mardi 27 mars 2018

Eau Lente - Diptyque 1986 : éloge de la lenteur.

Dans l'histoire de la parfumerie, il y a les blockbusters qui cartonnent à coups de pub, font la une pendant deux ans, et vivent à coups de dérivés, puis il y a ceux qui vivent, qui résistent au temps et s'installent comme des références par leur style, leur qualité. Né au milieu des années 80 où les tubéreuses criantes et les strass étaient à la mode, lentement, à contre-courant, Eau Lente s'est construit un chemin. 

Lentement, Eau Lente traverse le temps. En prenant de jolies rides au passage il faut bien le reconnaître, elle tient largement tête à quelques "nouveautés" du moment, qui tendent à reprendre des codes anciens pour se démarquer, mais dont la pertinence prête à la réflexion sur ce que l'on achète réellement : un concept ou un parfum ?  

Lentement, Eau Lente traverse les genres. Sa double facette qui oscille entre "fougère" et "ambre" en fait un parfum parfaitement unisexe je trouve. On y sent quelques similitudes avec English Fern par exemple, et bien sûr, une filiation directe avec un Shalimar vintage ou l'Eau d'Ambre Extrême. 
Lentement, Eau Lente traverse les codes. Sur un homme, ses notes de lavande, de géranium, de coumarine et de santal ne choqueront pas les habitués des parfums masculins. J'imagine qu'un petit soupçon de sauge vient même accentuer le propos. Sa trame ambrée assez classique se retrouve plutôt dans des féminins. Elle s'appuie sur l'opopanax, une résine et légèrement fumée, la vanille et le tolu. Toutes trois ont en commun la douceur.  
Sur peau, le parfum se fait rosé, propre, et évolue sur des notes douces, baumées et cuirées. Quelques épices se font entendre, comme la muscade et la cannelle. Il s'harmonise très bien avec le cuir. 

Eau Lente, c'est un des parfums emblématiques de Diptyque, une référence, qui fait éloge à la lenteur, au calme, au temps de prendre le temps.  

Illustrations : Horloge de Julio Le Parc 1980, Diptyque 1986. 


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