Si vous êtes encore un peu novices et que vous ne savez pas de quoi on vous parle quand un journaliste, un blogueur ou un présentateur d'une émission parle d'une odeur d'ambre, courrez chez l'Artisan Parfumeur découvrir l'Eau d'Ambre, et prenez le temps de vous attarder sur les deux versions, car entre l'Eau d'Ambre et l'Eau d'Ambre Extrême, tout n'est pas qu'une question de concentration.
L'Eau d'Ambre est un parfum emblématique de l'odeur d'un ambre classique. Lorsque l'on parle de l'odeur de l'ambre, l'on parle de essentiellement d'une recette historique, parfaitement décrite au tout début du livre Les Parfums d'Elisabeth de Feydeau, et composée autour du ciste labdanum, de la vanille, du patchouli, et de notes résineuses, cuirées et baumées comme le benjoin, la myrrhe et le styrax. C'est aussi, dans l'imaginaire d'un parfumeur, la représentation olfactive de ces cristaux de résine aux couleurs chaudes et mordorées.
La nuance apportée par Jean Claude Ellena dans l'Eau d'Ambre est d'avoir su jouer avec une facette florale par l'ajout de géranium. Ceci a pour effet d'alléger la structure et de créer comme une envolée des notes lourdes vers quelques chose de plus fin, de plus subtil et féminin. Pourtant, il y a dans cet ambre évidemment chargé du couple ciste labdanum-patchouli encore quelque chose d'assez brut, comme un accord bergamote-lavande un peu "vieillot" et une note iris-violette qui manque un peu de finesse à mon nez.
L'Eau d'Ambre Extrême semble avoir bénéficié de plus de maturité et d'un choix plus pointu sur les matières utilisées. Il parait moins aromatique, plus contemporain que l'Eau d'Ambre, et le défaut que je ressentais disparait complètement au profit d'un accord vanillé-cuiré plus accentué. Cette vanille semble avoir été sélectionnée avec un soin tout particulier, et apporte à l'Eau d'Ambre Extrême une facette qui fait appel à notre gourmandise en faisant écho au sucre glace, au sucre vanillé et à un bonbon que nous connaissons tous : le Carambar. Sur moi, les épices se font discrètes et la note cuir n'arrive qu'en contrepoint pour souligner la subtilité de cet ambre vanillé diablement addictif. L'iris, bien présent à mon sens mais assez peu perceptible également est moins appuyé de violette, rend le tout plus cohérent, plus souple et plus intemporel. Bien sûr, le couple ciste labdanum- patchouli se retrouve, mais tout en finesse. En le portant, il m'oriente presque naturellement vers des matières comme le cachemire ou la laine noble, il me transporte dans une pièce aux couleurs chaudes, où velours profonds et cuirs épais font partie du décor. J'ai aussi parfois l'impression que Guerlain l'a disséqué pour en extraire ses plus belles facettes et les retravailler dans la collection l'Art et la Matière, notamment dans Cuir Belluga, dans lequel on retrouve le contraste appuyé vanille-cuir.
L'Eau d'Ambre Extrême, comme un parfum qui donne envie de se blottir et de faire des câlins, sous un velours d'hiver... Ne fait-il pas plus chaud tout d'un coup ?
Illustration : cristaux d'ambre, l'Artisan Parfumeur.
L'Eau d'Ambre est un parfum emblématique de l'odeur d'un ambre classique. Lorsque l'on parle de l'odeur de l'ambre, l'on parle de essentiellement d'une recette historique, parfaitement décrite au tout début du livre Les Parfums d'Elisabeth de Feydeau, et composée autour du ciste labdanum, de la vanille, du patchouli, et de notes résineuses, cuirées et baumées comme le benjoin, la myrrhe et le styrax. C'est aussi, dans l'imaginaire d'un parfumeur, la représentation olfactive de ces cristaux de résine aux couleurs chaudes et mordorées.
