mardi 6 avril 2010

L'Eau Sento - IUNX 2003 : faire parler le silence.

Depuis de longues années déjà, l'oeuvre d'Olivia Giacobetti s'inspire de la nature pour nous en livrer une vision avant-gardiste et épurée. Construite autour d'accords forts qu'elle décline ensuite en fonction des marques et des exigences de ses clients avec toujours beaucoup de talent et d'adresse, l'on imagine aisément que lorsqu'elle s'investit personnellement dans la création d'une marque, il en sortira le plus beau. C'est en quelques sorte ce que l'on trouvera chez Iunx, dont la boutique réduite par rapport aux toutes premières ambitions ne propose aujourd'hui qu'une partie de l'oeuvre initiale de 2003 dans un espace chaleureux au coeur de la rue du faubourg Saint Honoré, juste à coté le l'Hôtel Coste.

Outre l'Ether, dont vous trouverez une première revue ici par Jeanne de auparfum, c'est l'Eau Sento qui m'a séduit. Ce que j'aime dans cette Eau, c'est qu'elle gomme le principal défaut de Navégar et Préparation Parfumée dont elle s'inspire très largement, à savoir la tenue. En puisant sa force et sa forme au sein de ces deux autres magnifiques parfums, Olivia Giacobetti semble avoir poussé les notes de fond sans dénaturer la structure dans un ensemble d'un équilibre parfait. J'aime l'envolée d'encens, mes narines frémissent aux accents épicés du poivre noir, la peau vibre au son du cèdre blanc et mon esprit se noie dans les notes marines et profondes d'eau de pluie. Aux dires de Ronald, ambassadeur enjoué des créations parfumées d'Olivia à la boutique, l'idée de départ était d'approcher l'évocation des bois flottés portés par la mer et venant s'échouer sur les cotes japonaises. Nous y sommes, en effet, que dire de plus.

L'Eau Sento, c'est un accord nu aux bois flottés jusqu'à l'écume des vagues salées venues les polir, comme un murmure en fondus de gris. N'a t-on jamais dit d'Olivia qu'elle savait faire parler le silence ?

Boutique Iunx et Coste, 24 rue du Faubourg Saint Honoré, 75008 Paris. Bonjour Ronald !

Illustration : Nu au bois flotté de Lucien Clerge.


2 commentaires:

Unknown a dit…

J'aimais bq l'Eau de Sento, que j'ai eu en echantillons avant la fermeture de la premiere boutique mais que je n'utilisait que comme parfums d'ambiance et non comme veritable "parfum", car un peu comme certaines creations de Serge Lutens (Encens et Lavande), meme si l'Eau de Sento est tres originale et la plus interessante de la gamme IUNX, je ne m'imagine pas la porter.
Ma bougie preferee chez IUNX etait "Nefle", apparament elle n'existe plus.

Mechant Loup, juste un dernier mot, aimes-tu les parfums Amouage? Je ne jure que par Ubar en ce moment que j'aime a la folie!

Thierry Blondeau a dit…

Effectivement, je ne qualifierais pas l'Eau Sento de parfum mais d'eau fraiche contemporaine. J'aime sentir son sillage très doux sur moi ou sur une autre personne, mais je comprends ce que tu veux dire, car il évoque les accords marins boisés souvent repris en parfums d'ambiance.

Concernant Amouage, dont je n'ai pas encore parlé en effet, je les trouve très élégants, comme de grands classiques avec de belles matières, une esthétique remarquable et un sillage comme on en fait plus que rarement. Je comprends ainsi ton attachement à ca magnifique chypré poudré qu'est Ubar.
S'il n'y avait pas le prix ? Remarque pour les amateurs de cette marque, ce point me parait bien secondaire.