dimanche 20 octobre 2013

Rose Praline - Les parfums de Rosine 2008 : Angelina, joli ...

Titre un peu racoleur et facile me direz vous ? Peut être ? 
Mais que pensez vous de ce Paris exacerbé par les américains dans un film comme The Tourist ? Un Paris tout propre beau et désert, qu'Angelina Jolie traverse pomponnée et en tailleur. Imperturbable élégance fantasmée, qu'elle soit assise à la terrasse du café Nemours ou qu'elle se glisse dans un métro devenu d'un coup d'un chic improbable. Ce Paris n'existe t-il pas que le temps d'un film ?

Si vous vous souvenez de la scène où, venant de la place des Victoires, elle se retrouve comme par magie en un pas devant la comédie française, je vous invite à prolonger le parcours et imaginer qu'elle ne s'arrête pas au Nemours, mais qu'elle continue rue de Rivoli pour entrer chez Angelina, interpelée par le nom, qu'elle se laisse porter par l'odeur ambiante de chocolat amer, qu'elle s'assoie et commande un thé Lapsang Souchong agrémenté d'un macaron à la rose.

Arrêt sur image pour deviner les sensations qu'elle éprouve : autour d'elle, une odeur très présente de chocolat noir, spécialité de la maison, de vanille et de praline, que l'on devine facilement dans un salon de thé proposant de la pâtisserie fine. Elle, buvant son thé fumé, dont le goût se conjugue en bouche à celui du macaron..... vous saisissez ??? Laissez vous guider et essayez d'imaginer ce que cela peut donner ?

Si vous n'y arrivez pas, suivez alors mon conseil : faites le même parcours, un jour où vous vous sentez l'âme voyageuse, entrez, comme Angelina chez Angelina rue de Rivoli, humez l'air ambiant, commandez ce thé fumé et un macaron à la rose, puis saisissez l'instant comme une photo. Dans votre élan, courez au fond de la cour du jardin du Palais Royal à deux pas de là pour demander à sentir Rose Praline.

Normalement, si tout se passe bien, le moment que vous avez vécu et photographié dans votre esprit quelques instants auparavant devrait vous revenir instantanément. Rose délicate, chocolat au lait, thé fumé, douceur des amandes pralines... tout y est ici regroupé, sur cette petite touche à parfum, là, qui se présente à vos narines.

Rose Praline est un parfum fantasmé, une image, un rêve, une vision, devenue réalité. Il  a comme un goût d'Angelina Jolie, dans un moment joli chez Angelina ! C'est un peu ça aussi, la magie du parfum : rendre l'abstrait très concret, et faire qu'un voyage, un instant saisi, un moment vécu, prenne une couleur olfactive pour exister et rester gravé dans nos mémoires. J'aime Rose Praline pour cela, pour sa créativité aussi, parce que les notes fumées ont toujours fait partie de la palette de mes matières fétiches, qu'elles sont peu exploitées de manière créative. Rose Praline, en outre, ne ressemble à rien d'autre : unique, original, élégant, pas forcement uniquement féminin, il me fait voyager et se montre un compagnon très agréable et élégant au porté. 

Alors, si vous n'êtes pas Angelina Jolie, il peut aussi pourquoi pas devenir le souvenir d'un de vos moments jolis, passé chez Angelina ?

Illustrations : The Tourist - 2010 de Florian Henckel von Donnersmarck, Les Parfums de Rosine.

lundi 30 septembre 2013

Theseus - Lorenzo Villoresi 2011 : le temps n'est pas assassin !

Non, le temps n'est pas assassin ! Il permet aux choses de murir, de s'installer, de se bonifier et surtout, de perpétuer des oeuvres. Pour peu que l'on y prête un peu d'attention, quand on les remarque, l'envie d'en prendre soin et de les préserver devient une nécessité. C'est un peu ce constat que je fais en revenant d'Italie, où les églises, l'architecture et les couleurs de certaines villes traversent le temps sans grand dommage, car leur beauté est telle qu'il semblerait sacrilège de la laisser se faner. Alors, grand soin leur est prodigué.

