lundi 30 mai 2011

Noa - Cacharel 1998 : bulle de muscs.

On l'aurait presque oublié, pourtant, il continue son petit bonhomme de chemin en France et ailleurs, souvent à très petit prix d'ailleurs à l'étranger (à Londres et en Allemagne). C'est dire s'il rencontre des fidèles ! S'il devait y avoir un parfum de colombe, qui évoque tout sauf la violence, il se pourrait bien que Noa figure en tête de liste.

Point de tête fraîche, de coeur profond ou de fond bien marqué, point de matières sombres, facettées, riches et texturées, tout le principe de Noa est fondé sur l'idée de bulle ronde, tout en douceur, avec une idée de légèreté et sûrement l'envie d'évoquer soit la plume, soit un coton blanc, soit un voile de tulle ; une chose est sûre, il m'évoque une envolée de bulles. Pour ce faire, le parfum est construit autour d'une boule de muscs blancs, dont il est devenu depuis 13 ans le marqueur incontesté. Globalide, Galaxolide, Tonalide, Célestolide, Ambretolide, Silvanone, Dynascone, Muscenone, on pourrait presque avancer que tous les muscs blancs possibles entrent dans ce parfum sous forme d'un véritable cocktail. Ils se relaient durant toutes les étapes de l'évolution de Noa pour structurer le parfum à la fois dès le départ, en son coeur et en fond. Tout n'est que muscs. Bien sûr, on devine de ci-delà quelques notes de rose et de jasmin, de pivoine légèrement abricotée, qui participent même à lui donner un aspect "nacré", mais elles se font bien discrètes.

Rien n'est plus doux, plus tendre qu'un tel parfum, revisité aujourd'hui dans la collection Muscs de Tom Ford et dans d'autres marques plus tendance. Il inspire également les parfums "propres" qui pullulent de nos jours avec trop souvent des relents de lingettes pour le corps. Contrairement à ceux-ci, Noa garde une identité, et un caractère fort. Il est agréable de le croiser, parfois, au détour d'une rue. Comme une bulle de coton, Noa sent la paix, avec soi, le monde et les autres .... le monde s'arrête, il n'a pas pris une ride. Calme, paix, sérénité, n'était ce pas le message véhiculé par This mortal coil avec la musique Song to the siren lors de sa sortie ?

Illustrations : Cacharel, recherche Google.

5 commentaires:

jeanne a dit…

Cela fait longtemps que Noa me trotte dans la tête, mais que je n'ai toujours rien écrit !
Alors merci de le ramener à nos memoires !
C'est un "faux propre", car derrière ses muscs en overdose, un facette ambrée, gourmande et chaude équilibre sa blancheur, pour en faire un vrai parfum-doudou, comme disent certains.

Thierry Blondeau a dit…

Oui Jeanne, c'est exact, Noa est bien un parfum-doudou !
Cela dit, pour moi, le vrai, l'authentique parfum-doudou était celui de Jean Charles de Castelbajac, dans sa bouillotte rouge, non ?

Jicky a dit…

Noa est le seul Cacharel que j'aime vraiment ! Il est simple, beau et réellement attirant car il a en plus de bulle de musc, un fond ambré comme le souligne Jeanne, qui rend le tout très harmonieux ! J'aime bien le vert aussi en tête.

Ca fait plaisir de voir qu'on parle de lui de temps en temps ! Il mérite d'être redécouvert !

Jicky

Anonyme a dit…

Effectivement, Noa est un très beau parfum cocooning. Petite précision... la Dynascone n'est pas un musc mais une note verte et fruitée avec des effets de galbanum ou d'ananas.

Thierry Blondeau a dit…

Je trouve la dynascone douce et veloutée comme les muscs, mais elle est aussi verte, "moussue", argileuse et "mouillée". Il y a un petit aspect galbanum en effet.
Sur mon orgue elle est avec la muscs, car elle joue un rôle en coeur et fond, mais je suis d'accord qu'il aurait été préférable de prendre la Silvanone pour illustrer Noa.