Vous aurez sans doute remarqué que je suis assez inconstant dans mes choix : est-ce parce que j'aime trop le parfum pour m'arrêter à un seul ou parce que je ne m'interdis pas de prendre le meilleur là où est ? Je ne saurais y répondre, mais l'envie se manifeste parfois de balancer tout ce que j'ai porté jusqu'à maintenant pour repartir sur autre chose. Et cet autre chose, je le cherche actuellement chez Hermes, où il y a bientôt 5ans que Jean Claude Ellena s'est mis à l'oeuvre pour proposer une collection très sélective. Après quelques années d'hésitation, cette collection me fait de l'oeil depuis peu. Matières plus exclusives, travail autour de l'idée recherchée plus ciselé que pour la gamme grand public, accords et effets plus originaux, pureté du trait et des lignes, idée d'un parfum qui accompagne plus qu'il ne parfume, tout cela est très séduisant. Le format 15ml proposé permet de découvrir la collection à sa guise et donc de prendre son temps pour choisir ou alors, de se laisser aller à la diversité.
Je ne m'attarderais aujourd'hui que sur mes favoris, sur lesquels j'hésite, et cela permet également de se réserver la possibilité de parler des autres plus tard.
Vétiver Tonka : mon addiction à cette matière n'est plus un secret, mais j'ai mis du temps à apprécier celui-ci. Même si les notes de tête et de coeur sont très fidèles à l'esprit de celui de Guerlain qui reste une référence, ce vétiver-noisette me semblait trop doux dans le fond. Je n'avais sans doute pas pris assez de temps pour accepter le compliment d'une collègue sur ce parfum alors que je lui faisais la bise. Et c'est en ouvrant la porte du placard d'un hôtel où j'avais rangé une chemise imprégnée de Vétiver Tonka que j'ai perçu un aspect très duveteux, présent également naturellement dans la racine de Vétiver, qui accompagne merveilleusement les tissus. Je ne suis pas loin de vouloir l'ajouter à ma collection, s'il n'y avait les deux autres !
Poivre Samarcande : le nom de Samarcande est évocateur d'histoire, de voyage et d'épices, et c'est en outre une destination où je rêve de me rendre un jour pour y découvrir la magnifique mosquée et arpenter un itinéraire autour. Ce parfum est pour moi ce qu'il y a de plus représentatif de la note de poivre, et j'ai toujours pensé que certaines épices comme le poivre, la coriandre, la baie rose ou le genièvre sentaient la peau. Cet essai de soliflore poivre est parfait. Le trait est impeccable, la ligne et la coupe sont franches, nettes et justes. Toutes les facettes d'un beau poivre blanc, y compris la sensation légèrement terreuse ou minérale qui relève sa puissance sont présentes dans ce décors très sec. Plutôt masculin, il ne dépareille pourtant pas sur une femme d'un style pointu. Certains commentaires lus deci-delà laissaient sous entendre qu'il sentait l'argent, le billet, et je partage entièrement cet avis. C'est bien là ce qui fait sa singularité : unique, pur, franc, Poivre Samarcande apparait comme un parfum qui donne le sentiment d'avoir un certain pouvoir, dont celui de séduire. Il sait se faire discret, trop peut être, mais je sais qu'il est là, il m'accompagne très discrètement par bouffées, comme certains chefs d'oeuvre de l'Artisan. C'est perturbant, mais le pouvoir d'un parfum est peut être aussi celui là, parfois, alors je continue à vouloir l'apprivoiser.
Paprika Brasil : ce fut un coup de coeur immédiat. Ce parfum me rappelle un peu l'esprit de ce qu'a fait Jean Paul Guerlain chez Guerlain avec Chamade Homme : un parfum poudré, boisé, doux, absolument pas viril. Il faut donc savoir le porter. Pour moi, il appelle le cuir souple et le cachemire et ne peut avoir de sexe de ce fait. Ce qui me plait en outre, c'est le contraste très bien maîtrisé apporté par la note de poivron "paprika", que l'on perçoit à peine tant elle contribue à soutenir l'ensemble rose-jacinthe-cèdre-iris-cuir, relevé d'un soupçon de vanille-tonka. Un parfum cocoon, d'un chic indéniable et dans lequel on a juste envie de se lover, entouré des matières les plus nobles. Il y a juste un petit problème, où est il passé au bout d'une heure ?
