Il peut être perçu comme un peu trivial de commencer un article sur le parfum en parlant d'argent, mais après tout, nous avons tous un portefeuille, un budget et une passion ! Deux slogans publicitaires bien pensés me viennent en tête pour commencer cet article : "Pas assez cher mon fils" ou "Il faudrait être fou pour dépenser plus". Les plus jeunes d'entre vous ne connaîtront peut être pas, mais ils me paraissent bien à propos de Labdanum de Séville.
Ce parfum s'inscrit dans la gamme Voyages en Méditerranée lancée il y a quelques temps sous le nom de Notre Flore, sans vraiment rencontrer le succès. En effet, l'Occitane bénéficie d'une image peu liée au parfum, et qui plus est de qualité. C'est un tort croyez moi, car en misant sur le long terme, la stratégie déployée par cette gamme Voyages en Méditerranée portera ces fruits, surtout quand elle nous en livre de si beaux.
Parlons donc de ce Labdanum de Séville. Si vous souhaitez connaître l'histoire et l'origine de cette matière première et la manière dont elle est obtenue, je vous invite à chercher sur un célèbre moteur de recherche ou sur auparfum car tout est écrit. Inutile donc d'en reparler à mon sens. Sachez seulement que la résine obtenue, utilisée en parfumerie, est d'une richesse olfactive incroyable, dévoilant plusieurs facettes entre la vanille, le cuir, le tabac blond, le cognac, la fumée et la résine. Ce n'est pas un hasard si Shalimar et le plus confidentiel Habanita lui doivent une grande partie de leur signature.
Dans Labdanum de Séville, toutes les facettes de cette résine sont travaillées et magnifiées. Le parfum part sur des notes confites d'orange et de fruits secs (abricot), m'évoquant le parfum de certains cognacs. Suivent des notes boisées de cèdre, de patchouli et de santal aux inflexions de noix de coco râpée. Quelques épices viennent apporter du relief et une douceur enveloppante, comme la cannelle et le poivre, puis se dévoile alors, dans toute son expression, un labdanum esthétisé. Pour cela, le parfumeur a choisi de le lier à de l'absolu tabac, il me semble, comme pour former un duo naturellement cohérent avec les volutes vanillées qui suivent. Rarement utilisé mais très intéressant, le tabac marque ici sa présence parce qu'il rappelle immanquablement le célèbre tabac blond miellé Amsterdamer. La vanille, se dévoile dans une variété sombre, riche, presque crémeuse, et sans doute un peu de benjoin. Ils caressent de leurs rondeurs ce beau tabac. Enfin, et je m'arrêterai là, le résinoïde labdanum souligne le parfum de ses facettes fumées, résineuses, cuirées pouvant rappeler le bois ciré. Je soupçonne également un trait de vétiver bourbon, fumé, sec et délicieux sur la peau.
La maîtrise est parfaite, le trait est juste. Labdanum de Séville n'a pas besoin d'une icône défoncée qui voit la vie en noir ou de se vouloir aphrodisiaque, il l'est de facto. Point non plus d'évocation pompeuse ou de prix astronomique pour revendiquer un luxe réel. Le juste talent d'un parfumeur ayant une maîtrise parfaite de la matière et du ton voulu, et la volonté d'une marque de perpétuer à sa manière une certaine idée de la belle parfumerie grassoise. Il ne m'a pas été confirmé s'il s'agissait de Karine Dubreuil, mais quoiqu'il en soit, je lui adresse un grand bravo.
Labdanum, c'est un peu mon vrai Back to black, celui que j'attendais lorsque l'on m'a décrit ce dernier, mon jardin (ou thé) d'Aladin dont je rêvais depuis quelques années. Pour d'autres, ce sera un peu de Fumerie Turque ou d'Atelier d'Artiste sans notes animales aussi prononcées. Un vrai tabac blond, qui évoque le tabac à pipe lorsque l'on ouvre le paquet, les cigarillos à la vanille, le thé rouge bourbon de Mariage Frères, mais aussi les couleurs chatoyantes et dorées de Séville, du cognac, du pain d'épices, du cuir fauve d'un fauteuil, d'un feu de bois, et la chaleur des gens qui nous entourent. L'automne est parfait pour en révéler ses facettes.
Le flacon massif reprend sur le bouchon la rose des vents de manière plus discrète que sur les plus anciens. La vaporisation, très étudiée, est un vrai plaisir. On ne voit même pas le tube dans le flacon. La qualité, la vraie, dans le moindre détail. Alors, si vous aimez le tabac blond et que vous résistez à celui-ci, j'aimerais vraiment savoir quelles en sont les raisons ? La rémanence peut être, un peu faible ? Alors, même si le tabac blond n'a pas encore dit ses derniers mots cette année, ce Labdanum vaut bien quelques deniers de sacrifice, si c'en est un !
