samedi 28 juillet 2012

Jeux de peau - Serge Lutens 2010 : et si c'était vrai ?

N'avez vous jamais, en vous réveillant le matin auprès de votre bien aimé (e), exploré l'odeur de sa peau, du cou et tout du long pour en sentir toute la subtilité ? Et bien figurez vous qu'il résulte parfois de ces investigations matinales une conclusion olfactive : la peau, parfois et à certains endroits, sent le pain frais. Tout chaud et tout droit sorti du four, moelleux, fondant, doux, réconfortant, l'odeur du pain, elle aussi, est par la même très charnelle. 

Vouloir porter cette idée en parfum n'était sans doute pas chose facile, et, au delà du discours marketing autour de l'odeur du pain qui ne fait le lien avec celle de la peau que dans le nom du parfum, le jeu des mots et des notes est très subtil en Jeux de peau. Senti sur touche, il laisse une impression de bois blancs un peu grasse et collante, abricotée, laiteuse, parfois réglissée et "noix", très "signature Lutens" mais en le découvrant sur peau, c'est une toute autre histoire. Jeux de peau agit comme un kaléidoscope faisant ressortir une facette où une autre selon l'humeur, le jour, le temps, la température, le lieu, le moment du jour, et selon la personne qui le porte. Si vous êtes homme ou femme, blonde ou brune, blanc, noir, ou métissé, je doute qu'il soit le même. Un véritable ronde olfactive, aux antipodes de la platitude sur touche. 

Charnel, sensuel, très rond, très "odeur de pain frais, mie, croute croustillante et grillée comprise", il dévoile ses facettes boisées, épicées dans un ensemble harmonieux qui fond au sens propre du terme sur la peau. Une note de lait végétal, très lait d'amande, agrémentée de jasmin frais et d'une lactone à odeur d'abricot apporte une fraîcheur qui curieusement, n'est pas vraiment revendiquée par la marque. Quelques notes gourmandes de café au lait et de beurre frais se dévoilent subtilement mais sans envahir, ce qui contribue considérablement à adoucir le parfum dans un développement des plus charnel qui soit.

Je l'ai redécouvert alors qu'il était en soldes : une occasion, une rencontre, qui m'a véritablement étonné, alors que j'avais un à priori certain sur ce parfum à sa sortie, car je n'aimais pas le tapage autour de lui. Sur touche, il me laissait indifférent. J'ai donc redécouvert un parfum multi-facettes qui joue véritablement son rôle, qui colle parfaitement au nom qu'il porte et saura sans doute vous surprendre par sa capacité à s'adapter à votre peau et au temps qu'il fait. Comment la votre jouera t elle avec lui ? A vous de laisser faire, faites vos jeux, car il se pourrait bien que ce que promet le nom ne soit pas un mensonge !

Illustrations : Gérard Rancinan, Serge Lutens.

mercredi 11 juillet 2012

Oud - Maison Francis Kurkdjian 2012 : enfin !

Enfin ! Il y avait bien longtemps que je n'avais pas senti un parfum qui me procure une réelle émotion et qui parle sincèrement à mes sens : douceur, sensualité, suavité, texture onctueuse et surtout .... du jamais senti.
Francis Kurkdjian excelle dans l'art de partir d'un accord relativement classique, ici une rose sucrée habillée de muscs blancs, pour le faire partir vers un horizon qui lui est propre et lui donner une nouvelle écriture. Habituellement pas tellement fan de cet accord, j'avoue là ma surprise. Fraîcheur pointue et légèrement camphrée de l'élémi, vanille, héliotropine à l'odeur de mimosa, benjoin, baume de tolu et de styrax sans doute, accord miellé cher à Francis et bien sûr, un touche de fleur d'oranger, la trame est dressée. Cèdre et patchouli, bois nobles et ici sélectionnés avec soin appuient l'ensemble et donnent de la chaleur pour habiller ce oud du Laos, sans doute utilisé ici avec parcimonie mais bien présent. Une bonne dose de safran, original et sulfureux en diable, quelques épices, et vous obtenez un oud très doux, très soft, auquel on ne s'attend pas du tout. On aurait presque du mal à croire que s'en est un tant la sensation est tactile, charnelle, sensuelle, voir sexuelle. L'évolution est assez dense, très lisse mais jamais fade, emplie de baumes qui fondent sur la peau et de vanille.
Une bonne surprise, dans l'esprit doux et feutré de Cologne pour le Soir mais très différent tout de même, et j'ai envie de dire...enfin du nouveau !  Le prix, lui, est hélas au firmament !