Je m'arrête pour aujourd'hui, le choix n'est pas fait, mais une chose est sûre, ce ne sera pas Brin de réglisse que j'adore mais qui retombe trop vite sur des notes un peu trop linéaires sur ma peau, tout comme Ambre Narguilé, ni Vanille Galante, très féminin. Iris Ukiyoé et Osmanthe Yunnan ne m'ont pas convaincu plus que cela, car peut être un peu trop proches d'autres parfums. Reste un challenger, Rose Ikebana, mais je n'arrive pas à me sortir de la tête sa filiation avec In Love Again d'Yves Saint Laurent, et du coup, il y a blocage...
Le choix est cornélien, mais j'aime avant tout que cette collection réussisse comme nulle autre à établir un style signé par une écriture qui apporte de la couleur par petites touches autour d'une idée centrale. Un style, qui se monnaye en revanche au prix d'accepter de ne pas avoir trop de sillage et à un tarif non négligeable ! N'est ce pas là le charme discret de la bourgeoisie ?
Et vous, hésitez vous comme moi ? Quel est votre vécu avec une Hermessence ? Quel est votre préféré ?
Illustration : Nick Knight, Hermes.
Je ne m'attarderais aujourd'hui que sur mes favoris, sur lesquels j'hésite, et cela permet également de se réserver la possibilité de parler des autres plus tard.
Vétiver Tonka : mon addiction à cette matière n'est plus un secret, mais j'ai mis du temps à apprécier celui-ci. Même si les notes de tête et de coeur sont très fidèles à l'esprit de celui de Guerlain qui reste une référence, ce vétiver-noisette me semblait trop doux dans le fond. Je n'avais sans doute pas pris assez de temps pour accepter le compliment d'une collègue sur ce parfum alors que je lui faisais la bise. Et c'est en ouvrant la porte du placard d'un hôtel où j'avais rangé une chemise imprégnée de Vétiver Tonka que j'ai perçu un aspect très duveteux, présent également naturellement dans la racine de Vétiver, qui accompagne merveilleusement les tissus. Je ne suis pas loin de vouloir l'ajouter à ma collection, s'il n'y avait les deux autres !
Poivre Samarcande : le nom de Samarcande est évocateur d'histoire, de voyage et d'épices, et c'est en outre une destination où je rêve de me rendre un jour pour y découvrir la magnifique mosquée et arpenter un itinéraire autour. Ce parfum est pour moi ce qu'il y a de plus représentatif de la note de poivre, et j'ai toujours pensé que certaines épices comme le poivre, la coriandre, la baie rose ou le genièvre sentaient la peau. Cet essai de soliflore poivre est parfait. Le trait est impeccable, la ligne et la coupe sont franches, nettes et justes. Toutes les facettes d'un beau poivre blanc, y compris la sensation légèrement terreuse ou minérale qui relève sa puissance sont présentes dans ce décors très sec. Plutôt masculin, il ne dépareille pourtant pas sur une femme d'un style pointu. Certains commentaires lus deci-delà laissaient sous entendre qu'il sentait l'argent, le billet, et je partage entièrement cet avis. C'est bien là ce qui fait sa singularité : unique, pur, franc, Poivre Samarcande apparait comme un parfum qui donne le sentiment d'avoir un certain pouvoir, dont celui de séduire. Il sait se faire discret, trop peut être, mais je sais qu'il est là, il m'accompagne très discrètement par bouffées, comme certains chefs d'oeuvre de l'Artisan. C'est perturbant, mais le pouvoir d'un parfum est peut être aussi celui là, parfois, alors je continue à vouloir l'apprivoiser.
Paprika Brasil : ce fut un coup de coeur immédiat. Ce parfum me rappelle un peu l'esprit de ce qu'a fait Jean Paul Guerlain chez Guerlain avec Chamade Homme : un parfum poudré, boisé, doux, absolument pas viril. Il faut donc savoir le porter. Pour moi, il appelle le cuir souple et le cachemire et ne peut avoir de sexe de ce fait. Ce qui me plait en outre, c'est le contraste très bien maîtrisé apporté par la note de poivron "paprika", que l'on perçoit à peine tant elle contribue à soutenir l'ensemble rose-jacinthe-cèdre-iris-cuir, relevé d'un soupçon de vanille-tonka. Un parfum cocoon, d'un chic indéniable et dans lequel on a juste envie de se lover, entouré des matières les plus nobles. Il y a juste un petit problème, où est il passé au bout d'une heure ?
