons économiques, car en ces temps instables dans les pays où l'offre parfums est saturée comme chez nous, chercher à séduire là où il y a de  l'argent peut expliquer en partie ces choix. Parfois, c'est frustrant, car tout un pan de la parfumerie est négligé, parfois, cela permet de redécouvrir des accords qui ne sont pas très communs dans nos contrées, mais qui exercent un certain attrait par leur forme olfactive.  

Ce serait un peu le cas de Leather Oud de Dior : sec, brut, ce n'est sûrement pas un parfum fait pour plaire de manière évidente au plus grand nombre, mais c'est aussi ce qui fait sa force. Ici, c'est une âme, un esprit, qui nous sont transmis sous forme de parfum, et il faut aller les chercher chez les bédouins. Sans faire cet exercice, Leather Oud sera peu compréhensible. 

Que se passe t il sous la tente bédouine ? Peaux étalées, épaisses couvertures de laine rêche, préparation de tajines et de thé à noir à la menthe, cuir tanné des peaux de chameaux, sable chaud et herbes sèches, résines d'encens que l'on brule. N'allons pas chercher plus loin, Leather Oud n'est pas plus compliqué dans son inspiration. Tout s'y retrouve, des épices froides comme la cardamome et la girofle utilisées pour cuisiner, du cuir tanné très brut, en passant par ces notes brûlées un peu goudronneuses, qui fondent sur un lit de baumes résineux et vanillés. Très brutal dans son envolée, légèrement camphré, il développe beaucoup plus de douceur dans son évolution. Son schéma olfactif est le même que Dzing de l'Artisan parfumeur, mais dans Leather Oud, ce serait un peu comme si la douceur animale-ambrée de Dzing s'était évaporée sous un soleil brulant.

Aujourd'hui, le bédouin n'est plus dans le désert. Il a troqué le chameau contre une Mercedes rutilante à l'intérieur de cuir noir surpiqué et qui laisse s'évader la puissance de ses chevaux dans les vapeurs d'essence, qui est ici bon marché. L'air rafraîchi de la tente a laissé place à celui, climatisé, des buildings ultra modernes et des centres commerciaux. Son nez s'est asséché, et son regard ne se porte plus sur l'immensité d'un désert aride, mais sur une pluie de gratte ciel qui gravitent en hauteur et rivalisent de formes diverses. Leather Oud, c'est un peu le parfum de ce bédouin des villes, fidèle à ses racines, à sa culture mais ayant évolué avec son temps.

Illustration : Deux cheiks de Dubaï en face de la fontaine avant Burj Khalifa, Dubaï Emirats Arabes Unis, sur 123rf.com. Dior.

samedi 3 août 2013

La vierge de fer - Serge Lutens 2013 : entrez dans le parfum, innocents !

Lors d'un sniff-test quasiment à l'aveugle, vous reniflez pas mal de choses avec souvent, la même rengaine : on vous propose des fleu-fleurs toutes plus ou moins semblables, avec par ci, une "jolie note" de jasmin qu'il faut deviner, et par là, une rose plus fraîche que vraie que vous vous sentez obligés de voir, alors qu' au final tout cela ressemble plus à un bouquet synthétique issu d'une extraction de pétrole et habillé de fleurs, pas trop laid certes, mais qui cherche plus à ce que l'on dise "ça sent le parfum" qu'à se rapprocher de l'odeur d'un vrai bouquet. 

Puis, voilà qu'arrive sous votre nez une petite chose qui vous interpelle : immédiatement, innocemment, naïvement, vous avez l'impression d'entrer chez un vrai fleuriste, avec de jolies fleurs fraîches toutes plus belles les unes que les autres. Vous devinez jacinthe, muguet, chrysanthèmes, roses, feuilles vertes, immenses bouquets de lys, et même la rosée fraîche du matin vient chatouiller vos narines aguerries de sa fraîcheur. Les lys livrent le coeur de leurs pistils avec cette petite pointe épicée, mais il y a du monde autour, ils sont loin d'être seuls. 

Cette sensation innocente, qui fait appel au laisser aller et à une vision naïve devant la beauté simple que représente le fait d'entrer chez un fleuriste pour quelqu'un qui aime les odeurs, c'est ce que j'ai éprouvé en découvrant La vierge de fer. Pour donner du corps et du répondant à ce bouquet floral, la pomme, la poire, et une légère odeur de banane et de pêche blanche appuient le sillage et le fond en restant duveteux, bien juteux sans, curieusement, faire trop synthétiques. Cet écueil n'a pas du être facile à éviter. On pourait y percevoir un aspect shampoing ou gel douche, mais pour faire un beau floral, difficile de ne pas travailler avec ces notes. Ici, elles sont entourées, habillées, texturées, ourlées, travaillées, et jamais seul prétexte à conquérir votre nez.

Virginal, pur, d'un effet très naturel, c'est ce que j'ai pensé de La vierge de fer. C'est un peu comme si on était allé chercher l'essence même d'un fleuriste pour en faire un parfum de peau féminin, délicat, qui me renvoit à certains bouquets de Guerlain comme Guerlinade en son temps par exemple. Il laisse deviner qu'une voix douce à la peau claire, vêtue de tissus délicats et fleuris s'offre à votre regard et cherche à vous séduire d'un charme malin et délicat.

Elle vous attire, c'est plus fort que vous ; innocents, vierges, vous êtes face à face. Qui sait si vous saurez vous parler ?

Un beau bouquet floral comme cela ne s'est pas vu depuis longtemps, très pur, et qui prend le contrepied de la tendance en cherchant plus à conquérir les âmes romantiques qu'à se prostituer pour le Moyen Orient, quelle audace, quel poigne, quelle main de fer ! Bravo !

Illustrations : Lys, Serge Lutens.