J'en profite pour préciser à ceux qui recherchaient un parfum pour remplacer Ruch pour Homme de Gucci aujourd'hui disparu. Dans la même gamme Voyages en Méditerranée, le Cèdre, un bel accord boisé et floral mérite un détour, mais c'est à vous de voir !
Labdanum de Séville : eau de parfum 75 ml, 55€ dans les boutiques l'Occitane. Illustration : l'Alcazar de Séville, bains et bois.
A parte : je ne pense pas spécialement à changer de travail dans l'absolu, mais ce que font certaines marques m'inspire à envisager d'autres horizons. Alors, à tout hasard, si vous avez connaissance d'un poste qui conjugue parfum, contacts humains et international, j'en discuterai bien volontiers. Quatre marques me plaisent à priori : L'Occitane, L'Artisan Parfumeur, BPI et Firmenich. Voilà qui est dit.
Ce parfum s'inscrit dans la gamme Voyages en Méditerranée lancée il y a quelques temps sous le nom de Notre Flore, sans vraiment rencontrer le succès. En effet, l'Occitane bénéficie d'une image peu liée au parfum, et qui plus est de qualité. C'est un tort croyez moi, car en misant sur le long terme, la stratégie déployée par cette gamme Voyages en Méditerranée portera ces fruits, surtout quand elle nous en livre de si beaux.
Parlons donc de ce Labdanum de Séville. Si vous souhaitez connaître l'histoire et l'origine de cette matière première et la manière dont elle est obtenue, je vous invite à chercher sur un célèbre moteur de recherche ou sur auparfum car tout est écrit. Inutile donc d'en reparler à mon sens. Sachez seulement que la résine obtenue, utilisée en parfumerie, est d'une richesse olfactive incroyable, dévoilant plusieurs facettes entre la vanille, le cuir, le tabac blond, le cognac, la fumée et la résine. Ce n'est pas un hasard si Shalimar et le plus confidentiel Habanita lui doivent une grande partie de leur signature.
Dans Labdanum de Séville, toutes les facettes de cette résine sont travaillées et magnifiées. Le parfum part sur des notes confites d'orange et de fruits secs (abricot), m'évoquant le parfum de certains cognacs. Suivent des notes boisées de cèdre, de patchouli et de santal aux inflexions de noix de coco râpée. Quelques épices viennent apporter du relief et une douceur enveloppante, comme la cannelle et le poivre, puis se dévoile alors, dans toute son expression, un labdanum esthétisé. Pour cela, le parfumeur a choisi de le lier à de l'absolu tabac, il me semble, comme pour former un duo naturellement cohérent avec les volutes vanillées qui suivent. Rarement utilisé mais très intéressant, le tabac marque ici sa présence parce qu'il rappelle immanquablement le célèbre tabac blond miellé Amsterdamer. La vanille, se dévoile dans une variété sombre, riche, presque crémeuse, et sans doute un peu de benjoin. Ils caressent de leurs rondeurs ce beau tabac. Enfin, et je m'arrêterai là, le résinoïde labdanum souligne le parfum de ses facettes fumées, résineuses, cuirées pouvant rappeler le bois ciré. Je soupçonne également un trait de vétiver bourbon, fumé, sec et délicieux sur la peau.
La maîtrise est parfaite, le trait est juste. Labdanum de Séville n'a pas besoin d'une icône défoncée qui voit la vie en noir ou de se vouloir aphrodisiaque, il l'est de facto. Point non plus d'évocation pompeuse ou de prix astronomique pour revendiquer un luxe réel. Le juste talent d'un parfumeur ayant une maîtrise parfaite de la matière et du ton voulu, et la volonté d'une marque de perpétuer à sa manière une certaine idée de la belle parfumerie grassoise. Il ne m'a pas été confirmé s'il s'agissait de Karine Dubreuil, mais quoiqu'il en soit, je lui adresse un grand bravo.
Labdanum, c'est un peu mon vrai Back to black, celui que j'attendais lorsque l'on m'a décrit ce dernier, mon jardin (ou thé) d'Aladin dont je rêvais depuis quelques années. Pour d'autres, ce sera un peu de Fumerie Turque ou d'Atelier d'Artiste sans notes animales aussi prononcées. Un vrai tabac blond, qui évoque le tabac à pipe lorsque l'on ouvre le paquet, les cigarillos à la vanille, le thé rouge bourbon de Mariage Frères, mais aussi les couleurs chatoyantes et dorées de Séville, du cognac, du pain d'épices, du cuir fauve d'un fauteuil, d'un feu de bois, et la chaleur des gens qui nous entourent. L'automne est parfait pour en révéler ses facettes.