Je m'arrête pour aujourd'hui, le choix n'est pas fait, mais une chose est sûre, ce ne sera pas Brin de réglisse que j'adore mais qui retombe trop vite sur des notes un peu trop linéaires sur ma peau, tout comme Ambre Narguilé, ni Vanille Galante, très féminin. Iris Ukiyoé et Osmanthe Yunnan ne m'ont pas convaincu plus que cela, car peut être un peu trop proches d'autres parfums. Reste un challenger, Rose Ikebana, mais je n'arrive pas à me sortir de la tête sa filiation avec In Love Again d'Yves Saint Laurent, et du coup, il y a blocage...
Le choix est cornélien, mais j'aime avant tout que cette collection réussisse comme nulle autre à établir un style signé par une écriture qui apporte de la couleur par petites touches autour d'une idée centrale. Un style, qui se monnaye en revanche au prix d'accepter de ne pas avoir trop de sillage et à un tarif non négligeable ! N'est ce pas là le charme discret de la bourgeoisie ?
Et vous, hésitez vous comme moi ? Quel est votre vécu avec une Hermessence ? Quel est votre préféré ?
Illustration : Nick Knight, Hermes.
6 commentaires:
Pas d'hesitation en ce qui me concerne, dans l'etat actuel mes choses mes choix se portent vers Osmanthe Yunnan et Vanille Galante, les plus feminins de la gamme.
Petite remarque, les parfums Hermes viennent de disparaitre du catalogue Sephora USA (est-ce a cause du conflit LVMH - Hermes?). Je suis passee chez Bloomingdale's afin de sentir le dernier Jardin (sur le Toit), qui effectivement n'est qu'une redite qui ressemble plus ou moins a Jardin en Mediterranee, j'en ai profite pour retester dans Jardin sur le Nil que je n'ai pratiquement pas ressenti depuis sa sortie, ce parfum a change, je l'ai trouve plus masculin qu'auparavant, tres decue.
J'ai découvert les Hermessences quand j'ai enfin osé franchir la porte du 24, Faubourg Saint-Honoré !
Jusque là, j'avais vraiment l'impression que tout ceci "n'était pas pour moi" même si je mourrais d'envie de les découvrir. L'éducation sans doute...
Bref, prenant mon courage à deux main en un beau midi de jour de grève en automne dernier (habillée en jeans, baskets et sac à dos, grève oblige !) je me suis surprise à entrer dans cette mythique boutique comme dans n'importe quelle parfumerie. Et j'ai été accueillie par une dame charmante, une réelle amatrice des parfums de la marque, avec qui j'ai pu discuter un bon moment ! Comme quoi, les appréhensions des fois...
Bref pour le racontage de vie, je vais m'arrêter là.
C'était l'automne, donc, un de ces jours ensoleillés mais pendant lesquels la fraîcheur commence à se faire de plus en plus pressante.
Je découvrais la collection tranquillement, et mon nez s'est tout de suite arrêté sur Ambre Narguilé. L'odeur de la compote de pommes à la cannelle des dimanches après-midi d'hiver. J'ai tout de suite été sous le charme !! C'est vraiment un parfum doux, chaud, qui vous enveloppe mais sans vous enfouir sous une épaisseur superflue. Un vrai pull en cachemire !
Le deuxième qui m'a interpelée est Rose Ikebana : moi qui ai bavé en cachette pendant des heures devant In Love Again (trop jeune, pas assez de sous dans la tirelire :'-( ), j'avais son petit frère devant moi !!
Pour la suite, j'ai bien aimé les autres parfums, Poivre Samarcande, Vétiver Tonka et Vanille Galante un peu plus que les autres, mais je n'avais pas eu de gros coup de coeur. Bref je suis repartie avec les flacons de voyage de l'ambre, du vétiver, de la vanille, et aussi du poivre que je souhaitais faire découvrir à mon ami. Ils n'avaient plus la rose, mais la conseillère m'en a donné plusieurs échantillons que j'ai pu transvaser dans un vaporisateur de sac.
