jeudi 8 septembre 2016

Penhaligon's - tradition goes forward !

En France, nous avons Guerlain, maison de parfum créée il y maintenant plus de 180 ans. En Angleterre, c'est Penhaligon's qui fait référence dans le monde du parfum. Réputée pour ses créations emblématiques et en particulier Blenheim Bouquet que j'adore, elle continue aujourd'hui à faire vivre son patrimoine, explorant à tour de rôles des territoires faciles ou d'autres, plus originaux, plus créatifs, voir même parfois exubérants. Tantôt chez le barbier avec Bayoléa et English Fern, tantôt chez le tailleur avec Sartorial, on voyage également dans les coulisses de The Phantom of The Opera avec Iris Prima par exemple. Et s'il y a bien une capitale où l'excentricité et l'originalité n'ont pas de limite, c'est bien Londres. Comme si les parfums exploraient les personnalités anglaises, et faisant toujours référence à ce pays, les créations Penhaligon's méritent un petit détour, et je vous propose aujourd'hui d'en explorer quatre des plus récentes. 


Blasted Heath : dans un souffle de vent, la mer, les embruns se chargent de notes fumées de whisky, de sable et d'iode. Blasted Heath peut paraître un peu déjà vu, tant il empreinte sa trame à des parfums comme Happy for Men de Clinique, mais il se charge de nuances subtiles, de bois ambrés traités en finesse et qui sur peau, rappelent l'odeur du sable, dans une sensation de bien être. Une respiration d'air pur, sans lourdeur, qui donne le sourire quand il fait un peu chaud. : "Clap along if you feel like happiness is the truth" !



Luna : Luna est l'avant dernier de la collection courante. Positionné comme féminin, je le trouve plutôt ambivalent, tant ces notes florales chyprées, qui oscillent entre Pleasures, Nina et Sublim Balkiss sont agréables et piquantes, même sur un homme. Luna vibre littéralement entre les agrumes vivifiants, un bouquet floral moderne, et un patchouli aux notes poivrées d'un bel effet sur peau. Parfum en clair obscur, comme les reflets de la lune, il s'apprivoise facilement, et son sillage est étonnant. Osez, vous verrez !  



Alizarin : tout dernier parfum de la collection, Alizarin ne m'a pas tout de suite convaincu, tant il est original. Vert, avec une note thé à la menthe, végétal presque, un tout petit peu aqueux, j'ai eu un peu de mal, jusqu'à ce que je me donne le temps de le porter. Parfaite illustration d'un jardin fleuri par temps pluvieux, typiquement anglais dans sa forme et son odeur, il ajoute à cela une pointe de oud, assez animal et d'un effet cuiré prononcé, qui fait que l'on y voit volontiers la mousse et l'humus qui se développent autour de pierres humides. Sur peau, il est incroyable de personnalité. Original en diable ! 



The Revenge of Lady Blanche : je l'ai encensé sur Facebook, tant il m'a plu tout de suite. Evidemment, moi qui aime l'absolu narcisse, l'iris et la jonquille, comment ne pas me laisser séduire par cette merveille ? Velouté, duveteux, relevé de fleurs blanches aux notes d'abricot, à la fois vert, floral et champêtre, il se dévoile subtilement sur peau. Et si un homme ose, là, vous verrez, ça fonctionne parfaitement, coumarine et notes cuirées aidant. L'envolée me fait penser à L'Eté en Douce de l'Artisan, pas le coté foin, l'évolution, elle se rapproche de A Scent d'Issey Myake ou de Onde Vertige d'Armani, mais là où il fait la différence, c'est sur la texture et sur la qualité des matières, indéniablement veloutées à souhait. Rond et d'un luxe subtil mais réel, il est hélas très cher, et c'est bien dommage ! 

J'attendais le déclic pour écrire sur la marque et le déclic, c'est The Revenge of Lady Blanche. Contrairement à une maison anglaise concurrente, Penhaligon's sait se renouveler sans tomber dans trop de facilités et en gardant toujours à l'esprit les mots suivants : texture, subtilité et "english touch". La tradition en mouvement en somme ! 

Illustrations : Downtown Abbey, Penhaligon's. 

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