dimanche 22 mars 2020

Besoin ou demande ?



Vous avez sans doute oublié qu'Olfactorum est la contraction d'olfactif et de forum ? En ces temps particuliers, il va devenir, outre un lieu d'échange sur les parfums, un forum de réflexions, de points de vue sur des sujets qui me viennent, sur le design, plus particulièrement celui de l'automobile, mon autre passion, sur le partage de morceaux musicaux. Pas de promesse de fréquence, car je dois travailler depuis chez moi et je ne sais pas si j'aurais beaucoup de temps, mais une volonté de partager cela pendant ces longues semaines qui nous attendent. 

J'avais envie aujourd'hui de réfléchir sur la différence entre besoin et demande. Actuellement, notre société est essentiellement construite sur le principe de l'offre et de la demande, mais ce qui se passe aujourd'hui m'amène à remettre à sa place la notion d'offre et de besoin. Se nourrir, être en bonne santé, avoir un toit, se faire plaisir, disposer d'une énergie fiable, se déplacer sont des besoins essentiels à la vie sociétale. Si l'une de ces fonction défaille, cela ne déséquilibre t-il pas un être humain ? Alors que l'on voit aujourd'hui qu'il est possible de trouver ou de générer des millions rapidement, pourquoi ceux-ci ne servent pas à assurer un minimum de besoins de base pour tous, de nourrir, de loger, de transporter des personnes dignement ? Pourquoi peut-on sortir rapidement des structures habitables alors que de nombreuses personnes n'ont pas de toit sur la tête ? Un besoin est fondamental, et la société devrait peut-être veiller à ce qu'il soit assuré au mieux sans les soumettre aux exigences d'une demande. La demande, elle, apporte une nuance à ce besoin : une notion de valeur, qui elle, relevant plus d'une exigence particulière à ce besoin premier, peut subir des variations car pas forcement indispensable. 
J'ai du mal à comprendre, vu les moyens qui circulent actuellement dans le monde, pourquoi ceux-ci ne comblent pas les besoins fondamentaux ? Peut-être parce que l'on a trop privilégier la demande, le caprice, la possibilité d'avoir accès à tout, à trop, à du superflu, à des valeurs ajoutées qui tuent, polluent, détruisent, consomment, anéantissent ?

N'est-il pas temps de revoir nos demandes avec un peu plus de cohérence et de raison, de repenser et recentrer les besoins ? Pourquoi ne pas être moins con-sommateurs, et plus respectueux de tous et partout. 

Ces réflexions n'ont pas pour but d'être débattues, le XXe siècle ayant très largement posés les débats et posé les limites. Il me semble que maintenant, vu le constat, il suffit d'ouvrir les yeux, de s'ouvrir et d'écouter le monde. 

Illustration : les échos ; la nature. 

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