Pour Theseus, c'est aussi sans doute cet amour du beau, et surtout de la belle parfumerie qui a motivé Lorenzo Villoresi pour ressortir un tel parfum il y a seulement deux ans, en faisant fi des modes et des courants. Découvrir Theseus, c'est voyager dans une parfumerie qui n'existe plus, une parfumerie de matières, de textures, de style et de qualité que l'on croyait complètement laissée de coté à cause des normes, mais qui laisse penser qu'avec un peu d'effort, le beau, le vrai, est toujours possible.

Ce parfum dont les notes et le style n'est pas nouveau certes, parait intemporel car il reconnecte avec ce que la parfumerie a pu produire de plus joli et profond à une époque où le seul soucis était de faire du beau. J'ai immédiatement pensé à L'Eau de Chypre de Coty, merveilleuse fougère chyprée et boisée des années 40, ainsi qu'à Mouchoir de Monsieur : note proprette et florale du géranium aux accents de mousse à raser, appuyée de l'effet poudré de la violette et d'un véritable iris de Florence d'une qualité indéniable ici remarquée, tonalités boisées du vétiver soulignées d'un effet "mouillé" très "peau". Le parfum évolue ensuite vers des notes de mousse et de baumes, où je devine styrax, mousse d'arbre et sans doute du baume de tolu à la douceur incomparable. 

Comme il est dit dans la description qui en est faite sur le site, il est donc bien intemporel, d'une beauté simple et classique à couper le souffle pour peu que l'on ne se soucie pas d'être à la mode mais de la seule élégance toute italienne. Il a la chance d'avoir été formulé de nos jours et n'a donc jamais été déformé. Son évolution sur peau est magnifique, à la fois poudrée, boisée et très douce. Bref, découvrir Venise en portant Theseus, c'est connecter avec l'histoire, la peinture, l'art, avec Canaletto, Titien, Bellini et tout ce que l'Italie peut offrir de couleurs et de magie que le temps n'a pas tué.

Illustrations : Canaletto, Lorenzo Villoresi.

dimanche 15 septembre 2013

Straight to Heaven, Déliria : paradis artificiels !

 
Eyes wide shut ; littéralement "les yeux grand fermés". Il y a dans cette expression comme une idée d'obstination, d'abandon, de volonté de ne pas vouloir voir où l'on s'embarque, de ne pas sentir le goût du danger, en se lançant comme un défi dans une aventure obscure ; un état d'esprit propice à l'abandon des corps, à la sensation de chairs qui se touchent, de lèvres qui se frôlent, de souffles qui se rapprochent, de chaleur qui monte. Cette idée, déjà explorée chez Jean Paul Gaultier dans Gaultier 2, atteint aujourd'hui son paroxysme avec deux parfums, Straight To Heaven et Déliria, qui, dans leur histoire et leur genèse, revendiquent cet abandon de la chair aux plaisirs charnels et à l'excès qui guette ceux qui succombent aux tentations de la nuit. 

Straight to Heaven est fait de bois secs comme le patchouli et le cèdre, de vapeurs de rhum et d'épices, d'un bois lacté comme le santal, de notes de bois de gaïac on ne peut plus charnelles et de vapeurs d'alcools forts. Ce parfum, créé sur l'idée de ce que pourrait sentir la poudre "White Crystal" (entre la craie, la farine, la fraise et la noix de coco) se révèle troublant, énigmatique, attirant. J'ai pu en attester en le portant, car en s'approchant de moi, deux personnes m'ont dit que ce parfum les étonnait (je dirais plutôt les troublait) dans un sens très positif. De là à penser que son pouvoir d'attraction serait capable de troubler les sens, il n'y a qu'un pas. Il ne m'accompagne pas tous les jours, mais à certains moments, et plus particulièrement en automne, quand les couleurs et la lumière me parle de chaleur réconfortante, et quand il m'arrive de mettre les crocs de coté pour avoir le sentiment de porter un parfum de séduction. Ses bois lactés m'enveloppent, je dirais même qu'ils me transportent. Mon flacon est d'ailleurs bientôt vide, il va falloir que je me penche sur la question de racheter la recharge !!! A moins que je ne fonde pour un autre... tout nouveau ? Déliria.

