vendredi 7 juin 2013

Le parfum de l'hôtesse de l'air !

Samedi 1er Juin, 14h, le vol pour l'Espagne s'apprête à décoller. Depuis environ une demie heure que nous sommes dans l'avion, un sillage envahit subtilement le couloir de l'Airbus A320 et ne manque pas de retenir mon attention. Qui donc porte ce parfum mystère ? Une passagère voisine, non, une vaporisation dans l'air ambiant, bien sûr que non ? Mais alors, d'où vient cette effluve ? 

Alors qu'elle effectue des aller-venus pendant le vol, je remarque que c'est elle : mignonne, cheveux impeccables, le nez retroussé, le regard coquin et profond, une voix douce et charmante, des courbes généreusement proportionnées et une élégance certaine, il lui va vraiment bien, ça ne peut être qu'elle : c'est l'hôtesse de l'air !

Son sillage est à la fois boisée, propre, élégant, et j'y perçois quelque chose que je qualifierais d'argileux et "râpeux" comme la peau d'abricot : l'iris vient d'une racine, une racine pousse dans la terre, pourquoi ne pas penser alors que l'argile dans un parfum pourrait provoquer un effet irissé ? Et c'est le cas ici. Entre parenthèse, ceci m'évoque l'exercice raté de Lancôme avec Attraction il y a dix ans. Un effet feuillu, vert et rosé, dans un sillage abstrait un peu métallique qui fait clairement penser aux laques à cheveux se dévoile également. Je pense d'abord à N°5 Eau Première, mais il manque la lumière. Ce n'est donc pas ce dernier ! Mais qu'est ce donc ?

Après une très courte sieste, sans doute réparatrice, la connexion se fait au moment où elle passe à nouveau près de moi. Là, je commence à avoir ma petite idée : violette, iris, sillage poudré métallique, avion à destination de l'Espagne, ce parfum, ce doit être Florabotanica de Balenciaga, mais comme je ne l'avais qu'assez peu senti et surtout jamais senti porté, je n'en suis pas certain. Une fois atterri, tel un perfumista en herbe qui veut en avoir le coeur net, je me précipite dans un duty free pour vérifier : ouiiiiii, c'est bien ce parfum qui a accompagné mon voyage. Je me souviens alors de nos débats pour le prix olfactorama 2012, où nos chers Thomas et Jicky défendaient hardiment son sillage, qui n'avait rien à voir avec ce que nous sentions sur touche. Sur touche, il est en effet un peu agressif, très râpeux, lessiviel et fruité. Sa finesse de se dévoile pas du tout alors que je confirme que porté, ce parfum se transforme en une fleur étrange et mystérieuse dans une matière organique qui habillerait celle qu'elle choisit pour être mise en valeur. Là, elle ne se sont pas trompées : ni la fleur botanique, ni l'hôtesse de l'air n'ont fait d'erreur dans leurs choix. Elles se sont adoptées, laissant à ce voyage un goût de parfum bien agréable, gorgé de soleil par la suite : ahhh, viva las vacaciones ! 

J'en profite au passage pour rappeler que Balenciaga sait faire partie de l'histoire de la parfumerie quand la marque prend le temps de réfléchir sur un parfum. Hô Hang, Le Dix, Rumba, et ce merveilleux patchouli moussu qu'était Balenciaga pour homme disparu de la circulation, sont autant de beaux parfums qui ont marqué. Florabotanica sera t il dans la lignée ?

Ilustraciones : Pan Am la Série, Balenciaga.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Comme vous le dites si bien, Balenciaga a très fortement marqué la parfumerie et, ô combien, je regrette Le Dix - une merveille - ; Rumba - il ne fallait pas avoir la main lourde... -
Hélas, je n'ai jamais ressentie le même émoi lorsque je sent leurs nouvelles fragrances.
En espérant vivement que les anciens renaîtront un jour de leurs cendres... comme tant d'autres parfums disparus, hélas. Cordialement