mardi 17 mars 2020

Dioramour - Maison Christian Dior 2018 : mutation bénéfique.

Un peu d'amour pour mettre de la bonne humeur, un peu de douceur aussi, ça vous dit ? Et puisqu'il est question de chimie dans l'air, il était presqu'évident ce matin de porter Dioramour. Pour décrire brièvement ce parfum, ce serait une sorte de mutation de plusieurs éléments, mais une mutation bénéfique de parfums plutôt bien choisis. Tout commence avec les trois premiers parfums de cette collection, dont faisait partie l'Eau Noire et Bois d'Argent devenus cultes depuis, mais aussi avec celui qui s'est montré le plus timide et se nommait l'Eau Blanche. C'était un parfum "argenté", poudré, légèrement boisé et plutôt doux. Il me semble bien que c'est sa trame ait été reprise pour Dioramour, mais elle aurait mûri, et trouver du corps en empruntant au cultissime N°19 sa facette irisée-verte, très élégante. 


Pour le rendre plus moderne, Dior est aussi allé puisé dans le génie Chanel en empruntant quelque chose de solaire, de salin, de polarisant à Allure, mais sans avoir retenu le même "volume" olfactif. Dioramour est calme, caressant, et je ne le trouve pas si féminin que cela, car les bois sont bien là, très doux, d'une sensualité à fleur de peau, bien faite. Et avec un tel nom, ça apaise ! 

Illustrations : Kate Moss par Hédi Slimane, Maison Christian Dior. 

lundi 16 mars 2020

16 Mars 2020 premier jour de confinement : il se passe des choses !


Serais-je en tain d'effectuer une sorte de mutation ? Que se passe-t-il en ce premier jour de confinement ? D'étranges sensations m'envahissent : je suis attiré par des parfums qui d'habitude ne sont pas du tout appréciés des afficionados ! Docteur, est-ce bien grave ? Ce dernier ayant beaucoup d'autres choses à régler en ce moment, il me répondra surement d'aller réfléchir de mon coté en me gratifiant d'un gentil "oui oui, ça va s'arranger" ! 

Je suis également certain que vous lecteurs, derrière votre écran, vous allez vous dire : "mais qu'est-ce qui lui prend ? ", ce à quoi je répondrai "je ne sais pas, c'est comme ça, ça me fait du bien". Vous voilà prévenus. Attention, parés pour le choc ? 

Le premier qui retient mon attention est Boss Bottled Unlimited, tout de blanc et de vert vêtu : est-ce parce que ce packaging à tendance électrico-écolo est tendance ? Je ne sais pas mais derrière son apparence aromatique boisée verte que l'on croirait banale, il cache la signature vanillée ambrée de l'original. Elle fonctionne bien avec la trame cèdre, vétiver, les notes minérales et se pose bien sur la peau. 

Ce sont précisément ces notes minérales et une qualité toute particulière de gingembre, de sauge et d'armoise qui retiennent mon attention dans L'Immensité de Louis Vuitton qui décidément, me veut ! En apparence cocktail de ce qui plait aux hommes (notes boisées aromatiques + dh-mol + hédione), il est "dans le moove", mais vraiment, passé les premières notes assez "rentre dedans", il révèle au porté une minéralité qui s'accroche à ma peau. Je le trouve salé, salivant, chaud et pétillant à la fois, en tout cas très vibrant. 

Dans le même genre, Cool Water Wave me titille alors que je fais des travaux chez moi, peut-être que c'est son coté "viril" qui me chatouille, mais il me donne la pêche et me rend optimiste. On y reconnait la signature de l'original, mais il est plus vif, plus pétillant. Le patchouli transparent et la vague marine maîtrisée qui l'habillent lui donnent du "peps".

Dans le genre "celui qui me donne de la force", c'est Mercedes Benz Club qui assure. Proche de l'Immensité, avec en fond un ambre gris renforcé de cuir et de oud, puissant en apparence mais beaucoup plus calme sur la peau, il me rend dur et fort comme un chêne. Et oui !

Je parlerais peut-être plus tard de K, pas trop essayé, mais deux me résistent à coup sûr : Invictus et Sauvage malgré leur succès. 

Vous tenez le choc ? A bientôt, et promis, il y aura d'autres articles à venir et ce très prochainement. 