Déliria serait un peu le fruit défendu : pomme d'amour accordée autour d'un ananas bien juteux, alcools forts ici également, fondant au sens propre dans un accord de miel et de bois lactés, pour se lover enfin sur un lit de caramel au beurre salé. Une pincée d'aldéhydes vient troubler l'équilibre, pour enrichir l'idée de péchés capitaux, de tentations folles, d'appel de la peau qui ne se fait plus attendre. Déliria crie sa folie ! Original en diable, jamais senti auparavant, il ouvre une nouvelle voie, et cela fait le plus grand bien. Contrairement à ces deux acolytes qui l'accompagnent dans ces explosions d'émotions, où Skin on Skin revisite Traversée du Bosphore avec un soupçon de musc de peau et de cuir souple "à la Botega Venetta", et où Amour Nocturne joue le bois sec déjà testé dans un des Numéros de l'Artisan (le 7 je crois), Déliria ose, innove et surprend. La volonté était de troubler les sens, et c'est on ne peut plus réussi. "Tout s'embrouille, les équilibres sont boulversés" peut on lire ici ou là, et c'est vrai. Il n'est ni floral, ni gourmand, ni épicé, ni boisé, il est un peu de tout cela, il glisse, il crisse, il étonne et il détonne mais surtout, il titille les sens. On aime, on déteste, pour ma part, j'adore ! Le pari me semblait risqué pour la marque, pourtant, avec Déliria (mais uniquement avec celui-ci), le virage s'amorce dans un sens qui lui sied bien. 
 
Deux parfums de peau originaux, pas forcement adaptés à un usage quotidien, mais "to use with caution" dans le vrai sens du terme, car, troublants les sens, pourraient être un de vos paradis artificiels si vous avez les" yeux grand fermés" !

Illustrations : photo issue de Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick, By Kilian, L'Artisan parfumeur.

dimanche 1 septembre 2013

Tonka vs Tonka Impériale : le juste prix du luxe ?


Après une Vanille fortement inspirée de Cuir Béluga sans vraiment copier, Réminiscence nous livre cette année sa vision de la fève tonka, comme Guerlain l'a fait il y a deux ans. Forte inspiration de la création de Guerlain également pour cette Tonka à quelques nuances près. La fève tonka, pour vous donnez une idée, c'est un peu comme si la pierre de topaze impériale avait une odeur ! C'est blond, clair, légèrement caramélisé, épicée, anisé, vanillé et surtout, c'est doux et polis, tout en étant assez lumineux.

Reprenant quasiment à l'identique la trame faite de romarin, de notes anisées, baumées, douces et amandées de Tonka Impériale, Tonka nuance en revanche plus les facettes florales avec l'appui du jasmin, ce qui apporte beaucoup en finesse. Les épices se font également plus profondes, usant en cela une base "pain d'épices" très à la mode, que l'on retrouve dans Ambre Narguilé, SpiceBomb, CK One Shock, A Men Pure Havane entre autres. 

Mis à part cela, il n'y a quasiment rien à redire : c'est doux, joli pour qui aime ces notes, très équilibré car pas trop puissant ni étouffant, c'est sucré et baumé juste comme il faut, à tel point que j'ai presqu'envie de dire que l'élève dépasse le maitre. Il me parait plus nuancé que Tonka Impériale, comme si ce dernier avait été perfectionné dans ce re-travail. 

Copiez, collez, dupliquez, réduisez le format et nuancez, et l'on comprend alors qu'il est fort possible, vu que la différence de prix entre les deux parfums ne se justifie pas notablement par la qualité des matières premières utilisées, que Guerlain nous vende plus de la marge que ce qu'il y a réellement dans le flacon. Réminiscence, dans la lignée, sait rester accessible, pour notre plus grand plaisir ! 

Après Vanille, déjà très réussi, ce Tonka fait plaisir, et il y en aura peut être encore d'autres... une myrrhe délirante, un bois de benjoin ? Qui sait ? 