La nuance apportée par Jean Claude Ellena dans l'Eau d'Ambre est d'avoir su jouer avec une facette florale par l'ajout de géranium. Ceci a pour effet d'alléger la structure et de créer comme une envolée des notes lourdes vers quelques chose de plus fin, de plus subtil et féminin. Pourtant, il y a dans cet ambre évidemment chargé du couple ciste labdanum-patchouli encore quelque chose d'assez brut, comme un accord bergamote-lavande un peu "vieillot" et une note iris-violette qui manque un peu de finesse à mon nez.
L'Eau d'Ambre Extrême semble avoir bénéficié de plus de maturité et d'un choix plus pointu sur les matières utilisées. Il parait moins aromatique, plus contemporain que l'Eau d'Ambre, et le défaut que je ressentais disparait complètement au profit d'un accord vanillé-cuiré plus accentué. Cette vanille semble avoir été sélectionnée avec un soin tout particulier, et apporte à l'Eau d'Ambre Extrême une facette qui fait appel à notre gourmandise en faisant écho au sucre glace, au sucre vanillé et à un bonbon que nous connaissons tous : le Carambar. Sur moi, les épices se font discrètes et la note cuir n'arrive qu'en contrepoint pour souligner la subtilité de cet ambre vanillé diablement addictif. L'iris, bien présent à mon sens mais assez peu perceptible également est moins appuyé de violette, rend le tout plus cohérent, plus souple et plus intemporel. Bien sûr, le couple ciste labdanum- patchouli se retrouve, mais tout en finesse. En le portant, il m'oriente presque naturellement vers des matières comme le cachemire ou la laine noble, il me transporte dans une pièce aux couleurs chaudes, où velours profonds et cuirs épais font partie du décor. J'ai aussi parfois l'impression que Guerlain l'a disséqué pour en extraire ses plus belles facettes et les retravailler dans la collection l'Art et la Matière, notamment dans Cuir Belluga, dans lequel on retrouve le contraste appuyé vanille-cuir.
L'Eau d'Ambre Extrême, comme un parfum qui donne envie de se blottir et de faire des câlins, sous un velours d'hiver... Ne fait-il pas plus chaud tout d'un coup ?
Illustration : cristaux d'ambre, l'Artisan Parfumeur.
3 commentaires:
Nous avons parlé déjà de ce parfum souple, délicat, et que je trouve aussi plus réussi que l'Eau d'Ambre.
C'est la version Extrême que j'apprécie sur moi, et probablement parce que sur ma peau, elle sort très ronde, très suave, et définitivement sensuelle... Elle délaisse l'aspect poudré et plus poli qu'elle prend sur toi, et qui la transforme en une note effectivement plus cuiré-sèche, mais pas moins intéressante.
Une création de l'Artisan comme on les aiment encore et toujours...
Il est vrai que tu m'avais fait remarqué cet aspect poudré cuiré- sec sur moi qui te le rendait difficile à identifier, cet Ambre Extrême.
Je la trouve au final plus complexe, plus riche dans son évolution sur peau,et finalement assez différente de L'Eau d'Ambre, que je n'arrive pas à porter.
Je pense qu'il fera parti d'un prochain achat, car je vis actuellement avec des échantillons.
Comme une envie d'ambre en 2012, entre cet Ambre Extrême et Ambre Narguilé. C'est le porte monnaie qui va souffrir...
Et encore bravo pour ta série Vétiver, très juste dans son approche.
Je suis une grande fan d'ambre. J'avoue ne pas connaître celui de l'Artisan Parfumeur, ce qui doit manquer cruellement à ma culture d'amatrice d'ambre... Je n'en apprécie que deux. Ambre Sultan de Serge Lutens, que je porte depuis sa création... c'est, disons, mon "ambre quotidien". J'y reviens régulièrement, comme un leitmotiv, c'est ma signature olfactive. Il imprègne tous ceux qui m'approchent d'un peu trop près : je le retrouve dans les cheveux de ma fille ou la fourrure de mon chat.... L'autre, je le porte "quand j'ai une idée derrière la tête", c'est l'Ambre Russe de Parfum d'Empire. Lorsque je le mets, je me sens comme Marlène Dietrich dans l'Impératrice rouge....
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