Illustrations : Soren Solkaer, Hugo Boss, Vuitton, Davidoff. 




On est là !

Bonjour à tous, comme il est très fortement recommandé et rappelé partout, nous allons sans doute tous devoir rester à domicile pendant quelque temps, par précaution. Il va nous falloir être patients et créatifs, car malheureusement, personne ne pourra rendre visite à personne.  

Comme je n'aurais pas de temps de transport, il me sera possible d'écrire plus facilement. J'en profiterai peut être pour partager non seulement sur les parfums, mais peut-être aussi sur d'autres thèmes (musique, films, séries), histoire de rompre l'ennui et de créer un peu d'animation pour se changer les idées. 

Nous allons avoir besoin d'être solidaires au mieux, de se soutenir par mail, sms et téléphone, par skype pour ceux qui peuvent, de réfléchir à l'après, mais pendant, il est important de tenter de rester positifs, et de nous occuper au mieux. 

Chers amis, chers lecteurs, je serai là. 
Thierry 

Illustration : BOBAA22 Shutterstock. 

vendredi 13 mars 2020

Burberry's Her Eau de Parfum : chaudron magique.


Qui n'a pas un jour eu sous le nez la bonne odeur d'une confiture de fraises cuite au chaudron ? Sans doute beaucoup d'entre nous, mais ceux qui connaissent ce souvenir, savent combien il est impactant, fort et mémorable. 


Quand je découvre Burberry's Her , j'ai immédiatement ce souvenir. Fraises, notes métalliques et fraîches qui évoquent le zeste de citron qui va très bien dans la confiture, et la fonte sur laquelle aurait collé un peu de sucre caramélisé, ce qui évite l'effet "sucraille".  Le génie du parfumeur est d'avoir su trouver le parfait équilibre sur une note humide, qui évoque les vapeurs de ce beau chaudron gourmand qui contiendrait une belle et bonne confiture de fraises "fristouillante", et qui donne sur peau une sensation moite, grâce a un accord chypré fait de mousse de chêne, de ses dérivés actuels, de notes aromatiques et de patchouli. 

Un bref article, sur un parfum dont je voulais parler depuis longtemps, plus intéressant dans sa déclinaison eau de parfum à mon sens, les autres étant plus fades, et qui dévoile tout ses charmes quand il se frotte à la peau, qui chauffe.  

Illustrations : internet et Burberry's. 

lundi 3 février 2020

Rouge Trafalgar - Maison Christian Dior 2019 : fruits détendus.

Qu'on le veuille on non, maintenant, les fruits font partie de notre quotidien parfumistique. Qu'elle soit légère, acidulée ou grasse et lourde, la palette est tellement large qu'il y a une large place à la créativité et à l'imagination. Disons le tout de suite, la créativité n'est pas ce qui inspire François Demachy pour la Maison Christian Dior. Il s'agirait plutôt de proposer une palette large de parfums très différents, dans des styles et des familles variées afin de plaire, ou pas. 


Rouge Trafalgar semble tout droit sorti d'un cocktail frais, mais qui aurait une belle longueur en bouche. Acidulé et pétillant, il dévoile en première ligne une envolée de pamplemousse rose aussi vive que celle d'Hermes. Pour que ces notes s'envolent et restent vives, elles sont soutenues par des fruits, eux aussi traités de façon acidulée. La sensation est celle de boire un cocktail de jus de fraises et de framboises relevé d'une pointe de citron et de pamplemousse. Un soupçon de cassis et de cerise, fruits plus charnus, viennent apporter un peu de corps à cette fraîcheur et épaissir le cocktail. Le barman aurait ajouté une pointe de sirop de rose, c'est une habitude dans sa collection. On y devine en fond une pointe de vanille. Le parfumeur, lui, renforce le fraîcheur de la rose par un jeu de patchouli très transparent et scintillant, quelques muscs modernes eux aussi à effet frais et un tout petit peu de ce qui remplace la mousse de chêne dans les parfums d'aujourd'hui. L'effet est très contemporain, rejoignant les derniers nés de cette famille de chypés floraux que sont les For Her l'Eau, Burberry's Her, et le tout jeune Armani Because of You Freeze qui montrent tous que les floraux fruités chyprés n'ont pas dit leur dernier mot, et que les parfums fruités peuvent aussi être digne d'intérêt.  