Illustrations : Topaze impériale, Tonka Réminiscence, Tonka Impériale Guerlain. 


dimanche 25 août 2013

Braderie de rentrée !

C'est désormais régulier, la braderie d'Olfactorum revient encore en cette rentrée. Déceptions sur moi ou parce que je ne les porte pas assez, je préfère en faire profiter ceux qui les veulent que de garder un gros flacon.
 
Aedes de Venustas pour l'Artisan Parfumeur, 100ml - reste 85ml = 45€ Réservé

Iris Pallida de l'Artisan Parfumeur, 100ml - reste 85ml = 45€ Réservé

Mon Numéro 10 de l'Artisan Parfumeur, 100ml - reste 50ml = 35€  

Chaque flacon est accompagné en cadeau d'un mini vapo de 15ml d'un parfum de la collection "Mon Numéro"
 
Premier Figuier Extrême, 50ml - quasi plein = 30€ Réservé

Traversée du Bosphore , 50ml - quasi plein = 30 € Réservé

Chaque flacon est accompagné de plusieurs échantillons de la gamme de l'Artisan.

L'Eau d'Hiver de Frédéric Malle, 100ml - reste 55ml = 40€ Réservé
Accompagné d'un vapo rempli d'env 6ml de En Passant.

Volutes Eau de Parfum de Diptyque , 75ml - reste 60ml = 35€  Réservé
Accompagné d'un vapo rempli de 15ml de Tam Dao. 

Eau de Narcisse Bleu d'Hermes, 100ml - reste 55ml = 30€ Réservé
Accompagné d'un échantillon d'une Hermessence.
 
Je recherche : Tam Dao, Santal Masoîa, Dior Homme (non Intense, en version "Demachy"), pour achat ou échange éventuel si flacon d'origine.

Jusqu'au 17 Septembre, les 3 parfums d'ambiance que j'ai créés, Ma Rose, Ma Garrigue, Mon Piano Bar, en vaporisateur de 50ml, sont vendus au prix de 15€ au lieu de 20€. 

Pour tout renseignement ou commande, merci d'envoyer un mail sur olfactorum@gmail.com. En cas de frais de port, prévoir entre 7€ et 10€ par flacon.



jeudi 15 août 2013

Leather Oud - Dior 2010 : bédouin des villes.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la parfumerie de 2013 se concentre quasiment exclusivement au travail autour du oud et de notes orientales, sans doute pour des raisons économiques, car en ces temps instables dans les pays où l'offre parfums est saturée comme chez nous, chercher à séduire là où il y a de  l'argent peut expliquer en partie ces choix. Parfois, c'est frustrant, car tout un pan de la parfumerie est négligé, parfois, cela permet de redécouvrir des accords qui ne sont pas très communs dans nos contrées, mais qui exercent un certain attrait par leur forme olfactive.  

Ce serait un peu le cas de Leather Oud de Dior : sec, brut, ce n'est sûrement pas un parfum fait pour plaire de manière évidente au plus grand nombre, mais c'est aussi ce qui fait sa force. Ici, c'est une âme, un esprit, qui nous sont transmis sous forme de parfum, et il faut aller les chercher chez les bédouins. Sans faire cet exercice, Leather Oud sera peu compréhensible. 

Que se passe t il sous la tente bédouine ? Peaux étalées, épaisses couvertures de laine rêche, préparation de tajines et de thé à noir à la menthe, cuir tanné des peaux de chameaux, sable chaud et herbes sèches, résines d'encens que l'on brule. N'allons pas chercher plus loin, Leather Oud n'est pas plus compliqué dans son inspiration. Tout s'y retrouve, des épices froides comme la cardamome et la girofle utilisées pour cuisiner, du cuir tanné très brut, en passant par ces notes brûlées un peu goudronneuses, qui fondent sur un lit de baumes résineux et vanillés. Très brutal dans son envolée, légèrement camphré, il développe beaucoup plus de douceur dans son évolution. Son schéma olfactif est le même que Dzing de l'Artisan parfumeur, mais dans Leather Oud, ce serait un peu comme si la douceur animale-ambrée de Dzing s'était évaporée sous un soleil brulant.

