Et oui, les toutes premières interprétations de figuiers en parfumerie sont apparues il y a déjà une vingtaine d'années. Parmi ces premiers éléments, deux se distinguent nettement et ont acquis une notoriété auprès du public, d'une part, parce que leur odeur est des plus agréable, mais aussi parce qu'ils sont très figuratifs : le premier, Premier Figuier de l'Artisan Parfumeur, s'applique surtout a recréer la sensation d'herbe fraîche sous l'arbre en lui même, tandis que le second, Philosykos de Diptyque, s'entoure de foin coupé comme dans un souffle d'air qui brasserait les feuilles de l'arbre.
Si l'on excepte celle de Heeley, qui joue les trouble fête entre les deux, de nos jours, la figue a pris des rondeurs et se voit différemment. Si les premiers tournaient autour de l'arbre, la seconde génération suit le mouvement en se concentrant plutôt sur le fruit, pulpeux et généreux. Ainsi, Fico di Amalfi enroule t il la figue dans un cocon de pêche jaune et juteuse, de muscs ronds et doux, dans un ensemble floral duveteux et lumineux à la fois. La même lumière se remarque dans Caligna, digne "petite fille" de Premier Figuier, la même générosité du fruit aussi, mais avec une note plus aromatique de sauge et de foin. La sève, le jus du fruit et la paille autour des figuiers ont fait leur entrée.
Le troisième ouvre peut être une nouvelle voie, entre les grand public qu'étaient Paul Smith London pour Homme et Marc Jacobs Men, et quelque chose de plus conceptuel, car il revendique l'idée de la feuille. L'odeur est plus brute, plus acre, presque terreuse mais très réussie autour de cette idée du Figuier Ardent qui lui donne son nom chez Atelier Cologne.
La figue a t-elle dit son dernier mot ? Peut être pas, car à sentir la bougie Datte de Iunx, il y a sans doute là encore une ouverture qui se trame. A bon entendeur, ces filles auront aussi une descendance à n'en pas douter.
Illustrations : Figues par M.P. Cazeau, Aqua di Parma, l'Artisan Parfumeur, Atelier Cologne.
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