jeudi 28 juillet 2016

Parco Palladiano V - Bottega Veneta 2016 : poivre marquant.

Restons en Italie pour continuer le voyage dans ce magnifique pays qui inspire les parfumeurs et surtout, les marques italiennes. Bottega Veneta, dont la spécialité est le cuir tissé, s'est lancée cette année dans une série de six parfums positionnés haut de gamme, que j'ai eu l'occasion de découvrir lors d'un week end à Milan. Sans dénigrer les cinq autres car la gamme fait preuve d'une qualité de matières premières indéniable et surtout, d'un sillage incroyablement plaisant, mes affinités olfactives naturelles m'ont guidé vers le numéro V, que j'ai voulu découvrir et porter. Pour ce parfum, Daniela Andrier a su parfaitement illustrer un jardin aromatique, que l'on appelait autre fois jardin de mon curée. 


Les notes travaillées ici ne sont pas d'une originalité créative folle, mais ce qui frappe, c'est la finesse et l'élégance de l'exécution et je le répète, du sillage. Pin aux notes camphrées, thym aux accents fumés, laurier légèrement vert, sauge douce et duveteuse rappellent indéniablement une icone de la parfumerie, le fameux Pino Sylvestre mais de manière plus subtile. Le parfum évolue ensuite vers des notes plus boisées, mais qui sont ici juste pour soutenir le coté aromatique dominant. J'y perçois donc un peu de cèdre et un vétiver très clair. Cependant, au porté, ce qui ressort de ce Parco Palladiano V est bien une épice, un joli poivre gris, traité ici comme dans Poivre Samarcande, de manière fine et délicate. Un soupçon de galaxolide consolide le tout, et donne un peu de volume à ce parfum assez discret. Pourtant, pour avoir pu le tester sur quelques jours, alors que je le sentais peu, il ne m'a valu que des compliments, mon entourage le décelant plus que moi. Je ne vous cache pas que la sensation est plutôt rare et du coup, assez agréable. 



S'il n'y avait le prix, élevé il faut bien l'avouer, en partie justifié par un flaconnage qualitatif très étudié et très technologique qui reproduit le fameux knot intercciato, signature de la maison, et par la qualité des matières, je recommanderais vivement cette élégante collection, qui vous adopte presque avant que vous ne l'adoptiez, et dans laquelle mon coup de coeur s'est porté sur le V, un poivre bien marquant. 

Illustrations : Villa Giusti à Vérone, Bottega Veneta.  

mardi 19 juillet 2016

Colonia Quercia - Acqua di Parma 2016 : vivement l'automne ?

Déjà conquis fin 2014 par Colonia Leather et ayant récemment adopté par moments les Colonia Club et Assoluta que je trouve rafraichissantes, j'ai forcément été intrigué lorsqu'une nouvelle Colonia s'est annoncée ce printemps, inspirée d'un thème qui m'est cher, à moi, Méchant Loup, amateur du parfum éponyme puisé au cœur de la forêt et de Chêne de Serge Lutens. N'ayant pas forcement été séduit par la toute dernière Colonia Ambra, que je n'ai peut être pas assez considérée, j'étais assez perplexe quant à cette Colonia Quercia. Et pourtant, dès la vaporisation le charme s'est fait sentir.
 
Riche, dense, cohérente, chaleureuse et attachante, tels sont les mots qui me sont venus à l'esprit. Reprenant comme les autres la trame de Colonia, le traitement, consiste à traiter les facettes "moussues" et chaleureuses de l'originale, dans un parfum évoquant remarquablement l'automne. Les bois chauds et la mousse de chêne, intensifiée par l'evernyl et une bosse dose de patchouli ensevelit de vanille forment un tout très enveloppant, où tout semble à sa place et bien construit, sans que cela ne devienne ennuyeux. Le parfum se colore au fur et à mesure qu'il évolue sur peau, de tons vert bronze inspirés d'une allée d'arbres touffus, de tons ocres évoquant les épices, de bruns sombres rappelant les sous bois et la terre, de teintes ambrées flamboyantes suggérant les feuilles des arbres. Le prunol, base chère à de beaux parfums comme Femme et Féminité du bois et qui sent la peau de pêche, le cumin et la violette semble avoir été utilisé ici en sourdine, pour adoucir la force de l'écorce et apporter un peu de sensibilité féminine dans un environnement plutôt sombre et masculin.
Ainsi, cette Colonia Quercia n'a pas de sexe et constitue de par sa construction, un pont entre Féminité du Bois et Chêne chez Serge Lutens, deux références s'il en est pour ceux qui connaissent. Je trouve également à cette Colonia des facettes épicées reprises d'Eau Sauvage le Parfum en notes de fond, et la trame fougère aromatique de Colonia Assoluta en son coeur.  
 