Aujourd'hui, le bédouin n'est plus dans le désert. Il a troqué le chameau contre une Mercedes rutilante à l'intérieur de cuir noir surpiqué et qui laisse s'évader la puissance de ses chevaux dans les vapeurs d'essence, qui est ici bon marché. L'air rafraîchi de la tente a laissé place à celui, climatisé, des buildings ultra modernes et des centres commerciaux. Son nez s'est asséché, et son regard ne se porte plus sur l'immensité d'un désert aride, mais sur une pluie de gratte ciel qui gravitent en hauteur et rivalisent de formes diverses. Leather Oud, c'est un peu le parfum de ce bédouin des villes, fidèle à ses racines, à sa culture mais ayant évolué avec son temps.

Illustration : Deux cheiks de Dubaï en face de la fontaine avant Burj Khalifa, Dubaï Emirats Arabes Unis, sur 123rf.com. Dior.

samedi 3 août 2013

La vierge de fer - Serge Lutens 2013 : entrez dans le parfum, innocents !

Lors d'un sniff-test quasiment à l'aveugle, vous reniflez pas mal de choses avec souvent, la même rengaine : on vous propose des fleu-fleurs toutes plus ou moins semblables, avec par ci, une "jolie note" de jasmin qu'il faut deviner, et par là, une rose plus fraîche que vraie que vous vous sentez obligés de voir, alors qu' au final tout cela ressemble plus à un bouquet synthétique issu d'une extraction de pétrole et habillé de fleurs, pas trop laid certes, mais qui cherche plus à ce que l'on dise "ça sent le parfum" qu'à se rapprocher de l'odeur d'un vrai bouquet. 

Puis, voilà qu'arrive sous votre nez une petite chose qui vous interpelle : immédiatement, innocemment, naïvement, vous avez l'impression d'entrer chez un vrai fleuriste, avec de jolies fleurs fraîches toutes plus belles les unes que les autres. Vous devinez jacinthe, muguet, chrysanthèmes, roses, feuilles vertes, immenses bouquets de lys, et même la rosée fraîche du matin vient chatouiller vos narines aguerries de sa fraîcheur. Les lys livrent le coeur de leurs pistils avec cette petite pointe épicée, mais il y a du monde autour, ils sont loin d'être seuls. 

Cette sensation innocente, qui fait appel au laisser aller et à une vision naïve devant la beauté simple que représente le fait d'entrer chez un fleuriste pour quelqu'un qui aime les odeurs, c'est ce que j'ai éprouvé en découvrant La vierge de fer. Pour donner du corps et du répondant à ce bouquet floral, la pomme, la poire, et une légère odeur de banane et de pêche blanche appuient le sillage et le fond en restant duveteux, bien juteux sans, curieusement, faire trop synthétiques. Cet écueil n'a pas du être facile à éviter. On pourait y percevoir un aspect shampoing ou gel douche, mais pour faire un beau floral, difficile de ne pas travailler avec ces notes. Ici, elles sont entourées, habillées, texturées, ourlées, travaillées, et jamais seul prétexte à conquérir votre nez.

Virginal, pur, d'un effet très naturel, c'est ce que j'ai pensé de La vierge de fer. C'est un peu comme si on était allé chercher l'essence même d'un fleuriste pour en faire un parfum de peau féminin, délicat, qui me renvoit à certains bouquets de Guerlain comme Guerlinade en son temps par exemple. Il laisse deviner qu'une voix douce à la peau claire, vêtue de tissus délicats et fleuris s'offre à votre regard et cherche à vous séduire d'un charme malin et délicat.

Elle vous attire, c'est plus fort que vous ; innocents, vierges, vous êtes face à face. Qui sait si vous saurez vous parler ?

Un beau bouquet floral comme cela ne s'est pas vu depuis longtemps, très pur, et qui prend le contrepied de la tendance en cherchant plus à conquérir les âmes romantiques qu'à se prostituer pour le Moyen Orient, quelle audace, quel poigne, quelle main de fer ! Bravo !

Illustrations : Lys, Serge Lutens.