Le flacon massif reprend sur le bouchon la rose des vents de manière plus discrète que sur les plus anciens. La vaporisation, très étudiée, est un vrai plaisir. On ne voit même pas le tube dans le flacon. La qualité, la vraie, dans le moindre détail. Alors, si vous aimez le tabac blond et que vous résistez à celui-ci, j'aimerais vraiment savoir quelles en sont les raisons ? La rémanence peut être, un peu faible ? Alors, même si le tabac blond n'a pas encore dit ses derniers mots cette année, ce Labdanum vaut bien quelques deniers de sacrifice, si c'en est un !
J'en profite pour préciser à ceux qui recherchaient un parfum pour remplacer Ruch pour Homme de Gucci aujourd'hui disparu. Dans la même gamme Voyages en Méditerranée, le Cèdre, un bel accord boisé et floral mérite un détour, mais c'est à vous de voir !
Labdanum de Séville : eau de parfum 75 ml, 55€ dans les boutiques l'Occitane. Illustration : l'Alcazar de Séville, bains et bois.
A parte : je ne pense pas spécialement à changer de travail dans l'absolu, mais ce que font certaines marques m'inspire à envisager d'autres horizons. Alors, à tout hasard, si vous avez connaissance d'un poste qui conjugue parfum, contacts humains et international, j'en discuterai bien volontiers. Quatre marques me plaisent à priori : L'Occitane, L'Artisan Parfumeur, BPI et Firmenich. Voilà qui est dit.
13 commentaires:
Merci d'attirer l'attention sur cette marque qui le mérite bien! Leurs créations n'ont rien à envier à beaucoup de sorties mainstream. C'est plutôt par snobisme que nous les boudons, tout comme Yves Rocher et Roger et Gallet (que j'aime bien aussi) et certains parfums de stars -Je ne jetterai pas la première pierre, ayant dû cacher une grimace en découvrant "Kate" sous l'emballage-cadeau, et pourtant j'ai adoré le porter! Ce dernier que vous décrivez semble même être à la hauteur de certains parfums "niche". Merci et continuez à nous attirer l'attention sur des parfums qu'on peut s'offrir sans entendre au moment de payer une petite voix qui murmure "découvert...culpabilité..."
Muguette
Merci Muguette, et dieux sait s'il y en a encore de belles surprises, sans être obligé de faire des heures sup. J'y reviendrai régulièrement. Comme vous, je remarque aussi ce qui se fait chez les marques que vous citez.
Je suis tombé sur Labdanum vraiment par hasard, en achetant un autre produit, mais après l'Eau des Beaux, que je trouvais très audacieux mais trop vanillé sur moi, ce Labadanum est un très bon parti pris. J'adhère et j'adore, mais j'aimerai savoir qui l'a créé.
Les autres "voyages" sont plus "classiques" mais tout aussi qualitatifs.
Pour Kate, il se pourrait bien que j'en parle très prochainement, mais il faut que je le sente à nouveau. Je me rappelle avoir été très agréablement surpris la première fois que je l'ai senti. A bientôt !
Il semblerait que la correction de quelques fautes mal placées (j'écris parfois trop vite) ait engendré quelques "kouaks" dans l'article sur certains mots. Je ne pourrai les corriger que de chez moi ce soir. Désolé pour ce petit désagrément.
Votre artcicle confirme ce qu'une amie m'a dit hier, à savoir que Labdanum était une réussite. Je vais donc aller le découvrir de ce pas. Votre article me fait penser à cette remarque d'un célèbre jazzman qui disait qu'il n'y avait que deux sortes de musique: la bonne ou la mauvaise. En effet, peu importe la marque et la distribution, on peut trouver du Bon/Beau partout.
Merci Rebecca, votre amie à raison. Ce Labdanum mérite effectivement le détour à mon sens.
Et comment ne pas approuver cette phrase criante de vérité ?
Il faut être curieux, et le faire partager en temps voulu, comme vous avez su le faire avec talent, et je vous en remercie tellement je fus et suis encore bercé par vos guides.
Si certains d'entre vous ont eu envie de découvrir ce parfum par cet article, venez nous faire part de vos impressions sur ce beau Labdanum ...
Tiens, je ne le remarque que maintenant, revendiquer le labdanum comme soliflore est une première !
Thierry, c'est vraiment très gentil de dire ça. Il y a quelques personnes qui écrivent beaucoup mieux que moi aujourd'hui sur leur blog.
Je sors de l'Occitane, impatient que j'étais de découvrir ce Labdanum de Séville.
Alors, la chose qui m'a frappée des les premières notes, c'est sa ressemblance à Dior Homme et son iris "effet carotte" du départ.
La suite est plus profonde, langoureuse et orientale finalement.