Illustration : Mario Testino, Maison Francis Kurkdjian.

lundi 2 juillet 2012

Vive les vacances !

Il se sera fait attendre, le cher, désiré, envié, prié, loué, et finalement bien aimé soleil ! Chacun peut se rendre compte du bien qu'il fait à notre moral et à quel point en manquer nous rend triste. Pourtant, à contre courant de sa présence timorée cette année, quelques marques ont fait le choix de décliner le soleil en parfum. Certaines, depuis quelques temps déjà, d'autres, en imaginant un vrai parfum autour d'un de leur produit phare, enfin, pour la dernière, afin de décliner jusqu'au bout l'esprit de vacances qui sied à l'un de ses chefs de file. Noix de coco et fleur de tiaré en ligne directrice, ylang ylang et fleurs blanches, seules quelques tonalités changent, pour finalement afficher un caractère qui leur est propre. 

Féminissime : Bronze Goddess d'Estée Lauder
Le plus ylang des parfums essayé, très représentatif de l'idée que l'on se fait d'une crème solaire de luxe, c'est aussi le plus délicat. Bronzée, telle une déesse, parfait pour le bal du samedi soir, en robe noire chic, peau hâlée et talons hauts. N'oubliez pas la touche d'or.

Soleil vert : Prodigieux le Parfum de Nuxe. 
L'huile prodigieuse est réputée dans le monde entier, il ne manquait plus qu'une déclinaison parfum de cette préparation mythique pour que la peau scintillante soit ornée d'un parfum discret, assez vert et pointu, où le néroli apporte de la volupté, l'ylang ylang et les muscs modernes adoucissent, et où les bois ambrés et l'Arganier donnent du corps.
 
Moinoï gourmand : Aloha Tiaré de Comptoir Sud Pacifique
Siroté un cocktail sur le sable chaud, idée parfaite quand on s'appelle comptoir sud pacifique. Un univers solaire, heureux, auquel ce parfum colle parfaitement. Le plus gourmand de tous, comme un glace coco ! 

Pinia Colada en bord de mer : Crazy Rem de Réminiscence. 
Très coco aussi mais relevé d'un accord "Pinia Colada" avec ananas frais et rhum blanc, toujours avec une petite pointe marine qui sait ici se faire très discrète, je note l'utilisation d'un absolu Tiaré très récent et ici parfaitement à sa place. Dans la tradition de la marque, à consommer avec modération, mais à consommer quand même !
"Ze" monoï  : Monoï Eau des Vahinés d'Yves Rocher.
Le plus emblématique de la note d'huile bronzante, le Monoï d'Yves Rocher est assez fidèle en huile à la fleur de tiaré. Bel accord maitrisé, le parfum lui ajoute une pointe de bois ambrés, pour que le plaisir dure plus longtemps, de préférence après la plage pour les longs soirs d'été en terrasse. 

Bon j'arrête, encore un mois à tenir dans un bureau terne. Oserai-je accompagner les soirs d'été à venir de l'un d'entre eux ? Cela se pourrait bien, mais je ne sais pas encore lequel. J'aurais au moins voyagé un petit peu....envie d'évasions ?

Illustrations : Ambre Solaire, Estée Lauder, Nuxe, Réminiscence.