Bref, je suis repartie ravie ! Et c'est en les portant que je me suis mise à apprécier le "style Ellena" dans son ensemble : tout comme toi je pense que ce sont des parfums qui accompagnent, qui procurent un certain bien être et une légèreté dans la joie de vivre plutôt que des évocations puissantes du passé ou du dépaysement du voyage, comme on pourrait trouver chez Frédéric Malle ou Serge Lutens.
Comprenons nous bien ! Je suis aussi très sensible à ces autres styles de parfums, mais je ne les porte pas avec la même humeur ni le même état d'esprit...
Enfin voilà, une longue digression pour dire que dans la collection Hermessences, ce sont finalement Ambre Narguilé et Rose Ikebana qui remportent mes suffrages !
A bientôt ;-)
Nez lik, ta remarque est très juste, c'est une question d'état d'esprit et il s'avère qu'en ce moment, je suis attiré par une certaine légèreté à porter... avec une envie de Bois des Iles (allez comprendre!)
Et puis en effet, la vendeuse est charmante, tout ce dont cette gamme a besoin : proximité, intimité, connaissance du style Ellena. Elle m' avoué elle aussi craquer pour Ambre Narguilé.
Emma, je pense que le retrait d'Hermes chez Sephora US est plutôt du a une volonté de la marque de se repositionner sur un créneaux de distribution plus sélectif aux US, car Sephora devient un linéaire de derniers lancements à la mode et surtout un point de vente de maquillage ! Right ?
Intéressant billet, qui me rappelle que je m'interroge depuis quelques temps aussi sur les Hermessences. Pour l'heure, j'ai testé Ambre Narguilé, Brin de réglisse, Vétiver tonka et Paprika Brasil.
Ce dernier, où pour moi apparaît un iris saturé, ne m'a pas vraiment séduit même si le travail est beau. J'aime l'iris et Iris silver mist de Lutens me comble.
Vétiver tonka non plus ne m'a pas touché et dieu sait que j'aime le vétiver comme comme l'extraordinaire de F.Malle !
j'ai d'ailleurs acheté il y a un mois (après la lecture de votre chronique), celui de Lorenzo Villoresi, qui je dois l'avouer, me plaît moins que le Malle. Sur moi, le Villoresi sent intensément le cacao au départ, puis surtout le whisky tourbé dans lequel aurait macéré la racine de vétiver. J'adore le pur malt par ailleurs, mais dans mon verre !
Vétiver tonka est donc intéressant mais trop "gourmand" pour moi.
Reste mes deux favoris pour l'heure, Ambre narguilé que j'acheterais sûrement l'automne prochain ( son air de "Noël en parfum" vin chaud, tarte aux questche et rhum me plaît particulièrement, moi qui habite l'Alsace.
Enfin, Brin de réglisse est très beau, une aquarelle limpide ; j'aime la lavande, celle-ci est d'une belle pureté. Sans doute mon prochain achat et premier de la série Hermessence, car les saisons m'influent pour ça et Brin de réglisse va être parfait pour le printemps-été. J'en profiterais pour découvrir les échantillons des autres et espérer un nouveau coup de coeur.
Vous n'avez pas évoqué un détail, les fameux étuis de cuir aux couleurs des Hermessence, qui coûtent la bagatelle de 410 euros, que vous pouvez réutiliser dès que votre flacon est vide. Chic et magnifiquement superflu. Mais je m'interroge sur ce sujet, si je tombe vraiment amoureux de l'un, autant l'habiller de telle façon, non ?
J'ai découvert Poivre de Samarcande, franc, pur, sobre. L'idée de ne le porter que pour moi, et pour un proche, me séduit totalement. Je ne supporte plus les agressions oflfactives, et cette démarche me plaît totalement. Comme un tatouage ,mon parfum dit de moi mais il ne s'impose à personne, c'est entre lui et moi, loin de ce besoin d'exister, de paraître et de reconnaissance si présent chez beaucoup.
Parfum-poème ? je lis un haïku chaque matin. Présentation dans les jardins Albert Kanh : j'aime y flâner. Coffret nomade : je suis aventureuse. Plus j'en apprends sur ce parfum, plus il me parle bien au-delà de juste une effluve, mais bien de mes émotions. Les heures que je passe régulièrement au milieu des kakemonos de l'expo Au fil des saisons au musée Cernuschi en cet automne 2014 me conforte encore dans ce choix : vibrant et intrigant...
Guylène.
надо же
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