Un joli parfum, que je réserverais toutefois plutôt aux femmes.
Yani, vous avez sans doute raison sur le fait qu'il soit doux et langoureux, mais cet "effet carotte" est sans doute du à une facette un peu âpre de l'absolu tabac que je mentionne. Comme je ne perçois que cet aspect tabac blond, j'ai du mal à saisir la ressemblance avec Dior Homme, d'autant qu'il n'y a pas de note irisée. Dommage toutefois qu'il vous semble féminin, car le tabac blond, tout comme le cuir, sont deux notes qui jouent à merveille avec le peaux et sur les deux tableaux. Merci en tout cas pour ce "retour" de votre escale chez l'Occitane.
Bonjour Méchant Loup...
Un grand chapeau pour votre article, il est remarquablement bien écrit et il donne vraiment envie aux lecteurs d'aller à la première parfumerie qu'ils croiseront sur leurs chemins.
Je travaille pour la marque qui a créé Labdanum et cet article va clouer le bec à ceux qui disaient de nous que nous n'étions pas à la hauteur au niveau des parfums.
Je découvre aussi votre blog et j'ai plaisir à vous lire. C'est incroyable à quel point votre nez est aiguisé! Je reviendrai volontiers jeter un coup d'oeil à vos coups de coeur pour mes prochains achats (je fais parfois des infidélités à L'Occitane mais chut!)
Bonne continuation et bon voyage en méditerranée avec notre Labdanum...
Bonjour Méchant Loup...
Un grand chapeau pour votre article, il est remarquablement bien écrit et il donne vraiment envie aux lecteurs d'aller à la première parfumerie qu'ils croiseront sur leurs chemins.
Je travaille pour la marque qui a créé Labdanum et cet article va clouer le bec à ceux qui disaient de nous que nous n'étions pas à la hauteur au niveau des parfums.
Je découvre aussi votre blog et j'ai plaisir à vous lire. C'est incroyable à quel point votre nez est aiguisé! Je reviendrai volontiers jeter un coup d'oeil à vos coups de coeur pour mes prochains achats (je fais parfois des infidélités à L'Occitane mais chut!)
Bonne continuation et bon voyage en méditerranée avec notre Labdanum...
Merci Macadamdidi : votre commentaire fait très plaisir car il est agréable de savoir que l'on contribue, un peu et bien modestement à aller chercher les parfums qui le méritent, ce qui est assez compliqué aujourd'hui vu tout ce qu'il y a. Mon nez quant à lui, à défaut de servir dans le milieu du parfum (sniff !), m'aide au moins à alimenter ce blog en continuité avec cette passion.
Sachez que je ne regrette absolument pas l'achat de Labdanum qui apporte même ce petit coté "zen", calme et apaisant dont j'ai besoin en ce moment. Je sais qu'il sera là pour longtemps, comme Héritage et Méchant Loup.
Une fois de plus, l'Occitane a visé juste, comme avec l'Eau des Baux, un autre coup de coeur mais qui se fait trop vanillé sur moi à la longue.
Et si à tout hasard, on ne sait jamais, vous entendez parler de quelque chose en rapport avec le bas de l'article (en petit) ... n'hésitez pas à revenir vers moi.
Merci beaucoup en tout cas.
Petit message complémentaire sur une matière première utilisée dans Labdanum et qui explique pourquoi il me plait tant : le bois de gaiac, qui se colle littéralement à ma peau. Note complexe mais que je trouve très complète et riche, elle donne à Labdanum sa chaleur et sa profondeur cuirée fumée, ce n'est donc pas le vétiver qui fait cela. Voilà pour la précision.
Par contre, personne ne m'a répondu sur le parfumeur mystérieux qui se cahce derrière ce parfum ? Qui est il ou elle ?
Méchant Loup
Bonjour! Je me permets d'intervenir devant cette avalanche de compliments faits à ce parfum.. on parle de snobisme à l'encontre de la marque, moi je n'en ai pas, quand la qualité est là.
Mais surtout, ON PARLE DU PRIX en disant qu'il est intéressant, qu'il ne fait pas culpabiliser, etc.. je voudrais quand même vous suggérez à tous un petit tour du côté de vos calculatrices:, à 55 euros les 75 ml, ce parfum revient à.. plus de 73 euros les 100 ml, eh oui , quand même!
Alors si vous achetez ce parfum parce que vous l'aimez, tant mieux, mais n'y voyez pas un parfum "peu cher" car la plupart des guerlain, dior and co sont au même prix, et de nombreuses niches ont des parfums tout aussi originaux pour des prix très voisins (je pense aux Goutal, aux dyptique, etc...)
Voilà, rien contre Labdanum en particulier, mais quand même, qu'on nous la joue pas parfum accessible!!
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