Guerlain, les extraits : plus comme avant et différents.

Avant, au 20e siècle, les extraits de parfums étaient traités et imaginés comme des chefs d'oeuvre de construction olfactive. Riches, complexes, on hésitait pas à aller chercher les plus belles matières premières pour les assembler et créer un parfum d'exception autour d'une idée, d'un image, d'un paysage ou autre. J'ai trois parfums préférés construits selon ce principe : Vol de Nuit, Cuir de Russie et Tabac Blond. 

Aujourd'hui, je passe sur le mot "parfum" galvaudé par le markéting pour vous vendre un eau de toilette un peu plus concentrée mais beaucoup plus chère, et je m'attarderais sur les extraits de Guerlain. 

Plus comme avant et différents, car ici, il ne s'agit plus de construire une oeuvre complexe et facettée, mais de mettre en valeur les matières de la guerlinade. Ainsi, les parfumeurs maison se sont appliquer à choisir les composants en sélectionnant soigneusement ce qui pouvait être assemblé pour sublimer le coté cocoon de l'iris, le jasmin solaire et abricoté de Grasse, la plus belle des roses, la Centifolia, la vanille et sa douceur gourmande, la lumière de la bergamote et la chaleur addictive de la fêve tonka. 

Vous entrez ainsi au coeur de la matière, dans ce qu'elle peut avoir de plus riche de plus profond et surtout, dans sa manière de vivre avec votre peau. Contrairement aux idées reçues, les extraits sont peu diffusifs, mais il vivent mieux avec vous, comme une seconde peau. 

J'aime les six mais mon préféré est Tonka Sarrapia, qui dévoile la richesse de ses notes chaudes et cuirées autour d'un voile de jasmin solaire et d'huile de coco. Addictif je vous dis !! 

Hélas, il faut se dire que cette forme de beauté a un prix ... hélas !

Illustration : Guerlain.