Aussi vif et pétillant qu'un rayon de soleil, très chaleureux sur peau, il s'inscrit dans son temps naturellement, sans forcer, ce qui finalement, est aussi valable pour toute la collection de la Maison Dior. Rouge Trafalgar, c'est un fruit certes, mais détendu par rapport à l'attaque des fruits et du sucre dans la parfumerie actuelle !!! 

Illustrations : Maison Christian Dior, Daniela Edburg 

dimanche 26 janvier 2020

A Men Ultimate - Mugler 2020 : ultimate homme.


Pas franchement évident de trouver une nouveauté masculine intéressante ces derniers temps, tous ce qui sort jouant à peu de choses près sur les mêmes codes. Pourtant parfois, quelque chose émerge et tel un iceberg, et suscite une certaine curiosité. 


Tout droit sorti de la banquise, A Men Ultimate propose un contraste intéressant et saisissant entre le froid et le chaud. Jouant son départ sur des notes froides et un accord glacial en partie rendu par un "vert de bergamote" exclusif et très transparent, lié avec une notre florale aux accents presque marins, le parfum montre rapidement une facette pour le moins masculine ; une sorte de fougère à la fois classique et déjà vue dans certains parfums pour hommes un peu sportifs,  mais qui est rapidement et habilement twistée de gourmandise. Une vanille transparente et un accord mokaccino revendiqués prennent le relais de la fraîcheur, et se fondent sur la peau dans un bois baumé, le fir-balsam, dont j'ai déjà souligné à plusieurs reprises qu'il "fondait" sur la peau dans un miel à la fois camphré, citronné et chaud. Le parfum s'accroche mais n'envahit pas. 


A Men Ultimate casse les codes de l'original  qui était plus ou moins décliné jusqu'à maintenant pour montrer une facette différente, une gourmandise revue, plus fraîche, plus verte, plus mordante et plus cool. Plus souple que les précédents A Men, il marque un vrai tournant, dans une variation ultime, gourmande et virile à la fois et vraiment dans son temps. 

Illustration : banquise et Mugler parfums. 

lundi 23 décembre 2019

Atman Xaman - Lorenzo Villoresi 2018 : tabac sans tabou.


En ce moment, j'ai des envies d'Italie, et je pars entre autre à la redécouverte de l'univers de Lorenzo Villoresi, parfumeur italien qui s'est bâti une belle réputation pour ses créations authentiques, signées, et d'excellente qualité. Construits autours d'une palette riche de matières premières nobles travaillées, ciselées, ses parfums ont la particularité d'être très vibrants, peu linéaires, ce qui fait qu'ils dévoilent une personnalité, un caractère différent chaque jour, en fonction du temps, de l'heure, voir même de votre humeur. J'aime cette sensation d'avoir un parfum vivant, déployant des facettes riches et variées, qui surgissent sans que l'on s'y attende, et qui vous accompagnent en toute discrétion, fondant sur votre peau qui se chauffe.
Lorsque j'ai découvert Atman Xaman, c'est à un accord cuir de Russie assez classique que j'ai pensé, mais en l'explorant et en le portant, il m'est apparu évident que l'absolu de tabac blond était très marqué, dévoilant des facettes "blondes" de miel, de bois secs, de réglisse, d'amande et de girofle. L'envolée est assez fraîche grâce à l'orange amère, et soutenue pas un accord foin/maté dans un esprit cuir retourné et végétal. L'iris, le cuir, le ciste plus ronds donnent une signature propre au créateur, et un sillage tout en douceur et délicatesse qui se réchauffe au contact du patchouli, de la vanille et de la fève tonka. 

Atman Xaman est de ces parfums coup de coeur comme Héritage, Méchant Loup et beaucoup d'autres. Il me rappelle un certain Tabac Blond, centenaire cette année, par ces facettes tabac très marquées, mais il est plus souple, plus sec, moins épicé, moins floral et très légèrement végétal, un peu comme certains Cuirs de Russie comme celui de LT Piver. 

Une réussite totale, à découvrir absolument, sans tabou ! 
Joyeux Noël et bonne fin d'année à tous. 

Illustrations : Lorenzo Villoresi,  tabac blond en vrac trouvé sur le net au hasard.