lundi 3 août 2015

Ultra Mâle et Olympéa : caramel mode.

Le caramel au beurre salé fait sans doute partie des petits plaisirs bien français qui entre dans notre culture et dans l'inconscient collectif. Sur une crêpe ou cuisiné plus finement, c'est toujours un régal en bouche si l'on en abuse pas trop. Deux nouveautés de la rentrée le mettent à l'honneur, et pour une fois, je trouve que c'est plutôt pas mal. 

Sans bouleverser radicalement la structure de Le Mâle, Ultra Mâle propose néanmoins de vraiment passer à autre chose et surtout, de se glisser dans notre époque. On y retrouve bien la fougère fraîche de l'original faite de géranium, de menthe et de cèdre, mais elle part ici sur un thème amande-caramel salé qui lui va plutôt bien (petit clin d'oeil de l'Utra Man à l'Homme Idéal au passage). Le tout est structuré autour d'un bois ambré relativement couru de nos jour et beaucoup senti, mais, un peu à la manière de ce qu'il a fait pour Carven Homme, Francis Kurkdjian sait faire en sorte que cette matière n'envahisse pas, appuie et soutienne le reste, tout en lui donnant un coté contemporain. Le sillage est très présent, le parfum est tout de même assez signé, et il me fait penser à ces orientaux frais et capiteux à la fois comme Jaïpur, un peu oublié de nos jours mais que l'on a toujours plaisir à croiser. Ultra Mâle, c'est le caramel en mode détente, comme sur une crêpe pour le dessert. 

Pour le plat, la suggestion se portera sur Olympéa, qui s'avère être une belle surprise. L'effet vanille salée revendiqué est assez surprenant, très original et pour le coup, apporte un vrai propos. Ce départ vert, vif et croquant qui fait penser à une noisette verte fait presque saliver, et je me prends à le comparer un la dégustation de ces plats de cuisine moléculaire où les saveurs explosent en bouche de manière assez inhabituelle. Cette envolée serait un peu celle de Womanity pour le coté saveur sucrée-salée, mais elle se fait beaucoup moins brutale, plus contenue, savoureuse en somme. La suite du parfum reprend la trame d'autres parfums à succès de Dominique Ropion, à savoir un passage de rose sucrée vaporeuse à la Very Irresistible, mais là aussi, relativement bien dompté. Le sillage et le fond reprennent des traits à Alien Essence Absolue, une référence, le cachmeran en moins dosé, mais toujours avec ce coté vanille aux pruneaux et ce jasmin solaire et magnétique. Olympéa, c'est le caramel en mode fusion, porté par une déesse qui j'espère, chassera pour de bon les idées noires de celles qui pensent que la vie est belle parce que leur parfum se nomme ainsi. La messe est dite !

Illustrations : Présentation autour du caramel au beurre salé, Jean Paul Gaultier, Paco Rabanne.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Se glisser dans notre époque... et bien moi je revendique que la parfumerie actuelle est moche, commerciale, putassière, pétassière, grand public. Je suis désolée mais le tout sucré caramel, la framboise, la guimauve La Vie Est Belle, c'est pas sophistiqué ni élégant, c'est bas de gamme et surtout facile. La grande parfumerie est morte, pas étonnant que je porte beaucoup de parfums dits vintage désormais, et dans leurs formules d'origines, sublimes cuirs chyprés, l'âge d'or de la parfumerie, Doblis, Diorling, Cabochard...

Emma