Bien que nous ne soyons pas pressés que l'automne arrive cette année tant l'été s'est fait attendre, le plaisir de découvrir cette Colonia nous réconforte à l'avance. La force du chêne rassure et par les temps qui courent, nous pouvons dire que cela fait le plus grand bien. Pour la belle parfumerie aussi !

Illustrations : force d'un chêne vigoureux (Quercia en italien), Acqua di Parma.  

lundi 11 juillet 2016

Colonia Club - Acqua di Parma 2015 : garden party, au vert.

La fameuse Colonia d'Acqua di Parma n'a plus rien à prouver en terme de notoriété, tant elle traverse le monde et les époques sans vraiment prendre de ride. Sa trame classique de Cologne a la particularité de pouvoir se décliner sous plusieurs registres, du plus frais au plus opulent, en passant par des variations intermédiaires. En effet, en création, l'accord Cologne peut servir de trame à a peu près tout, pourvu que ce qu'on lui ajoute soit harmonieux et juste. Ainsi, la marque Acqua di Parma décline à l'infini les nuances de sa Colonia emblématique. En 2015, celle-ci s'est donné un coup de vert, un coup de jeune, croquant et musclé.
 
Comme la crosse du golfeur claque sur la balle, Colonia Club saisit immédiatement par sa verdeur : une bouffée d'herbe fraîche, de lavande et de menthe habille l'accord de citron, de fleur d'oranger et de coumarine de la Colonia classique. Un galbanum saisissant de transparence, à peine perceptible vient soutenir l'envolée verte. Basilic et géranium donnent du souffle et de la transparence, appuyés par l'hédione à petite dose. Le point d'honneur voulu par François Demachy est une mise en valeur d'un accord "ambre gris", à la fois salée et marin, fait d'ambrinol et d'hélional, que l'on pourrait craindre envahissant mis qui reste d'une discrétion absolue.
 
L'effet "papa propre" demeure, Colonia Club n'est pas plus tenace que la Colonia classique, mais elle apporte un vrai vent de nouveauté. Comme une brise qui soufflerait sur un terrain de golf en bord de mer, elle exploite une facette verte un peu "crissante" qui n'est pas dénuée d'intérêt, et rend la Colonia virile, masculine tout en maitrisant une élégance et une finasse qui ne saute pas forcement au nez sur touche, mais plutôt au porté.
 
Je n'ai pas tout de suite aimé cette Colonia Club, mais c'est en la portant au printemps, par un petit crachin breton que j'ai apprécié son coté dynamisant et vif. En outre, je reste toujours fidèle à Fico di Amalfi et Colonia Leather, et la toute nouvelle Colonia Quercia pourrait bien s'ajouter à la liste, car c'est une belle surprise. A suivre, j'en parlerai certainement très bientôt.  
 
Illustrations : paysage de golf en bord de mer, Acqua du Parma.

lundi 4 juillet 2016

Rupture Technique

Bonjour à tous. Ce petit message rédigé rapidement pour vous informer d'un problème sur mon ordinateur personnel qui me contraint provisoirement à ne pas écrire d'article. J'espère une solution rapide afin de revenir vers vous pour de nouvelles aventures, car entre Azzaro pour Elle, Boy, Bucoliques de Provence, Colonia Quercia, Infusion de Mimosa, Mediterranean Honeysuckle, Orchid Soleil, Prada L'Homme mes derniers coups de cœur entre autre, il y a bien matière à écrire. A très bientôt alors.