dimanche 21 novembre 2010

Very Irrésistible Cèdre d'Hiver - Givenchy 2010 : sillage vers le futur.

Pour ce "mois de la rose", je voulais vraiment inclure Very Irrésistible de Givenchy car ce parfum offre un véritable propos autour de la rose. Oui mais voilà, comment parler d'un parfum que l'on aime pas ? Autour d'un code couleur aussi cliché que le rose flashy, Very Irrésistible est pour moi un des parfums qui m'insupporte le plus dans le style "je suis une fille et je porte un parfum qui sent bon le parfum". En plus d'être fifille et parfum, il est souvent sur-porté, sur-dosé, car celles qui le choisissent n'ont pas la main légère. J'ai alors voulu explorer les récoltes, qui revisitent chaque année le parfum original autour d'une récolte exclusive de rose damascena de Turquie, mais au final, ça ne change pas la donne.

Pourtant, ce qui me plait dans Very Irrésistible, c'est la traduction d'une rose futuriste charnue et miellée construite autour d'une rose anisée et boisée, dont le sillage "sort" littéralement dans une vision en trois dimensions et holographique pour envahir et dévorer son entourage. Une sorte de parfum alien, comme sait les faire Dominique Ropion. Par curiosité, je me suis donc tourné vers l'édition limitée de Noël de cette année. Ouf, je tenais là, enfin, l'angle de mon article !

La trame de Very Irrésistible est bien là dans la dimension qui me plait, mais tout ce qui me gênais dans l'original s'atténue, s'apaise, s'adoucit et qui plus est, devient plus rose naturelle. La note dite de "cèdre d'hiver" est en fait un assemblage de vrais cèdres de Virginie et de l'Atlas avec d'autres notes qui en sont dérivées qui prennent des accents de muscs blancs ou d'ambre clair. Quelques gouttes qui me font penser à de la mandarine et à un abricot bien juteux (on nous parle de cassis et de magnolia), donnent à la rose flashy de Very Irrésistible des teintes plus orangées et givrées. La sensation globale est plus cotonneuse, plus blanche, plus douce avec cette impression que des gouttelettes argentées que m'évoque le cèdre émanent du sillage. Par des petites touches qui rappellent les fûts de chêne, les parquets cirés et le miel, ces bois accentuent également les facettes traditionnelles que l'on trouve dans les beaux parfums construits autour de roses anciennes. L'équilibre passé-futur, rose classique et framboisée - rose holographique, sillage puissant et doux me parait ainsi plus maîtrisé, plus équilibré, plus charnel, plus chaleureux aussi. Parfait pour l'hiver au coin du feu ?

Cette édition limitée est pour moi, avec la sensuelle, la meilleure interprétation de Very Irrésistible car elle conserve la vision d'une rose futuriste autour de matières plus nobles, plus travaillées et mieux choisies. Un retour de la rose traditionnelle dans une vision vers le futur en somme. La teinte beige rosée du flacon est de surcroît très séduisante et plus raffinée. Cette déclinaison Cèdre d'hiver de Very Irrésistible tombe donc à pic pour inclure une rose au sillage futuriste et orangée en ce mois de Novembre, et me fait porter un regard neuf sur un parfum qui me déplait. Dommage qu'elle ne soit qu'une édition limitée !

Illustration : Contest by Acelia, Givenchy, rose rouge orangée.

2 commentaires:

zab63 a dit…

Eh, oui ; il arrive qu'un flanker soit meilleur que l'original; alors quand c'est une édition limitée, on prie pour qu'il ait du succès et qu'il perdure ! Bon, si j'ai bien compris, il est à essayer sans tarder... moi non plus je n'aime pas beaucoup l'original,et j'adore le cèdre, alors cela m'intrigue !

Thierry Blondeau a dit…

Sans tarder, sans tarder, il n'y a pas urgence si on aime pas l'original, car rien ne sert de se forcer !
Mais dans la mesure ou VI parlait à mon sens d'une rose futuriste, cette déclinaison est plus intéressante dans le genre en question.